
Le ministre sortant du Travail (au centre) pendant la réunion du comité de l’indice des prix, hier. Photo ANI
Suite à une réunion hier avec le comité de l’indice des prix, un organe consultatif créé par le décret 4206 du 8 août 1981 pour étudier le niveau des salaires ou le coût de la vie, le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, a annoncé qu’il a été convenu d’augmenter le salaire minimum dans le secteur privé à 9 millions de livres libanaises, ce qui représente une augmentation de 4,5 millions de livres par rapport au seuil actuellement appliqué.
Il a également indiqué que l’indemnité de transport passera à 250 000 livres par jour travaillé, alors que les employés touchent toujours 95 000 livres par jour, les décrets pour l’entrée en vigueur d’une indemnité de 125 000 livres par jour, annoncée depuis mi-décembre dernier, n’ayant jamais été publiés.
« Ces augmentations tiendront compte des fluctuations du taux de change » sur le marché parallèle, a souligné le ministre, à l’issue de « la quinzième réunion de ce comité depuis un an ».
Reste à noter que ces niveaux restent bien inférieurs à ceux d’avant-crise. Converti au taux de 107 000 livres pour un dollar, en vigueur hier sur le marché parallèle, le salaire minimum vaut 84,11 dollars, alors que l’indemnité de transport journalière vaut 2,34 dollars. Or en 2019, avant le début de la détérioration de la situation, le salaire minimum de 675 000 livres valait près de 450 dollars, au taux de 1 507,5 livres pour un dollar, et l’indemnité de transport de 8 000 livres par jour valait, elle, 5,33 dollars.
Le secteur public
Autre bémol, ces mesures ne concernent que le secteur privé, compte tenu du fait que les recommandations du comité de l’indice des prix « ne concernent pas le secteur public », selon Moustapha Bayram. Cependant, celles-ci seront utilisées en tant que moyen de pression pour améliorer les conditions des fonctionnaires, poursuit-il.
Avant d’être adoptées, ces mesures doivent encore être portées devant le Conseil d’État, avant d’être ensuite adoptées en Conseil des ministres. Selon une source proche du chef du gouvernement contactée par L’Orient-Le Jour, le Premier ministre sortant Nagib Mikati compte convoquer un Conseil des ministres la semaine prochaine, au cours duquel le cabinet se penchera notamment sur la question des salaires des fonctionnaires.
Dans ce contexte, le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a estimé hier dans un communiqué qu’il est « très important de rétablir le travail dans les administrations et les institutions publiques de manière durable, car la perturbation de ces services coûte cher au Trésor, alors que ces ressources sont primordiales (…) pour financer un minimum de services publics ».
« Chaque jour qui passe sans que le travail dans le secteur public ne soit rétabli représente d’énormes pertes et contribue à la détérioration de la situation », a-t-il ajouté.
Suite à une réunion hier avec le comité de l’indice des prix, un organe consultatif créé par le décret 4206 du 8 août 1981 pour étudier le niveau des salaires ou le coût de la vie, le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, a annoncé qu’il a été convenu d’augmenter le salaire minimum dans le secteur privé à 9 millions de livres libanaises, ce qui représente une...
commentaires (3)
Quand je vous lis, tous ces millions donnent le tournis! Cela rappelle l'inflation galopante de l'Allemagne avec la suite qu'on sait. Mon père qui y avait passé quelques années en avait rapporté une valise pleine de billets dans l'espoir d'être un jour dédommagé. La cheminée s'en était chargée. Il faudrait comme lorsque De Gaulle a créé les Nouveaux Francs, ôter quelques zéros afin de se trouver avec 900 LL au lieu de ces 9 millions qui servent de leurre. Il y a un précédent avec laTurquie.
Lilou BOISSÉ
15 h 11, le 31 mars 2023