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L’USEK et l’Université d’Urbino concrétisent le programme de conservation du patrimoine culturel

L’USEK et l’Université d’Urbino concrétisent le programme de conservation du patrimoine culturel

Photo DR

En 2018, les relations académiques de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) et l’Université d’Urbino Carlo Bo se couronnent par la création du diplôme « Bachelor of Arts in Conservation, Restoration of Cultural Property and Sacred Art ». Une convention fut signée par les deux universités, lorsque l’architecte Joseph Zaarour, chef du département de conservation, de restauration des biens culturels et d’art sacré à l’USEK, et la professeure Laura Baratin, présidente du comité des diplômes en conservation et restauration de l’Université d’Urbino, réussirent à peaufiner l’ensemble des clauses d’un programme unique au Liban et au Moyen-Orient, dont le but est de sauvegarder les biens culturels.

Aussitôt le palais Sursock ainsi que les villas Slim et Rayes frappés par l’explosion du 4 août 2020, des travaux de réparation furent mis en chantier. Mais Joseph Zaarour s’acharne à atteindre ses deux objectifs : d’abord, bénéficier de l’expertise italienne pour remettre en bon état quelques œuvres picturales ; ensuite, faire contribuer de jeunes étudiants de l’USEK aux différentes tâches. L’Université d’Urbino s’engage à répondre aux besoins de la coordination scientifique et l’USEK veille sur la gestion des activités dans ses propres laboratoires standardisés. L’Institut culturel italien, de son côté, fournit les fonds nécessaires pour assurer le bon déroulement des opérations.

Le chantier réussit ainsi la réparation de cinq pièces sinistrées, quatre toiles et une sculpture, que les coordinateurs du programme avaient choisies dans les collections des trois sites. Célébrée en décembre dernier sous les auspices de l’ambassade d’Italie, la présentation officielle des pièces réunit au musée archéologique de l’USEK un grand nombre de spécialistes et amateurs, satisfaits de redécouvrir les tableaux achevés. Lors de cette exposition intitulée « Peace by Piece », Laura Baratin rappelle qu’en 2021, cinq étudiants de l’USEK ont été envoyés à Urbino et que deux restauratrices italiennes, Veronica Tronconi et Arianna Buffagni, se sont mises à la besogne au Liban. Chargées de restaurer toiles et sculptures, Tronconi et Buffagni intitulent leur projet SOAB (Sauvez les œuvres d’art à Beyrouth), établi pour la restauration des biens culturels abîmés par l’explosion du 4 août. Le projet triomphe grâce à la coopération du père Talal Hachem, recteur de l’USEK, de Nicoletta Bombardiere, ambassadrice d’Italie au Liban, de Monica Zecca, directrice de l’Institut culturel italien, et de la professeure Baratin, représentant l’Université d’Urbino.

Lors de la cérémonie, les restauratrices italiennes exposent les quatre pièces, dont deux proviennent de Sursock, à savoir Saint Antoine, huile sur canevas du XVIIe siècle attribuée au peintre espagnol José de Ribera, alias Lo Spagnoletto ; et Cleopatra, également huile sur canevas du XVIIe siècle, œuvre baroque de l’Italien Andrea Vaccaro (1604-1670). De la villa Slim, un paysage champêtre, huile sur canevas dont le peintre et l’époque demeurent méconnus, et une sculpture en bois, La statue de saint Élie, sont sélectionnés. Enfin, dans la collection Rayes, on retient une peinture abstraite contemporaine de 1965, signée Le Paradou, huile sur canevas attribuée au peintre français Yann le Sech. Les tableaux, offrant de sévères entailles, furent soumis à la transillumination pour diagnostiquer la dimension des lésions puis à la fluorescence UV qui détecte le pigment initial. Après nettoyage des impuretés, les déchirures furent refermées par le raccommodage fil à fil du tissu, et les lacunes de la couche picturale comblées par l’enduit et les couleurs appropriés.

Fruit des efforts des deux universités qui souhaitent dès lors aider les étudiants libanais à prendre la relève des experts italiens, le diplôme, qui habilite à la reconnaissance de la double dimension esthétique et historique d’une œuvre d’art, couronne trois types d’études, celle des matériaux en pierre et des peintures murales, celle des peintures sur toile et celle des livres. La formation académique prescrit, en plus d’une éducation générale en histoire de l’art, des enseignements de spécialisation appliqués au patrimoine culturel, entre autres l’iconographie chrétienne, les techniques de restauration, la législation des biens culturels, la pétrographie et la muséographie. D’ailleurs, la bibliothèque de l’USEK avait déjà initié depuis 2008 l’entretien des manuscrits et collections propres à l’histoire du Liban.

Centre d’études latines, USEK

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En 2018, les relations académiques de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) et l’Université d’Urbino Carlo Bo se couronnent par la création du diplôme « Bachelor of Arts in Conservation, Restoration of Cultural Property and Sacred Art ». Une convention fut signée par les deux universités, lorsque l’architecte Joseph Zaarour, chef du département de conservation, de...

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