Des affrontements armés ont été signalés samedi dans le camp de réfugiés palestiniens de Beddaoui, au Liban-Nord, faisant jusque-là deux blessés, rapporte notre correspondant Michel Hallak. Les raisons exactes de ces accrochages sont inconnues, mais seraient liées à "un différend d'ordre personnel" entre des membres de la famille Aaref, liés au Fateh, et un membre d'une autre faction du camp, le Front arabe.
L'Unrwa (Agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés palestiniens) a exprimé sa "profonde inquiétude" dans un communiqué et appelé "l'ensemble des responsables à cesser immédiatement ces actes", afin de pouvoir évacuer les civils.
Plus d'une heure de rafales de tirs
Les affrontements armés ont éclaté en matinée et se sont poursuivis dans l'après-midi, précise notre correspondant. Les rafales de tirs ont duré plus d'une heure et les habitants ont été sommés de rester confinés chez eux pour éviter ces affrontements, qui se concentrent dans la partie nord du camp.
Les commerces ont fermé et les rues se sont vidées. Des maisons ont été endommagées et dans plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on pouvait voir des individus armés dans les rues et des ambulances à l'arrêt. Quelques résidents et miliciens de factions du camp ont organisé un rassemblement pour protester contre ces incidents. Des éléments des factions palestiniennes en charge du camp se sont déployés pour tenter de calmer la situation et ramener l'ordre.
Inquiétude de l'Unrwa
Dans un communiqué publié dans la foulée des incidents, l’Unrwa a exprimé sa "profonde inquiétude suite aux affrontements, qui ont éclaté en journée et qui se poursuivent". L'Agence des Nations unies ajoute qu'environ 500 étudiantes, qui suivaient des cours dans une école de à l'Unrwa "sont bloquées à l'intérieur". L'Agence "appelle l'ensemble des responsables à cesser immédiatement ces actes, afin de pouvoir évacuer les élèves en toute sécurité".
En fin de journée, un calme précaire régnait sur le camp, selon notre correspondant, alors qu'une réunion sécuritaire se tenait entre les différentes factions palestiniennes du camp.
Ce genre d'affrontements armés est loin d'être rare dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban, où l'armée ne pénètre pas en vertu d'un accord qui laisse la gestion de ces lieux aux factions palestiniennes. En mars dernier, le camp de réfugiés de Aïn el-Héloué avait connu une montée des tensions, déclenchée par l’assassinat d’un jeune milicien du Fateh.
Que font ils encore ici au lieu d’aller se rendre utiles en Allemagne?
03 h 33, le 07 mai 2023