L'islamologue suisse Tariq Ramadan, accusé de viols en France et qui doit comparaître à Genève lundi également pour viol, a demandé le dépaysement de la procédure instruite à Paris, accusant la juge d'instruction d'avoir voulu "influer" sur les investigations en Suisse, a appris l'AFP de source proche du dossier.
Dans sa demande de dépaysement déposée vendredi, dont l'AFP a eu connaissance, le prédicateur indique qu'au cours de la préparation du procès en Suisse, il a pris connaissance de courriers entre les magistrats suisses et français. Selon ces courriers, il apparaît que dans le cadre d'une entraide pénale internationale, les autorités helvètes avaient demandé à plusieurs reprises à la justice française "une copie de l'intégralité du dossier instruit par les juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris" contre lui, dans l'intérêt de l'enquête menée en Suisse. Or, les magistrats français n'ont exécuté que "partiellement" cette demande, ne versant qu'une partie de la procédure, affirme-t-il.
Pour M. Ramadan, "en sélectionnant les pièces à communiquer et en transmettant arbitrairement celles qu'elles ont estimé être en lien avec les faits poursuivis en Suisse, les juges d'instruction ont délibérément violé les conventions internationales (...) et ont commis un excès de pouvoir, en privant le Ministère public genevois de la possibilité de recueillir des éléments à charge et à décharge aux fins de mener à bien son enquête". "Il s'agit là d'une véritable entrave dans les investigations diligentées en Suisse, sinon d'une immixtion de nature à influer délibérément et en dehors des voies légales sur le cours d'une procédure étrangère", ajoute-t-il.
L'islamologue doit comparaître à Genève à partir de lundi pour viol et contrainte sexuelle dans une affaire remontant à près de 15 ans, des accusations qu'il conteste. La plaignante suisse, qui dit vivre sous la menace et souhaite donc être appelée sous le prénom d'emprunt de "Brigitte", assure que l'islamologue l'a soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d'insultes, le soir du 28 octobre 2008, dans une chambre d'hôtel à Genève. Lui nie cette relation sexuelle.
En France, il est soupçonné de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes, qu'il conteste aussi. Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant les assises et il appartient aux juges d'instruction chargés des investigations d'ordonner un procès ou pas.
Dans sa demande de dépaysement déposée vendredi, dont l'AFP a eu...
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