Le Parlement révoque un ministre à cause de la flambée des prix

Le Parlement iranien a voté dimanche la destitution du ministre de l'Industrie en raison de la flambée des prix, au moment où l'économie de la République islamique subit de plein fouet les effets des sanctions internationales.

Lors de ce vote de confiance, 162 députés ont voté pour la destitution de Reza Fatemi Amin et 102 contre. C'était la deuxième fois que le ministre était confronté à un tel vote pour les mêmes raisons, après avoir obtenu 182 voix lors d'un vote à la majorité en novembre, ce qui signifiait qu'il restait en poste. Le vote de dimanche a été largement motivé par la hausse des prix des véhicules fabriqués localement, résultant du tarissement des importations lié aux sanctions internationales contre l'Iran. Car l'Iran est en proie à une grave crise économique depuis que l'ancien président américain Donald Trump a retiré en 2018 son pays de l'accord international visant à geler le programme nucléaire iranien, et réimposé des sanctions sévères contre l'Iran. Depuis, la République islamique est minée par une inflation galopante et sa monnaie est régulièrement dévaluée.

L'an dernier, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait ouvertement critiqué l'augmentation des prix et la mauvaise qualité de produits fabriqués en Iran, notamment des voitures. Avant le vote, le président Ebrahim Raïssi a pris la défense de son ministre, appelant à "la stabilité dans la gestion" du ministère. "L'industrie automobile repose sur l'assemblage et la production nationale, ce qui la rend vulnérable aux fluctuations des sanctions", s'est défendu le ministre destitué.

Le député Lotfollah Siahkali a pour sa part accusé le ministre d'avoir fourni au président des chiffres erronés sur la croissance du secteur. "S'il y a de la croissance, pourquoi ne la voyons-nous pas dans la vie des gens?", s'est-il interrogé, ajoutant que le ministère devrait laisser l'industrie automobile au secteur privé. Les résultats du vote ont été annoncés par le président du Parlement, Mohammed Bagher Ghalibaf, lors d'une session retransmise en direct à la télévision d'Etat.