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Économie - Crise

Le grand n’importe quoi se poursuit sur le marché : le dollar à 61 000 LL

Le grand n’importe quoi se poursuit sur le marché : le dollar à 61 000 LL

Une fresque murale à Tripoli où est écrit « Nous sommes fatigués », le 28 avril 2020. Photo d’archives AFP

On pensait avoir tout vu, mais la crise n’a pas fini de nous surprendre. En pente grimpante depuis le début de la semaine, après avoir dépassé la barre symbolique des 50 000 livres libanaises vendredi dernier, le dollar s’échangeait hier à un taux supérieur toutes les heures ou presque. Démarrée à près de 59 000 livres, la journée d’hier s’est terminée autour d’un taux de 61 000 livres pour un dollar, après un pic à 61 500 livres, soit une dépréciation de plus de 4 % en quelques heures.

De quoi s’arracher les cheveux, notamment pour le secteur des services, qui ne savait plus quels tarifs pratiquer, s’excusant auprès de la clientèle. Mais « que peut-on faire ? » s’interrogeait le gérant d’une compagnie de taxis, dont la course a augmenté de quelques dizaines de livres en moins de 24 heures. Une stratégie de défense face à l’offensive du marché parallèle qui a vu le coût des hydrocarbures augmenter deux fois hier et s’ancrer notamment au-delà du million de livres pour un bidon d’essence (voir encadré).

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Le tout alors que tous les yeux étaient rivés hier sur le Palais de justice où une manifestation des proches des victimes du 4 août était tenue sur fond de zizanie surréaliste au plus haut sommet du corps judiciaire libanais (voir par ailleurs). D’autres mouvements de contestation se sont tenus en parallèle à Beyrouth et dans d’autres grandes villes du pays, notamment à Tyr au Liban-Sud, en réaction à cette nouvelle aggravation de la crise qui dure depuis plus de trois ans dans le pays sans que les autorités, actuelles et précédentes, ne bougent le petit doigt pour l’apaiser.

Effet de débordement

Un statu quo qui pourrait entraîner, s’il se maintient, au doublement de la valeur du dollar d’ici à la fin de l’année, selon certains experts. Hier soir, en tout cas, la plateforme en ligne Lirarate.com indiquait que le dollar s’échangeait à 61 000 livres et se vendait à 60 500. L’écart entre ce taux et celui de la plateforme Sayrafa (fixé à 38 000 livres), conçue par la Banque du Liban pour tenter de stabiliser le taux de change, se creuse désormais à environ 23 000 livres.

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« La récente dépréciation de la livre est liée au manque de confiance dans le contexte actuel de vacance présidentielle et d’absence d’un cabinet de pleins pouvoirs, alors même que les réformes sont au point mort, ce qui met en péril un potentiel accord final avec le Fonds monétaire international », déclare ainsi un expert à L’Orient-Le Jour. Il évoque aussi « l’effet de débordement » provoqué par l’anticipation de la hausse, à 15 000 livres dès le 1er février, du taux de change fixé par la BDL pour les retraits de dollars bloqués par les restrictions bancaires via ses circulaires n° 151 et 158. Une mesure annoncée depuis novembre 2022 et qui a été confirmée la semaine dernière.

On pensait avoir tout vu, mais la crise n’a pas fini de nous surprendre. En pente grimpante depuis le début de la semaine, après avoir dépassé la barre symbolique des 50 000 livres libanaises vendredi dernier, le dollar s’échangeait hier à un taux supérieur toutes les heures ou presque. Démarrée à près de 59 000 livres, la journée d’hier s’est terminée autour d’un...

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