Les Libanais forment le peuple le plus malheureux du monde, à l’exception de l’Afghanistan. Tel est le triste constat que l’on peut dégager du nouveau rapport « World Happiness » de 2023, rendu public le 20 mars. Le Liban se classe donc à la 136e place sur 137, après la Sierra Leone, le Zimbabwe, la République démocratique du Congo et le Botswana. Parmi les pays arabes, la Jordanie se retrouve à la 123e place, l’Égypte à la 121e, la Tunisie à la 110e, le Maroc à la 100e, la Palestine à la 99e, l’Irak à la 98e, le Bahreïn à la 48e, l’Arabie saoudite à la 30e, tandis que les Émirats arabes unis se placent à la 26e (meilleur classement arabe). Pour ce qui est des pays de la région, Israël se place au 4e rang mondial suivant ce classement, l’Iran au 101e, la Turquie au 106e. La Syrie ne figure pas dans le rapport de cette année. Sur un plan global, la Finlande conserve sa position de tête pour la 6e année consécutive, et la Lituanie est le seul nouveau pays à intégrer le top 20.
Le « World Happiness Report » est publié régulièrement depuis 2012 par le Sustainable Development Solutions Network, afin de mettre en relief le bonheur comme critère de classement des pays. Il se base, selon ses auteurs, sur les statistiques du Gallup World Poll, qui interroge un échantillon représentatif d’un millier de personnes dans chaque pays, sur une période de trois ans (pour la version 2023, ce sont les années 2020, 2021 et 2022 qui ont été prises en compte). Il se fonde principalement sur la perception du bonheur exprimée par les habitants des pays, ce que ses auteurs appellent « life evaluations » ou « évaluation de vie ».
Le Gallup Poll pose aux sondés une question basée sur l’image d’une échelle, leur demandant d’évaluer leur vie de 0 à 10. Des questions leur sont ensuite posées sur les émotions positives (rire, amusement et intérêt) et négatives (inquiétude, peine et colère). Pour les auteurs du rapport, les évaluations de la vie fournissent des données plus à même de permettre une comparaison entre les pays parce qu’elles donnent une idée globale de la qualité de vie des peuples, bien plus que les émotions, par nature plus ponctuelles. Le rapport précise que l’Afghanistan et le Liban, les deux derniers du classement, ont des évaluations de vie (sur une échelle de 0 à 10) d’une moyenne de cinq points de moins que les 10 pays les plus heureux.
Pour chacun des pays, sept facteurs variables sont utilisés pour expliquer le degré de bonheur exprimé par les peuples (bien qu’ils ne soient pas à la base du classement, celui-ci ne dépendant que des réponses des sondés) : le PIB par habitant, le soutien social, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté de faire des choix de vie, la générosité (dons à la charité), la perception du degré de corruption au sein de l’État, ainsi que les affects positifs et négatifs. Dans le cas du Liban, on constate que les facteurs du PIB, du soutien social et de l’espérance de vie en bonne santé ont pris le pas sur les autres, ce qui semble suggérer que la crise économique a pesé principalement sur les réponses des Libanais.
Sur un plan plus général, les auteurs du rapport rappellent que les trois ans d’évaluation pris en compte dans ce rapport ont été marqués par la pandémie du Covid-19. Ils en ont tiré certaines remarques, notamment que les pays ayant traversé la pandémie avec le moins de dégâts sont aussi ceux où la population a le plus confiance dans ses gouvernants, ou encore que cette période a fait progresser le degré de « bienveillance et de solidarité ». Ainsi, les actes de solidarité et de bienveillance étaient, en 2022, un quart de fois supérieurs à leur niveau d’avant la pandémie : le rapport constate une nette augmentation de la propension à aider des étrangers en 2020 et 2021, et une progression du volontariat cette année-là.
Le rapport apporte par ailleurs cette année un classement des pays plus ou moins inégalitaires, en comparant les perceptions les plus positives et les plus négatives au sein d’un même pays. Le texte constate que les pays nordiques se sont placés en haut du classement, que ce soit en matière de bonheur ou d’égalité. Le Liban n’apparaît pas dans ce tableau. En gros, ces « écarts de bonheur » sont très ténus dans les pays où tout le monde est satisfait, et dans ceux où le malheur est la norme. Et ils sont restés assez stables au cours des années, bien que l’on constate une augmentation des inégalités globalement en Afrique.
Le rapport « World Happiness » est préparé par le Centre de développement durable de l’université de Columbia, avec le soutien du Centre pour la performance économique de la London School of Economics, de la Vancouver School of Economics, de l’université de Colombie-Britannique, du Wellbeing Research Centre de l’université d’Oxford et du Helping and Happiness Lab de l’université Simon Fraser.
Cette institution a dû sonder les citoyens habitants sous emprise hezbeliote et les pauvres Tripolitains délaissés par leurs zaims milliardaires. Il n’y a qu’à voir le remplissage des restaurants, les embouteillages et les foules lors des festivals et concerts de tout genre pour comprendre que le peuple libanais ne renoncera jamais à son amour de la vie et la bonne chair qui ont toujours fait de lui le peuple le plus résilient et le plus fêtard du monde, malgré tout le malheur et la misère qui se sont abattus sur lui à cause de ses gouvernants qui n’ont jamais aussi mal gouverné. Mais qui s’en fout. Qu’on nous laisse tranquilles et Salamun Li Beirut et de tout le pays, et ils verront comment les libanais donneront une leçon de bonheur avec tres peu de moyens au monde entier.
12 h 01, le 22 mars 2023