
Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant son discours télévisé le 7 avril 2023. Capture d'écran/al-Manar
Dans sa première apparition télévisée depuis le regain de tension à la frontière libano-israélienne jeudi, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a annoncé vendredi soir qu'il s'abstenait de commenter "ce qui s'est passé au Liban-Sud (...)". Le leader chiite faisait allusion aux tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction d'Israël, auxquels l'État hébreu a riposté vendredi à l'aube. Il a cependant affirmé qu'il s'attardera sur ces développements lors de son prochain discours prévu vendredi prochain.
"Au regard de ce qu’il s’est passé hier au Liban-Sud, à Jérusalem, en Cisjordanie et en Syrie, et comme il s’agit d’une même cause, je n’aurai pas assez de temps pour évoquer cela ce soir en détails, mais je laisserai cette question pour un discours prévu vendredi prochain à l’occasion de la Journée mondiale d'al-Qods", a affirmé le numéro un du Hezbollah dans un discours prononcé à l'occasion du ramadan.
Jeudi, jour de la Pâque juive, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban en direction d'Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l'irruption violente mercredi de la police israélienne dans la mosquée al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, afin d'en déloger des Palestiniens qui s'y étaient barricadés. En riposte, Israël a attaqué vendredi avant l'aube le Liban-Sud et la bande de Gaza, affirmant viser des positions du mouvement palestinien Hamas. Les raids aériens ont commencé peu avant minuit à Gaza et ont duré plusieurs heures. Au Liban-Sud en revanche, ils ont débuté vendredi à 4h (heure locale), mais ont été brefs. L'armée israélienne a affirmé y avoir frappé trois "infrastructures" appartenant au Hamas, dans la zone de Rachidiyé, où se trouve un camp de réfugiés palestiniens, près de Tyr.
Vendredi matin, la situation était revenue à la normale au Liban-Sud et un calme précaire prévalait dans les zones touchées par les frappes. Mais en début de soirée, l'Etat hébreu a annoncé avoir abattu un drone ayant survolé son territoire depuis le Liban, quelques heures avant l'allocution télévisée de Hassan Nasrallah.
C'est la première fois qu'Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022. Ces frappes sont le dernier épisode en date d'un brusque regain de tension au Proche-Orient depuis mercredi, après une accalmie toute relative du conflit israélo-palestinien observée depuis le début du ramadan, le 23 mars. Elles constituent aussi une escalade sur le front israélo-libanais sans équivalent depuis 2006.
Réagissant à ces incidents, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé vendredi que "tout l'axe de la résistance reste vigilant".
Le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré pour sa part que Beyrouth voulait préserver "le calme et la stabilité" dans le Sud et appelé la communauté internationale à "faire pression sur Israël pour arrêter l'escalade". Il a également affirmé que le Liban portera plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU après les frappes israéliennes. De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban a annoncé avoir ouvert une enquête sur ces "tirs de roquettes et attaques aériennes survenues hier et tôt aujourd'hui", vendredi.
Vivre-ensemble et dialogue
Dans son discours, Hassan Nasrallah a abordé plusieurs questions locales, alors que le Liban est embourbé dans une crise politique, notamment une vacance à la présidence qui dure depuis octobre dernier, les députés ayant jusque-là échoué à s'entendre et élire un successeur à Michel Aoun. Il est aussi revenu sur le report du passage à l'heure d'été qui avait pris une dimension confessionnelle au Liban, après que le Premier ministre sortant a décidé de le retarder d'un mois pour épargner aux musulmans une heure de jeûne. Le chef du gouvernement sortant était toutefois revenu sur sa décision après le tollé et le chaos administratif qu'elle a provoqués.
"Dans ce pays, notre choix est de vivre ensemble. Ce petit pays ne supporte pas de fédéralisme ni de division", a ainsi affirmé le chef du Hezbollah. Selon lui, "les gens doivent vivre ensemble malgré les différends politiques". "Après la guerre civile, au final, les Libanais étaient contraints (...) de vivre ensemble", a-t-il rappelé. Revenant sur la polémique du retard du passage à l’heure d’été, qui avait pris une tournure confessionnelle, il a appelé à "ne pas insulter" les autres, sans spécifier à qui il adressait cette requête. "Nous ne devons pas prononcer des propos non convenables même si nous sommes en colère. Nous devons contenir notre notre colère", a-t-il plaidé. "Tout différend politique est provisoire et peu être résolu", a estimé Hassan Nasrallah.
Ses propos interviennent alors que la majorité des députés libanais demeurent divisés autour du choix d'un candidat à la présidentielle, face au tandem chiite Hezbollah-Amal qui a dernièrement officialisé son soutien au leader des Marada Sleiman Frangié. Ce dernier se heurte cependant au veto des deux grandes formations chrétiennes, les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL), allié du Hezbollah avec lequel les relations se sont dernièrement tendues.
commentaires (10)
A ETRE JETE SUR LES ISRAELIENS PRIANT AU MUR DES LAMENTATIONS MAIS TRAHIT PAR UN DES LEURS . LE FILM DE LA MASSE DE BOMBES PRESENTES ET DE L'ALTERCATION AVANT L'ENTREE DANS LA MOSQUEE A ETE JUSTE NON PRESENTEE ET LE PIEGE DE HAMAS A BIEN FONCTIONNE.. CHAPEAU BAS MAIS SVP LAISSER LE LIBAN HORS DE VOS PLANS
LA VERITE
03 h 28, le 10 avril 2023