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Politique - Liban

Raï à la communauté internationale : "Octroyez vos aides aux réfugiés sur leur propre territoire"

Le chef de l'Eglise maronite appelle à élire un président "à même de gagner la confiance sur les scènes locale et internationale".

Raï à la communauté internationale :

Le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï. Photo d'archives Ani

À l'heure où la question de la présence des réfugiés syriens au Liban est revenue en force sur la scène locale, poussant les autorités à renforcer les mesures à leur encontre, le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï a une nouvelle fois haussé le ton à ce sujet. Dans son homélie dominicale, le prélat a appelé à ce que les aides octroyées aux réfugiés syriens le soient "sur leur propre territoire", accusant la communauté nationale d'être en défaveur d'un rapatriement de crainte qu'une fois rentrés en Syrie, ces réfugiés n'émigrent vers d'autres pays. 

Ces propos interviennent alors que le gouvernement libanais a appelé, fin avril, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à lui communiquer, dans un délai d'une semaine, les informations dont il dispose sur les réfugiés syriens, après l'arrêt de l'enregistrement des données les concernant depuis 2015. Une revendication à laquelle le HCR n'a toujours pas répondu. Une délégation ministérielle libanaise doit en outre se rendre en Syrie pour discuter de leur rapatriement. 

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Dans son homélie, le patriarche a souligné que le Liban fait face à "deux grandes crises", la première étant la vacance présidentielle. "La deuxième crise est l'augmentation du nombre de réfugiés syriens au Liban qui commence à peser sur le pays sur les plans économique, social, démographique et sécuritaire", a affirmé Mgr Raï à Harissa, espérant que le comité gouvernemental formé pour suivre ce dossier parviendra à des résultats.

"Nous appelons le HCR à coopérer avec ce comité en lui fournissant les données nécessaires" au sujet de la présence des réfugiés au Liban, a renchéri le prélat. Avant de poursuivre : "Nous commençons à douter du fait que les intentions (de la communauté internationale) sont bonnes, et nous nous demandons si la position de la communauté internationale ne cacherait pas une volonté de garder les réfugiés au Liban. Sont-ils en défaveur de leur rapatriement parce qu'ils craignent que les réfugiés émigrent ensuite vers leurs pays ?"

Le cardinal Raï s'est, par la suite, demandé "comment le Liban peut supporter que vienne s'ajouter à sa propre crise la présence de 2.800.000 réfugiés syriens et 300.000 réfugiés palestiniens". "Octroyez vos aides aux réfugiés sur leur propre territoire, en Syrie, afin qu'ils renforcent leur culture et protègent leur civilisation", a-t-il enfin tonné, avant d'appeler la communauté internationale à "distinguer entre le visage politique et celui humanitaire et national de leur rapatriement".

Les estimations concernant le nombre de réfugiés syriens au Liban varient entre 1,2 million et 1,5 million, mais seuls quelque 805.000 sont inscrits sur les listes du HCR, l’État libanais ayant demandé en 2015 à cette organisation internationale de ne plus en enregistrer.

Vacance présidentielle
Sur le plan politique, Mr Raï a déploré que "la vacance présidentielle paralyse les institutions constitutionnelles, notamment le Parlement, le gouvernement, les administrations publiques et le pouvoir judiciaire". "Cette vacance engendre le délitement de l'État, le chaos, la circulation illégale des armes et la hausse du taux de pauvreté", a-t-il dénoncé. Le patriarche a enfin appelé à "élire un président à même de gagner la confiance sur les scènes locale et internationale (...) et de mettre en œuvre les réformes (...) requises par la communauté internationale afin de faciliter la coopération avec elle". 

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Les tractations autour de la présidentielle ont repris cette semaine au Liban, le pays étant en proie à une double vacance du pouvoir exécutif depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre dernier. L'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a dans ce cadre effectué une tournée auprès des principales formations politiques, et jeté la balle dans le camp des Libanais, affirmant que la présidentielle "une affaire souveraine".  

Selon un député sunnite et ancien partisan de l'ex-chef du gouvernement Saad Hariri, Nabil Badr, une délégation du Qatar fait également, depuis plusieurs jours, une tournée loin des médias.

Au niveau local, le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab s'est rendu auprès de plusieurs forces et figures politiques pour tâter le terrain et recueillir les positions des uns et des autres, pourtant largement connues, dans l’espoir de parvenir à un consensus. De son côté, le député du bloc du Rassemblement démocratique de Taymour Joumblatt, Ghassan Skaff, a visité, lui aussi, des personnalités qui s'opposent à la candidature de Sleiman Frangié, soutenue par le tandem chiite Amal-Hezbollah. 

À l'heure où la question de la présence des réfugiés syriens au Liban est revenue en force sur la scène locale, poussant les autorités à renforcer les mesures à leur encontre, le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï a une nouvelle fois haussé le ton à ce sujet. Dans son homélie dominicale, le prélat a appelé à ce que les aides octroyées aux réfugiés syriens le soient "sur...

commentaires (4)

Les européens sont prêts à payer autant qu'il faut et même plus, afin que ces déplacés restent loin de chez eux. Alors, les profiteurs surtout les ONG s'activent. Le problème, c'est ces derniers.

Esber

14 h 11, le 08 mai 2023

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Commentaires (4)

  • Les européens sont prêts à payer autant qu'il faut et même plus, afin que ces déplacés restent loin de chez eux. Alors, les profiteurs surtout les ONG s'activent. Le problème, c'est ces derniers.

    Esber

    14 h 11, le 08 mai 2023

  • JE NE COMMENTE PAS. J,AI ANNULE VENDREDI MON ABONNEMENT ET, RAISON DE WEEK END, J,ATTEND DE L,OLJ SON APPLICATION AUJOURD,HUI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 04, le 08 mai 2023

  • Allez chez vous,bâtir le chez vous.Simple. Le Monde n a pas engendré que "les Syriens".

    Marie Claude

    09 h 28, le 08 mai 2023

  • C’est une bonne idée a mettre en œuvre. Momed.

    Mohamed Melhem

    06 h 17, le 08 mai 2023

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