Pour Alexandra Naggear

Quel cri adressez-vous à la population libanaise ? Le papa de la petite Alexandra morte le 4 août 2020 répond au journaliste qui lui posait cette question : « Bougez-vous ! » Oui, la population qui aime le Liban doit enfin bouger cette fois-ci, mieux qu’en 2019. Bouger pour Alexandra Naggear, c’est bouger pour le Liban. C’est un cri face au drame scandaleux de l’impunité et de l’apathie. La petite Alexandra morte est le symbole aussi de la mort du Liban. Qui va bouger ? Ceux qui profitent du régime de corruption ? Ceux qui vivent de la manne des politiciens véreux ?

Qui va bouger ? La diaspora va-t-elle bouger ? La minorité encore intègre qui aime le Liban pourra bouger, car comme c’est le cas dans tout mouvement de contestation, la minorité agissante pourra réussir à entraîner la foule. L’impunité qui sévit au Liban depuis des décennies doit un jour s’arrêter. Le dernier mot reviendra à la justice et à la vérité. Tous ceux qui ne bougent pas sont complices d’un acte criminel envers les victimes. Cet acte criminel pour non-assistance à personne en danger et pour crime de négligence non intentionnel s’étend non seulement au symbole du port, mais à tout le Liban en effritement et en mort totale. Ce qui est mort c’est la vérité, l’éthique, l’amour du Liban. Ce n’est pas par l’étalage des richesses que vit un pays. Ce qui fait qu’un pays meurt c’est la faille entre riche et pauvre, la faille entre la morale et la corruption. Ce qui fait qu’un pays meurt, c’est l’avilissement des citoyens par les politiciens repus et accrochés à leur poste au détriment des peuples. Ce qui fait qu’un pays meurt, c’est l’exploitation de la crédulité du citoyen asservi sous la botte du chef. Ce qui fait qu’un pays meurt, c’est lorsque le chef embrigade le citoyen par la démagogie. Quels sont le citoyen, la mère de famille ou le père, le frère, qui restent inertes et apathiques devant le cri si précieux de Paul Naggear ? Les femmes d’Iran doivent donner l’exemple. Elles bravent toute force et tout régime autoritaire. Les femmes du Liban sont-elles moins courageuses que les femmes d’Iran ?

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