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Sport - Ligue des champions

À jamais les huitièmes

Les Parisiens ont connu une nouvelle terrible désillusion en C1, sortis comme l’an dernier dès les huitièmes de finale par le Bayern Munich (2-0), au terme d’une double confrontation qu’ils n’ont jamais été en mesure de renverser.

À jamais les huitièmes

Kylian Mbappé hagard après le second but inscrit par le Bayern Munich lors de la défaite (2-0) du Paris Saint-Germain en Bavière, mercredi sur la pelouse de l’Allianz Arena en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions. Franck Fife/AFP

Pour la cinquième fois en sept ans, les rêves européens du PSG n’auront pas passé l’hiver. Été après été, le club de la capitale a beau multiplier les changements de casting, que ce soit sur le terrain, sur le banc ou en coulisses, l’issue reste la même : à chaque fois que la route s’élève en Ligue des champions, Paris finit toujours par trébucher.

Sa finale, en 2020, dans une édition au format chamboulé par la pandémie, puis sa demi-finale l’année suivante avaient pourtant suggéré que le décollage du projet était enfin amorcé. Mais aussitôt brisé, ce plafond de verre s’est reconstitué telle une chape de plomb sur les têtes parisiennes, qui auront beaucoup de mal à se remettre de cette énième désillusion.

Mais cette nouvelle élimination précoce est peut-être encore plus signifiante que les précédentes, tant elle met en lumière tout ce qui sépare encore le PSG du haut du panier.

Trahi par les blessures successives de Marquinhos et de son remplaçant Nordi Mukiele, abandonné par ses leaders, Kylian Mbappé muselé, Lionel Messi introuvable et Marco Verratti coupable sur le premier but, le club de la capitale a été battu à plate couture par le Bayern sur les deux matchs (1-0 à l’aller), sans même parvenir à inscrire le moindre but.

Deux défaites placées en prime sous le signe des anciens de la maison. Éric Maxim Choupo-Moting (61e) est venu inscrire son nom à la longue liste des ex-Parisiens buteurs contre leur anciens coéquipiers, comme Kingsley Coman à l’aller.

Au-delà de l’anecdote, cela souligne une fois de plus les errances dans le recrutement du club. Incapable d’embaucher un défenseur central, alors qu’il lorgnait depuis l’été dernier sur le Slovaque Milan Skriniar, Paris a été contraint de jouer une mi-temps entière avec un gamin de 17 ans, El Chadaille Bitshiabu, envoyé au feu en charnière centrale face à une des meilleures équipes d’Europe.

Marquinhos finalement trop gêné aux côtes a cédé sa place au bout de 35 minutes, puis Mukiele, touché à un tendon, n’est pas revenu après la pause. Presnel Kimpembe, qui soigne pour longtemps son tendon d’Achille, a regardé son protégé « Chad » écumer comme il pouvait.

Mbappé muet

De son côté, le Bayern a une profondeur de banc bien plus conséquente. Il n’a fait entrer que des internationaux confirmés, Leroy Sané, Sadio Mané, Serge Gnabry et Joao Cancelo.

Et Kylian Mbappé ? La menace n° 1 du PSG a été parfaitement contrôlée par la défense de Julian Nagelsmann, et le jeune Croate Josip Stanisic a rempli sa mission. Son partenaire en bleu, Dayot Upamecano, a aussi remporté l’essentiel de leurs duels. Malgré ses prises de parole pleine d’assurance avant cette seconde manche, le Bondynois a manqué son rendez-vous.

Tout comme Lionel Messi, trop peu influent dans l’entre-jeu parisien pendant la majeure partie de la rencontre. Les trois occasions les plus dangereuses sont venues de joueurs à vocation défensive, Vitinha et Sergio Ramos.

Le Portugais aurait d’ailleurs ouvert le score s’il avait un peu plus appuyé sa frappe détournée sur la ligne par Matthijs De Ligt (38e), venu suppléer son gardien Yann Sommer, auteur d’une grossière erreur de relance.

L’Espagnol a réussi deux têtes très dangereuses (64e, 82e), la première superbement sortie par le même Sommer. Hormis ces quelques alertes, le Bayern a aisément contrôlé la situation, et aurait même pu marquer plus tôt, par « Choupo », mais les arbitres l’ont annulé pour un hors-jeu de Thomas Müller ayant gêné Gianluigi Donnarumma (52).

Nouvelle table rase à venir ?

En fin de rencontre, Gnabry (89) a donné plus d’allure encore à la victoire bavaroise sur un contre-éclair conclu du pied gauche.

Ce nouvel échec aussi tôt dans la compétition fait tache, bien loin des ambitions affichées par les propriétaires qataris qui parlent de gagner la Ligue des champions depuis leur arrivée en 2011. Mais en onze campagnes, le PSG a trop rarement montré qu’il était capable de se mettre au niveau des cadors du Vieux Continent.

Dans une fin de saison qui s’annonce des plus moroses, où le PSG n’a déjà plus que la sauvegarde de son titre de champion de France en ligne de mire, la longue séance d’introspection semble inévitable.

Plus que jamais sur la sellette, le binôme Christophe Galtier (entraîneur) et Luis Campos (conseiller football) va très vite devoir répondre de ce couac, en grande partie lié à une mauvaise structuration de l’effectif.

Quid de la fameuse « MNM »? Alors qu’il ne lui restera qu’un an de contrat au début de la saison prochaine, Mbappé pourrait très rapidement perdre patience et se laisser séduire par un projet mieux bâti pour soulever la Ligue des champions.

Outre l’avenir du prodige français, celui de Lionel Messi, qui arrive au bout de son contrat en juin, s’inscrit lui aussi en pointillé dans la capitale. Tout juste arrivé à Doha pour se faire opérer de la cheville droite, Neymar, dont le bail court jusqu’en 2027, demeure, lui aussi, dans le flou artistique avec ses graves blessures à répétition.

Il va falloir finir une saison sans saveur, où Paris compte huit points d’avance sur son poursuivant, l’Olympique de Marseille, et file sans danger ni frisson vers un douzième titre de champion qui sera loin de satisfaire l’appétit de ses propriétaires. On peut les comprendre, malgré les milliards qu’ils ont alignés sur la table, ils sont encore très loin d’être assis à celle des grands d’Europe.

Pour la cinquième fois en sept ans, les rêves européens du PSG n’auront pas passé l’hiver. Été après été, le club de la capitale a beau multiplier les changements de casting, que ce soit sur le terrain, sur le banc ou en coulisses, l’issue reste la même : à chaque fois que la route s’élève en Ligue des champions, Paris finit toujours par trébucher.Sa finale, en 2020,...

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