Dans son dernier rapport sur le Liban publié hier, le Lebanon Economic Monitor, la Banque mondiale a comme à son habitude dévoilé ses prévisions sur la conjoncture libanaise pour l’année en cours et les mises à jour de ses statistiques pour 2022.
En 2023, l’organisation s’attend ainsi à ce que le PIB libanais se contracte de 0,5 %, pour un taux d’inflation de 165 % sur l’année, un déficit public équivalent à 0,5 % du PIB et un déficit de sa balance courante (le solde des flux monétaires d’un pays, lié à ses échanges internationaux) à 14 % du PIB.
Bien qu’annonçant une nouvelle année de déconfiture pour l’économie, ces chiffres sont moins graves que ceux de 2022, que la BM a même partiellement revus à la hausse par rapport à sa précédente estimation publiée en automne.
L’organisation considère désormais que le PIB ne s’est contracté que de 2,6 % en 2022, alors qu’elle tablait sur une baisse de 5,4 % il y a six mois. L’inflation a aussi atteint un niveau moins élevé sur la même année – soit +171,2 % selon les chiffres officiels – que ce qu’anticipait l’organisation en novembre dernier (+186 %). En revanche, les attentes de la BM concernant le solde budgétaire ont été revues à la baisse, avec un excédent équivalent à 0,3 % du PIB contre 0,54 % du PIB dans le rapport d’automne. Le décrochage est encore plus net pour la balance courante, avec un déficit de 20,6 % contre 14,2 % précédemment anticipés il y a six mois. Pendant la conférence visant à présenter le rapport, Dima Krayem, l’économiste en chef qui a piloté la rédaction du rapport, a expliqué que l’amélioration relative de certains indicateurs comme le ralentissement de la contraction du PIB attendue en 2023 ne sont pas des signes annonciateurs d’une « stabilisation » ou d’un ajustement sain de l’économie. Elle a aussi précisé que les données permettant de calculer le solde bugétaire ne tenaient pas compte des interventions externes de la Banque du Liban, comme celle consistant à permettre aux fonctionnaires de retirer leurs salaires en dollars à un taux plus avantageux que celui du marché et même celui de sa plateforme Sayrafa.
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