Le ministre libanais sortant de la Santé, Firas Abiad, a annoncé dimanche une augmentation prochaine des coûts des traitements oncologiques dans le pays, lors d'une visite à l'hôpital gouvernemental de Nabatiyé, au Liban-Sud, en compagnie d'une délégation médicale européenne, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
"Nous allons annoncer prochainement une augmentation des tarifs dans les centres de traitement du cancer, ainsi que des honoraires des médecins traitants", a indiqué le ministre dans une conférence de presse à l'issue de sa visite. Il a en outre demandé "au gouvernement plus de soutien au niveau du budget" accordé au ministère de la Santé, appelant à ce que des "priorités" soient établies sur la couverture du financement de certains traitements.
Le ministre a encore annoncé qu'en accord avec le ministère des Finances, les sommes dues par l'Etat aux hôpitaux seraient versées d'ici quelques semaines, et promis l'arrivée de médicaments contre le cancer au Liban "d'ici un mois et demi". Le Dr Abiad a par ailleurs insisté sur l'importance des hôpitaux publics dans le paysage sanitaire libanais, soulignant que "les hôpitaux publics disposent de certains médicaments anticancéreux, en particulier certains médicaments de base qui sont difficiles à obtenir ailleurs".
Les médicaments contre le cancer sont pratiquement introuvables dans le pays depuis le début de la crise économique il y a trois ans. Le ministère de la Santé tente de lutter par tous les moyens contre ces pénuries, ainsi que contre la contrebande de médicaments subventionnés dont les traitements anti-cancer font partie.
"Après la crise que nous avons traversée, des sommes importantes ont été déboursées pour la couverture médicale publique, y compris pour le ministère de la Santé", a indiqué le Dr Abiad. Il a encore souligné que le ministère se concentre "principalement sur la couverture des patients en dialyse et la prise en charge du traitement des cancéreux. Nous couvrons aussi les opérations urgentes, notamment pour les victimes d'un infarctus", a-t-il ajouté.
Dans un rapport publié le 9 février, l’ONG Amnesty International a dénoncé les pénuries de médicaments au Liban, notamment ceux contre le cancer, et le prix "inabordable" des médicaments non-subventionnés, insistant sur les "souffrances inimaginables" des patients face à cette situation. L'organisation internationale avait, dans ce cadre, appelé les autorités à assurer "la disponibilité et à l'accessibilité des médicaments, même dans la situation actuelle de défis financiers", notamment en augmentant le budget des centres de santé primaires.
Le Liban souffre de graves pénuries de produits pharmaceutiques depuis le début d'une vaste crise économique en octobre 2019, et de nombreux patients sont contraints de se procurer leurs traitements à l’étranger et en devises fortes. De plus, après la suppression des subventions publiques sur une grande partie des médicaments, entamée en novembre 2021, de nombreux produits sont devenus hors de prix pour une grande partie de la population.
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