Les réfugiés souhaitant rentrer en Syrie peuvent commencer à s'inscrire auprès de la SG

La Sûreté générale libanaise a annoncé jeudi que les réfugiés syriens souhaitant être rapatriés en Syrie peuvent en faire la demande en s'inscrivant à partir de ce jeudi 4 mai dans ses bureaux. Cette annonce a été faite alors que depuis plusieurs semaines, la question de la présence des réfugiés au Liban fait les gros titres de l'actualité et suscite de nombreuses réactions sur la scène politique, poussant les responsables à prendre des mesures. 

Dans un communiqué publié sur son site, la direction générale de la SG a annoncé qu'elle allait relancer les "retours volontaires du Liban vers le territoire syrien" pour "les déplacés syriens voulant rentrer dans leur ville d'origine". Les demandes pour participer à de tels retours peuvent être déposées "du lundi au vendredi, entre 15h et 18h" dans une série de centres de la SG dédiés à ce dossier, à partir du jeudi 4. "La situation des personnes quittant le Liban sera régularisée gratuitement dès leur départ", ajoute le communiqué.

Les différents centres de la SG où les demandes peuvent être déposées sont les suivants :

A Beyrouth : au directorat dans le secteur du palais de justice ;

Dans la banlieue sud de Beyrouth : centre du martyr Abdel Karim Hodroj, Tayyouné ;

Dans le Mont-Liban : dans les centres de Haret Sakher, Damour, Bourj Hammoud et Beiteddine ;

Dans le Sud : dans les centres de Nabatiyé, Chebaa, Tyr, Zahrani, Joaya, Bint Jbeil, Cana, Jbaa, Marjeyoun, Taybé, Hasbaya, Jezzine et Tebnine ;

Dans la Békaa : dans les centres de Mechghara, Rachaya, Jeb Janine, Bouarej, Zahlé, Rayyak, Chamstar, Nabi Chiit, Deir el-Ahmar, Laboué, Baalbeck, Hermel, Ersal (dans le nouveau centre installé dans le bâtiment de la municipalité) ;

Dans le Nord : dans les centres de Tripoli, Koura, Bebnine, Halba, Minié, Zghorta, Bécharré, Batroun, Denniyé, Beaino, Mechmech, Kobeyate. 

Une source au sein de la SG a confié à notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah que 500 réfugiés syriens se sont inscrits entre mercredi et jeudi dans l'un de ses centres à Ersal. 

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Lors de précédentes opérations de rapatriement, depuis 2018, les noms des réfugiés syriens qui s'inscrivaient auprès de la SG étaient ensuite envoyés à Damas, qui approuvait ou non leur rapatriement au Liban. Des bus étaient ensuite affrétés dans plusieurs régions du Liban, qui se dirigeaient vers la frontière, puis vers différents villages syriens. Ces opérations se faisaient sous la surveillance de plusieurs organisations internationales. Ces rapatriements étaient décrits comme volontaires, mais des groupes de défense des droits humains les ont considérés comme étant forcés, affirmant que certains réfugiés ont été torturés et persécutés à leur retour en Syrie, où une guerre civile dévastatrice a éclaté en 2011, poussant à l'exode des millions d'habitants, dont plusieurs centaines de milliers vers le territoire voisin du Liban. La dernière de ces opérations, lancée dans le cadre d'un nouveau plan initié par le ministère des Affaires sociales, n'avait pas attiré plus de quelques centaines de réfugiés.

Dans le cadre de la relance de ces rapatriements, le directeur de la Sûreté générale (SG) par intérim, Élias Baïssari, chargé de suivre le dossier des réfugiés, se serait rendu à Damas la semaine dernière pour évoquer cette question avec les autorités syriennes. Le service de presse de la SG, contacté lundi par L'Orient-Le Jour, n'a pas démenti l’information, assurant que le directeur du service de sécurité "s’exprimera cette semaine et détaillera les mesures qu’il a prises". Aucun détail n'a toutefois encore filtré sur cette visite. 

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Par ailleurs, le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, avait annoncé mardi de nouvelles mesures visant les réfugiés, appelant les Mohafazat (gouvernorats) du pays à "recenser et à enregistrer les déplacés syriens", et à cesser de louer des biens immobiliers ou de délivrer des documents aux réfugiés non enregistrés. D'autres mesures avaient été édictées fin avril. Les autorités libanaises avaient chargé plusieurs ministères de mettre en œuvre des mesures renforcées, relatives aux restrictions pour les réfugiés traversant la frontière et revenant au Liban, ou à l'enregistrement des naissances. 

La remise sur la table du dossier du rapatriement des réfugiés syriens, devenu le cheval de bataille de plusieurs chefs politiques, notamment chrétiens, fait craindre un dérapage sécuritaire au Liban.