La journée internationale du hommos, roi indétrônable de toutes les tables

Véritable phénomène transculturel, notre hommos national, bien que revendiqué par d’autres pays méditerranéens, ne connaît plus de frontières. Spécialement chaque 13 mai où il a été décidé de le célébrer à l’unisson à travers toute la planète. De New York à Sydney, il est préparé, visité, revisité ce jour-là et on s’en délecte une fois de plus tout en faisant la fête. Il semble ainsi avoir trouvé sa place sur toutes les tables, toutes classes confondues. Peu importe pour ses aficionados de connaître son origine, d’autant que la recette initiale est restée la même au fil des ans. La plus basique se compose de pois chiches, de tahini (pâte de sésame), d’huile d’olive, de jus de citron et d’ail. Au fil du temps, on l’a enrichi de saveurs nouvelles comme la tomate séchée, les épinards, l’artichaut, le poivron rouge, le pesto, l’ail rôti, la betterave, ou, dernière en date, l’avocat.Le site officiel de sa célébration le 13 mai n’omet aucun de ses bienfaits et rappelle qu’il contient une grande variété de vitamines et de minéraux dans une seule portion. Riche en fibres, à chaque délicieuse bouchée, le hommos fournit du folate, du cuivre, du manganèse, du magnésium, du fer, du zinc et de la vitamine B6, avec une faible teneur en glucides. Il aide à combattre les inflammations, permet le contrôle du taux de glycémie et réduit les risques de maladies cardiaques en favorisant la perte de poids.

Préparation de hommos. Photo Nasser Trabulsi

Une recette manière XIIIe siècle égyptien

Toutes ces vertus méritaient bien une célébration. Pour d’autres préparations inédites, certains pourront, pour épater la galerie, remonter très loin dans le temps. La première véritable mention du hommos dans un livre de cuisine a été retrouvée au XIIIe siècle au Caire. Il y est présenté comme une purée froide de pois chiches sans mention d’ail et de citron, mais avec des citrons marinés avec de l’huile, des herbes et des épices. Un nouveau goût à tester ! La culture du pois chiche a débuté il y a 9 900 ans, alors que les premières mentions de cet ingrédient datent du VIIIe siècle av. J.-C. en Mésopotamie. Sa forme moderne serait apparue dans l’Empire ottoman durant le XVe siècle. Son pays d’origine est donc inconnu, mais pas moins de huit pays revendiquent sa propriété : le Liban, Israël et la Palestine sont les plus actifs sur le sujet, mais également la Grèce, la Turquie, la Jordanie, la Syrie et l’Égypte.

Un met fédérateur

En entrée, en mezzés ou plat d’accompagnement et malgré ces petits tiraillements il fait l’unanimité. « Je n’ai rencontré personne qui n’aime pas le hommos. C’est un aliment fédérateur », a déclaré haut et fort le célébrissime chef israélo-britannique Yotam Ottolenghi. Pas étonnant donc que les organisateurs de la célébration du 13 mai aient placé cette journée sous le thème « Rassembler les gens avec le hommos ». Un rappel du pouvoir unificateur de la nourriture et de la façon dont elle peut transcender les frontières et rassembler les gens. « Et dire qu’il y a vingt ans, les Américains n’arrivaient pas à prononcer le mot hommos ! Aujourd’hui, ils en ont plein la bouche », a-t-on commenté dans un talk-show de la chaîne NBC. Le hommos est en effet devenu un phénomène mondial. Rappelons à ce propos qu’en mai 2012, le Liban avait emporté le record Guiness de la plus grande préparation de purée de pois chiches, pesant 10 452 kg, comme la superficie du Liban. Une performance réalisée par 300 cuisiniers libanais, élèves de l’Université de aL-Kafaat, sous la férule du chef Ramzi Choueiri. La bataille du hommos n’est pas finie...