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Lifestyle - Mode

Chez Burberry, Daniel Lee remet à l’honneur l’« anglitude » de la marque


Chez Burberry, Daniel Lee remet à l’honneur l’« anglitude » de la marque

La bouillotte, un accessoire de mode dans ce défilé très attendu. Photo Niklas Halle’n/AFP

Le 17 février s’ouvrait une Semaine de la mode londonienne marquée par plusieurs événements, dont notamment un hommage marqué à dame Vivienne Westwood décédée le 29 décembre dernier, en plus du défilé traditionnel des jeunes talents des écoles de mode et du généreux accueil de la fashion-week ukrainienne en exil.

Cependant, l’événement le plus attendu était sans conteste le premier défilé du créateur Daniel Lee pour Burberry. La marque de luxe anglaise la plus vendue à l’international retournait en quelque sorte sous pavillon britannique après la démission en septembre de son directeur créatif italien Riccardo Tisci. Qu’allait donc faire le styliste de 37 ans pour donner à la vénérable maison l’indispensable coup de surprise qui affole les ventes à chaque nouvelle collection ?

Les mannequins portaient pour la plupart de très british bottes de pluie et serraient des bouillottes. Photo Niklas Halle’n/AFP

Originaire de Bradford, au nord de l’Angleterre, Daniel Lee fait partie d’une promotion de Central Saint Martin’s qui a eu le privilège de bénéficier de l’enseignement de Louise Wilson. Il fera ensuite ses stages chez Maison Martin Margiela et chez Balenciaga sous Nicolas Ghesquière. Après un passage chez Donna Karan, il débarque chez Celine où il est très vite le bas droit de Phoebe Philo.

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Une poignée d’années plus tard, il est désigné directeur artistique du prêt-à-porter féminin chez Bottega Veneta où il réinterprète le tressage signature de la marque en l’amplifiant et en lui conférant une modernité discrète, ce qui lui vaut d’être qualifié de radical tranquille. Quand il arrive chez Burberry en septembre, la marque a déjà tenté un rajeunissement en jouant les collaborations avec des marques de streetwear comme Supreme. Si elle séduit encore à l’étranger, elle a la réputation d’être boudée par les Anglais pour qui elle est tantôt trop voyante et tantôt trop vue. Il fallait donc un Anglais pour réconcilier la maison fondée en 1856 avec son identité d’origine, cette Angleterre des jardins, des rosiers, du thé, des sandwiches, des piqueniques et de l’excentricité érigée en élégance.

L’événement le plus attendu était sans conteste le premier défilé du créateur Daniel Lee pour Burberry. Photo Niklas Halle’n/AFP

Rappelons que Burberry doit son destin à un jeune drapier qui souffrait de divers petits problèmes de santé attribués, par son médecin, à son imperméable en caoutchouc qui le protégeait de la pluie mais pas de la transpiration qui empêchait son corps de s’aérer sous le vêtement étanche. En 1879, Thomas Burberry commercialise enfin une gabardine qu’il met au point depuis ses 21 ans : un tissu léger, respirant, résistant aux intempéries et indéchirable. Son génie vient de petites poches d’air qui permettent la ventilation. Ce magnifique coton résistant aux intempéries restera au cœur de la réputation et de l’identité de Burberry. En 1901, la maison lance un concours public pour créer son logo. Le motif gagnant est celui d’un chevalier en armure, sur un cheval au galop, portant un écu marqué d’un « B » et une bannière sur laquelle se lit le mot latin Prorsum. Le logo illustre bien cette devise qui signifie en avant.

Un défilé qui rend hommage à la nature, la pluie, l’histoire, les traditions et l’humour. Photo Niklas Halle’n/AFP

Si Tisci a choisi de développer un nouveau graphisme autour du B de Burberry tel qu’illustré en 1901, Daniel Lee va opter pour le retour du chevalier qui se retrouve mis à l’honneur en diverses version, notamment en broderies de cristal, et exprime une identité visuelle un peu vintage, un peu revampée, plus proche des origines. Le défilé, présenté à Kensington Park, l’un des lieux favoris des Londoniens pour la beauté de ses arbres et de sa flore, a eu lieu sous une immense tente qui rappelait l’esprit d’aventure de Burberry dont la gabardine a accompagné tant les explorateurs que les détectives de cinéma. Les mannequins portaient pour la plupart de très British bottes de pluie et serraient des bouillottes dont on se demandait s’il s’agissait d’un nouveau sac de la marque. Sous des plaids, buvant du thé, les invités étaient immergés dans cet art de vivre à l’anglaise qui leur a permis de savourer un imprimé de roses psychédélique, des tartans surdimensionnés déclinés sur toutes les pièces, des orgies de plumes comme au retour d’une chasse à la grouse, des chapeaux de trappeurs tantôt en fausse fourrure tantôt en laine crochetée en tête de canard.

Tout y était : la nature, la pluie, l’histoire, les traditions, l’humour et le chic des belles matières. « Radical tranquille », on vous l’a dit !

Le 17 février s’ouvrait une Semaine de la mode londonienne marquée par plusieurs événements, dont notamment un hommage marqué à dame Vivienne Westwood décédée le 29 décembre dernier, en plus du défilé traditionnel des jeunes talents des écoles de mode et du généreux accueil de la fashion-week ukrainienne en exil.Cependant, l’événement le plus attendu était sans conteste le...

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