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Impôts à boire

Appliquée naturellement sans trop de problèmes dans des tas de pays, il a fallu que la loi de finance soit salopée dans ce pays de tas. C’était pourtant prévisible : tu donnes à un dirigeant libanais le meilleur produit qui soit, testé, confirmé, clé en main… il te le déglingue en moins de temps qu’il lui en a fallu en 2019 pour virer son oseille dans un paradis tapioca.

D’où chez nous ce budget bâtard qui contient tellement d’entourloupes qu’il faut être un entortillé du bulbe pour en débusquer les coups tordus. Cela sans compter le racket de l’effet rétroactif des impôts et le fossé abyssal entre le cours du dollar totalitaire de la plateforme Sayrafion et celui du marché libre, que certains imbéciles persistent à qualifier de marché noir. Avec quand même une bonne nouvelle : la police continuant à importer sa quincaillerie sans payer un fifrelin, les manifestants ont ainsi régulièrement l’occasion de déguster les nouvelles matraques hors taxes.

Bref, il nous faudra payer pour renflouer les mangeoires de l’État, sans que ce dernier ne bouge d’un poil de touffe pour engager les réformes demandées et purger ses boyaux administratifs. Résultat : on paye des impôts pour rétribuer des fonctionnaires chargés de veiller à ce que l’on paye bien ses impôts, afin de rétribuer d’autres fonctionnaires qui inventeront de nouveaux impôts. Des milliards d’impôts ! Ce n’est plus une loi fiscale, c’est une attaque à main armée !

Alors non seulement le pays est en cessation de paiement, non seulement la population est siphonnée à cause d’une dette pour laquelle elle n’a jamais été consultée, il lui faut maintenant subir le spectacle de ce syndic de faillite en train de s’auto-dépecer pour les privilèges rigolos de quelques mégalos : Istiz Nabeuh qui a déjà à son actif 11 tours de scrutin présidentiel tous qualifiés de premier tour, le Basileus qui balance ses gnons sur le Parti persan avant de chanter ses louanges une semaine sur deux, le Barbu au turban qui a décidé que le seul candidat consensuel à la présidence est son propre poulain, le juge portuaire Tarek Biton qui traîne en justice le procureur de la République mais requiert en même temps son paraphe pour ressusciter son enquête…

Tel est le destin du Liban, où dès que pointe une divergence il y a toujours un parfum de règlement de comptes derrière. Un pays entier est en berne, vivant au rythme des prouts rageurs lâchés çà et là, afin que chacune des bêtes politiques puisse marquer son territoire. N’en jetez plus ! Les bonnets d’âne sont en rupture de stock…

Reste plus qu’à taper des mains et savourer les vacheries que les dirigeants continuent de se balancer à la figure. Car c’est en se faisant le plus grand mal qu’ils nous font le plus grand bien.

gabynasr@lorientlejour.com

Appliquée naturellement sans trop de problèmes dans des tas de pays, il a fallu que la loi de finance soit salopée dans ce pays de tas. C’était pourtant prévisible : tu donnes à un dirigeant libanais le meilleur produit qui soit, testé, confirmé, clé en main… il te le déglingue en moins de temps qu’il lui en a fallu en 2019 pour virer son oseille dans un paradis...
commentaires (6)

Soumis le peuple est, Soumis il le restera! Tragédie? ou Abandon?

Marwan Takchi

17 h 30, le 03 février 2023

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Soumis le peuple est, Soumis il le restera! Tragédie? ou Abandon?

    Marwan Takchi

    17 h 30, le 03 février 2023

  • - DES ANES SOUMIS AUX CHARGES DE LEURS ANIERS. - TEL EST LE SORT DE LA MASSE DES LIBANAIS. - PAS TOUS, CERTES, MAIS TOUS ONT L,ABJECT CARACTERE, - DE GROGNER, DE SE PLAINDRE ET ENFIN DE SE TAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 14, le 03 février 2023

  • Histoire vraie: Un libanais qui a tout perdu dans les banques; pestiférait contre sa fille parce qu'elle est partie accoucher aux USA pour donner le passeport américain à son fils. Pas content le grand-père "à quoi bon de devenir américain? pour payer des impôts !!!". Il ne faut pas trop demander aux peuples de l'hémisphère-sud, les impôts est une affaire de protestants qui ont pris conscience assez tôt de la nécessité de les payer.

    Céleste

    12 h 54, le 03 février 2023

  • Le libanais est individualiste et égoïste. Il préfère réfléchir à contourner personnellement ces nouvelles mesures fiscales plutôt que de s’insurger contre ce racket des voleurs qui se disent ministres ou hauts fonctionnaires. Le libanais préfère faire la queue pour mendier son propre argent, il préfère faire la queue pour quelques litres d’essence pour avoir son réservoir plein, il préfère stocker des médicaments dont il aurait peut être besoin et qu’il jettera une fois périmés, dito pour les denrées alimentaires, le lait infantile … nous ne formerons jamais une nation et encore moins un État développé

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 25, le 03 février 2023

  • Et malgré toutes misères que ces malotrus leur infligent, les libanais restent stoïques et ne manifestent le moindre désaccord ou colère vis à vis de leurs tortionnaires de deux balles qui grâce à leur lâcheté retrouvent tous les jours un plus d’idées pour les achever, avec leur bénédiction. Regardez-Les se réunir pour peaufiner leur projet de saque en imposant des idées et des slogans tordus de consensus et de soumission sans que personne ne se mettent en travers de leur chemin pour leur boucler le caquet. Pourquoi s’arrêteront ils?

    Sissi zayyat

    10 h 36, le 03 février 2023

  • La faculté des Libanais à tout accèpter des minables escrocs qui nous gouvernent est simplement ahurissante.

    Goraieb Nada

    09 h 02, le 03 février 2023

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