Comme il se doit, ce n’est qu’une fois les boulettes pondues que la technique du replâtrage peut commencer. Après avoir bien secoué le tamis et évacué le menu crottin, il n’y a finalement que deux bouffons qui émergent de cette anecdote horlogère : Istiz Nabeuh et Mikou les Miquettes. Pas de troisième larron, il n’existe pas puisqu’il n’a pas encore été élu. Enfin, « élu », on dit ça juste pour causer, puisque au final il sera parachuté.
Alors chacun y est allé de son laïus emberlificoté. Pour le Tenancier du Parlement, y avait qu’à faire comme l’Égypte de Sissi Imperator. Gouvernant son pays à la schlague, celui-ci a tout bonnement interdit la saison d’été et l’heure qui l’accompagne. Fini, réglé, fin de la discussion !
Istiz Nabeuh, qui a placé la présidentielle à l’intérieur d’une coque sous vide, rêve lui aussi de jouer les commandeurs omnipotents. Il te me convoque le Premier ministre sortant insortable et le somme de s’aligner sur son fuseau horaire personnel. Visiblement, le Maître des horloges parlementaires a sur les coordonnées de Greenwich des lumières qu’on ne lui connaissait pas. Mais ça lui a permis d’en tirer gloriole en paradant au milieu de son fan-club et en bombant le torse pendant quelques heures, avant que la baudruche ne se dégonfle comme un soufflé raté.
Une fois n’est pas coutume, le vieux briscard législatif a été pris en flagrant délit d’intelligence, en faisant fuiter une vidéo dans laquelle Mikou apparaissait comme une lopette, acquiesçant à sa demande et allant même jusqu’à surenchérir en prétendant que, déjà bébé, il a toujours voulu reporter l’heure d’été… Qui sait, un jour peut-être Istiz Nabeuh pourra faire pleuvoir sur commande et guérir les lépreux et les paralytiques.
Les vieilles badernes politiques auront ainsi passé une semaine entière à tenter de torcher le gros belon lâché du fond de sa flore trachéenne par le haut perché en Chambre au sujet de l’heure d’été présumée. Tellement présumée, d’ailleurs, que l’oukase a viré à la certitude chez les berrydolâtres qui ne demandaient qu’à y croire. Il est vrai pourtant qu’il n’y a pas de longitude présumée sans latitude présumée.
Le sommet du cirque a été atteint quand le Mikati décati a avalé son chapeau devant ses ministres qui faisaient bloc et phosphoraient pour lui trouver ce qu’on appelle chez nous un « makhraj ». Une sorte de concept intestinal visant à trouver au cocu une « issue honorable ». D’où l’idée largement répandue dans nos régions qui veut que ce soit toujours au responsable de produire la boulette et à la piétaille imbécile de la lui récurer.
Bref, encore une semaine pour rien ! Ni budget, ni salaires, ni réformes, ni nominations… et une inflation en érection, préfigurant un priapisme durable.
Même sans électricité, le Liban baigne dans le siècle des Lumières !
gabynasr@lorientlejour.com
Comme il se doit, ce n’est qu’une fois les boulettes pondues que la technique du replâtrage peut commencer. Après avoir bien secoué le tamis et évacué le menu crottin, il n’y a finalement que deux bouffons qui émergent de cette anecdote horlogère : Istiz Nabeuh et Mikou les Miquettes. Pas de troisième larron, il n’existe pas puisqu’il n’a pas encore été élu. Enfin,...
commentaires (10)
Les Fables de La Fontaine en prose … J’adore votre style M. Nasr Une vrai caricature de la situation irréaliste que vit notre Loubnan ?
el hardini jeannette
08 h 08, le 07 avril 2023