Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s'en est pris mercredi au président du Parlement et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, l'accusant de contribuer au côté du Hezbollah à la « paralysie » au niveau de l’élection d’un nouveau président de la République au Liban.
Les sessions parlementaires prévues à cet effet, dix jusqu’à présent, ont été levées à chaque fois au deuxième tour faute de quorum après la sortie des députés du tandem chiite Amal-Hezbollah de la salle et de leurs alliés. Une nouvelle session est prévue jeudi et connaîtra vraisemblablement la même issue que les réunions précédentes, faute d'accord politique.
« La prochaine session parlementaire pour l’élection d’un président sera semblable à celles qui l’ont précédées car c’est la même logique qui prévaut », a affirmé M. Geagea lors d'une réunion politique, selon des propos rapportés par l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). « Vu la donne actuelle, l'axe de la "moumanaa" (l'axe iranien, NDLR) continuera de bloquer les séances électorales, et le président Berry les aide au niveau de ce blocage », a fustigé M. Geagea.
Le pays est sans président de la République depuis fin octobre, après l’expiration du mandat de Michel Aoun.
« Nous n’accepterons pas un président incolore et inodore. Nous sommes en train de nous concerter avec toutes les parties pour arriver à l’élection d’un président souverainiste », a ajouté M. Geagea. « Il est interdit dorénavant à quiconque de paralyser des échéances (constitutionnelles) pour servir ses propres intérêts », a-t-il encore dit, en référence au tandem Amal-Hezbollah.
Dans un entretien mardi sur la chaîne télévisée al-Jadeed, le leader chrétien s’en était pris à ses deux adversaires politiques, le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL), tirant à boulets rouges sur le parti chiite, avant de couper la route à toute entente sur un candidat de compromis avec le CPL.
« Un des piliers souverainistes appelle à diviser le pays s’il n’arrive pas à faire élire le président qu’il veut », a réagi mercredi le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, en référence aux propos de M. Geagea mardi. « Est-ce que le souverainisme implique de mettre la main sur le pays, d’ignorer l’occupation israélienne de notre pays et de ne pas respecter la volonté du peuple quant à la présidentielle ? Le Courant patriotique libre, lui, n’appelle pas à la division », a encore écrit le cheikh Kassem sur Twitter.
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