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Lifestyle - La Mode

Atiimu, un nouvel ovni au rayon talons

Cet ancien de l’ALBA avait d’abord envisagé une carrière d’architecte. La pandémie en a décidé autrement, le renvoyant à son amour pour la mode. Atieh Nahed Moussi crée des talons comme on construit des gratte-ciel.

Atiimu, un nouvel ovni au rayon talons

Le « Spark » d’Atiimu est un cristal transparent taille poire tracé par des lignes régulatrices. Photo DR

La démarche d’une femme en talons… c’est quelque chose qui le fascine par-dessus tout. Comme il se trouve à Milan durant le Covid, Atieh Nahed Moussi décide de se lancer dans la création d’une ligne d’escarpins à talons. En 2022, c’est chose faite, et une première collection est lancée. On n’oubliera jamais que durant la grisaille de la pandémie, les gens, confinés chez eux, s’étaient résignés à porter des vêtements informes, se chaussant à peine de claquettes ou de baskets pour courir s’approvisionner au commerce le plus proche. On comprend dès lors le besoin de restaurer son image de soi, avec une touche de spectaculaire qui suscite l’admiration de l’autre et contribue à l’élégance des soirées animées redevenues possibles. Les talons sont une bien étrange chose autour de laquelle se sont construits bien des fantasmes. Une chose est sûre, les talons aiguilles ne servent pas à marcher ou, du moins, ne mènent pas bien loin. Cette gratuité de leur fonction, si l’on excepte la sensualité de la démarche et la hauteur piédestal, en fait surtout un ornement. Mais le faux pas, au sens littéral comme au sens du bon goût, n’est jamais loin. Porter des stilettos, bouger avec grâce en stilettos, n’est pas donné à tout le monde. Dessiner des stilettos qui tiennent la route, flattent le galbe du pied, assurent équilibre et sécurité pour enfin allumer une étincelle de désir et de plaisir dans le regard de l’autre est également un défi.

Les cordonniers et maroquiniers d’Atiimu sont aussi ceux des grandes marques de luxe. Photo DR

Des perspectives d’architecte

Sous le label Atiimu, fusion d’un bout de son prénom et d’un bout de son nom, avec un i supplémentaire pour le graphisme, explique-t-il, Atieh Moussi fonde à Milan une maison de souliers et d’accessoires de luxe et se promet de relever le défi du stiletto. Son logo, deux A formant des triangles attachés par le sommet, sert aussi au besoin d’élément de chaîne. Fondamentalement attaché au Liban, l’architecte converti chausseur revendique son appartenance tout en souhaitant pour sa marque un envol international. S’il l’établit à Milan, c’est surtout parce que les meilleurs ateliers au monde y sont à portée de main. Les cordonniers et maroquiniers d’Atiimu sont aussi ceux des grandes marques de luxe. Le créateur trace, pour les chaussures qu’il crée, des perspectives d’architecte. Il les dessine avec des outils d’architecte et réalise des schémas numériques tridimensionnels sur des programmes destinés à l’architecture. On comprend dès lors qu’aucune folie plastique ne soit irréalisable tant les paramètres de solidité et d’équilibre, le poids et la résistance des matériaux sont pris en compte à toutes les étapes de la création d’un nouveau modèle. Obsédé par l’idée de créer une élégance magnétique à partir d’une approche avant-gardiste de l’artisanat, Atieh Moussa veut signer une mode intemporelle malgré une touche futuriste. Ces souliers interpellent par un indice commun : ils accrochent la lumière. Énigmatiques, ils accentuent la grâce des chevilles et attirent le regard vers les briolettes de cristal qui en ornent le talon aiguille en laiton doré, et se balancent, en pampilles, sur la bride qui souligne la courbe du pied et la finesse de la cheville.

Ébloui par le rayon vert

Le designer appelle cela The Atiimu spark, ou l’étincelle Atiimu. Parti d’une recherche cosmique, ébloui par le rayon vert qui éclaire sa première collection, il décide de combiner avec son sens de l’architecture son affinité pour les cristaux et toutes les pierres qui brillent pour créer des talons à la fois affutés et délicats. Ce sera sa signature. Sur son tableau d’inspiration figurent des objets qui n’ont rien à voir avec la cordonnerie : des architectures contemporaines, on l’aura deviné, mais aussi des lustres de Baccarat et des créations joaillières autour de l’émeraude. Le Spark d’Atiimu est un cristal transparent taille poire tracé par des lignes régulatrices, explique-t-il. Il est rendu avec précision grâce à un logiciel 3D spécifique à l’architecture avant de prendre vie entre les mains expertes des meilleurs artisans italiens. Ce Spark, sans cesse réinventé par Atiimu en différentes couleurs et dimensions, est en lui-même un antidote à la monotonie.

Ces souliers interpellent par un indice commun : ils accrochent la lumière. Photo DR

Le champ des possibles

Rien, jamais, de monotone ou de déjà vu dans ces objets de mode appelés à devenir iconiques. « Explorer le champ des possibles, proposer une vision de l’avenir de la mode, provoquer une attitude, innover entre beauté et ingéniosité, exprimer surtout de la manière la plus fidèle l’histoire de la personne qui porte nos créations », résume le designer en parlant des ambitions d’Atiimu. Mêlant architecture et mode, Atieh Moussi veut offrir aux talons de nouveaux sommets, au-delà du fait qu’ils culminent à 10,5 cm. Ce qu’il voudrait, c’est faire en sorte que les femmes se sentent aussi belles qu’audacieuses. « Les talons sont une architecture pour le corps », commente celui qui conçoit l’art du soulier comme une forme de joaillerie.

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