
Le ministre libanais sortant de la Défense, Maurice Slim, lors d'une rencontre vendredi avec le patriarche maronite Béchara Raï. Photo Ani
Le ministre libanais sortant de la Défense, Maurice Slim, a démenti vendredi des informations de presse sur l'intention qu'il aurait de limoger le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, à l’issue d’une rencontre à Bkerké avec le patriarche maronite Béchara Raï, a rapporté l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).
"Je n’ai jamais évoqué la démission du général Aoun, et suis soucieux de préserver l’armée et son commandant en chef, tout en prenant mes décisions sur base de la loi, et en ne travaillant pas selon un agenda politique", a déclaré le ministre.
Jeudi, le quotidien al-Akhbar, proche du Hezbollah pro-iranien, avait rapporté des propos de M. Slim, selon lesquels il accusait le général Aoun d'outrepasser ses prérogatives, et menaçait de "demander au Conseil des ministres de le limoger" s'il continuait à "dépasser les bornes".
MM. Slim et Aoun sont à couteaux tirés depuis des semaines autour de la nomination d'un nouvel inspecteur général de l’armée depuis le départ à la retraite, le 25 décembre dernier, de Milad Ishac, titulaire de ce poste. Dans des circonstances normales, c’est le Conseil des ministres qui devrait y pourvoir sur proposition du ministre de la Défense, après celle du commandant de la troupe.
Cependant en période de vacance présidentielle, un cabinet expédiant les affaires courantes ne peut procéder à des nominations. Pour éviter un vide au niveau de l’inspection dans l’armée, M. Aoun a proposé la prorogation du mandat du titulaire, mais il s’est heurté au veto du ministre Slim qui y a vu une entorse à la loi de la Défense, et a lui-même désigné un successeur à M. Ishac. Une source proche du dossier avait rapporté que le ministre estime que le choix de l’inspecteur général de l’armée relève de ses propres prérogatives, dans la mesure où il exerce une tutelle sur la troupe.
Cette querelle est intervenue en pleine bataille présidentielle, alors que le nom du général Aoun est avancé comme pouvant faire consensus, une option ouvertement rejetée par le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil. Maurice Slim est proche du CPL.
Dans sa déclaration à l'issue de sa rencontre avec le patriarche maronite, le ministre sortant a indiqué qu’il n’a pas participé aux deux réunions du gouvernement tenues ces dernières semaines par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, "par respect pour la Constitution". Le cabinet, qui expédie les affaires courantes à la suite des élections législatives de mai 2022, a tenu deux séances boycottées par certains ministres proches du CPL qui reprochent à M. Mikati de s’arroger les prérogatives du président de la République.
Le Liban est sans chef de l'Etat, depuis que Michel Aoun a achevé son mandat le 31 octobre dernier. Les députés n’ont toujours pas réussi à élire un nouveau président, faute de consensus.
Le ministre libanais sortant de la Défense, Maurice Slim, a démenti vendredi des informations de presse sur l'intention qu'il aurait de limoger le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, à l’issue d’une rencontre à Bkerké avec le patriarche maronite Béchara Raï, a rapporté l’Agence nationale d’information (Ani, officielle)."Je n’ai jamais évoqué la démission du...
commentaires (2)
Un grand menteur notre homme, il veut nous vendre son impartialité et son honnêteté ... et il faudrait le croire sur parole.
Zeidan
20 h 12, le 27 janvier 2023