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Société - Crise économique

Le syndicat des enseignants du privé au Liban annonce une première journée de grève mardi

Des professeurs du public mobilisés à Beyrouth et dans le Sud.

Le syndicat des enseignants du privé au Liban annonce une première journée de grève mardi

Des enseignants du secteur public manifestent devant le ministère de l'Éducation à Beyrouth, le 13 mars 2023. Photo Mohammad Yassine

Le président du syndicat des enseignants des écoles privées au Liban, Nehmé Mahfoud, a annoncé lundi une grève initiale des professeurs d'une journée mardi, susceptible d'être reconduite, alors que les salaires des enseignants ont été dépréciés en raison de la crise économique inédite au Liban.

Cette annonce a été faite alors que les enseignants des écoles publiques ont manifesté à Beyrouth et au Liban-Sud dans la matinée pour réclamer leurs droits, comme ils le font quasiment quotidiennement depuis une semaine. Les syndicats des professeurs du public avaient annoncé le lundi 6 mars la levée d'une grève de trois mois, au grand dam de leurs membres, qui leur reprochent de ne pas avoir été consultés.

Une manifestante tient une pancarte "Les Ligues de la honte paieront-elles nos frais d'hôpital quand nous serons malades ?" lors d'une mobilisation devant le ministère de l'Éducation à Beyrouth, le 13 mars 2023. Photo Mohammad Yassine

Au niveau de l'enseignement privé, M. Mahfoud a annoncé, après une réunion avec le ministre sortant de l'Education Abbas Halabi, que les enseignants observeraient un jour de grève mardi et que le syndicat se réunira pour décider de poursuivre ou non le mouvement de protestation.

Quatre revendications
Plus tôt dans la journée de lundi, le dirigeant syndical avait déclaré à L'Orient-Le Jour que les enseignants du privé avaient quatre demandes à satisfaire :

"Nous demandons cinq litres de carburant par jour pour les enseignants, comme dans les écoles publiques. Une partie du salaire des enseignants devrait également être versée en dollars. Les écoles privées qui ont fixé le taux du dollar à 30.000 livres libanaises devraient maintenant l'augmenter à 90.000 LL. Les 10 milliards de livres approuvés par le cabinet pour le fonds de retraite doivent aussi être versés", a détaillé M. Mahfoud, prévenant que les enseignants du secteur privé se mettraient en grève si leurs demandes "n'étaient pas satisfaites". 

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Lundi matin, des dizaines d'enseignants de l'enseignement secondaire public ont organisé plusieurs sit-in à Beyrouth ainsi qu'à Nabatiyé et Saïda, dans le sud du Liban, pour exprimer leur opposition à la détérioration des salaires et au manque de soutien gouvernemental, ont rapporté nos journalistes sur place. Depuis début janvier, ces enseignants réclament une augmentation de salaire et des indemnités de transport, ainsi qu'une aide médicale.

Dans la capitale, environ 200 enseignants du public ont manifesté devant le ministère de l'Education, brandissant des banderoles qui réclament une meilleure couverture médicale et une majoration des salaires pour compenser leur forte baisse due à l'effondrement de la monnaie nationale.

"Le pays a été volé"
Les manifestants ont également protesté contre la décision de la Ligue des enseignants des écoles publiques qui avait annoncé, le 5 mars, la levée de la grève commencée en janvier.

Un manifestant, Nasser Abdallah, a déclaré à notre journaliste Mohammad Yassine que "les salaires des fonctionnaires n'ont pas été augmentés malgré la dollarisation dans tous les secteurs du pays. La Ligue a décidé de mettre fin à la grève sans consulter les enseignants". Selon lui, le Liban "n'a pas fait faillite, il a été volé".Des enseignants du secteur public manifestent à Nabatié (Liban-Sud), le 13 mars 2023. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah

La reprise des cours dans les écoles publiques au Liban, annoncée par deux syndicats d'enseignants la semaine dernière après deux mois de grève, a été boycottée par certains de leurs collègues qui refusent d'enseigner tant qu'ils n'auront pas obtenu une série de revendications, selon les déclarations de plusieurs enseignants et dirigeants syndicaux contactés par L'Orient-Le Jour.

Manifestations au Liban-Sud
Au Liban-Sud, des dizaines d'enseignants du secondaire ont également manifesté à Nabatiyé, se rassemblant devant le Sérail puis marchant vers le siège local de la Banque du Liban en brandissant des pancartes qui réclament de meilleures conditions de vie, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah.

Pour mémoire

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Un enseignant, Abdel Rahman Makki, a souligné que "des revendications légitimes ont été soumises au ministre de l'Education" et estimé que le ministère devrait assurer une couverture médicale. À Saïda, des dizaines d'enseignants du secondaire, qui poursuivent leur grève, ont également organisé un sit-in devant le collège Maarouf Saad.

L'enseignante Faten Dalal s'est exprimée au nom des manifestants et a confirmé que "les enseignants poursuivront leur grève jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites".

Le 27 février dernier, le gouvernement sortant de Nagib Mikati a approuvé une proposition visant à accorder aux enseignants un soutien supplémentaire en subventionnant 5 litres de carburant par personne et par jour de travail. Cette décision a été jugée insuffisante par les travailleurs du public qui n'ont pas encore reçu leurs salaires depuis le début de l'année.

Le président du syndicat des enseignants des écoles privées au Liban, Nehmé Mahfoud, a annoncé lundi une grève initiale des professeurs d'une journée mardi, susceptible d'être reconduite, alors que les salaires des enseignants ont été dépréciés en raison de la crise économique inédite au Liban.Cette annonce a été faite alors que les enseignants des écoles publiques ont...

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