Soyez heureux et faites un beau voyage

N’en déplaise à toutes les belles plumes qui se lamentent et larmoient parce qu’elles doivent (re)partir vers la France, la Grèce, le Canada, l’Arabie saoudite ou Dubaï maintenant que les vacances sont terminées.

Nous, on est toujours là. Las, bien sûr. Mais là, dans ce petit pays qui serait, lui, la cause de votre départ. Comme vous le dites. Et pourtant, ici, on vit bien. Relativement. Comme vous auriez pu le constater.

Partir. Ce n’est ni « une perte de citoyenneté » ni « une crise d’identité » (deux concepts à débattre une autre fois – même si inexistants en tout cas chez nous tous).

Partir ou rester est juste un choix. Vous avez choisi de partir. Beaucoup ont choisi de rester. De s’adapter (le débat autour de ce verbe est aussi pour une autre fois).

Vous avez choisi de partir pour un meilleur salaire ou une meilleure opportunité au lieu de rester et de manger cette kebbé bil saniyé et le laban qui va avec, ça va !

Vous avez choisi de partir pour suivre un amour ou pour étudier beaucoup plus, un peu mieux, bravo !

Vous avez choisi de partir pour ne plus avoir à attendre (avec nous) l’électricité qui ne (re)vient pas, elle. Ce n’est pas grave. Personne ne juge.

Invoquer la Révolution française et ses valeurs, accuser le pays et ses malheurs pour justifier votre vie ailleurs n’est pas nécessaire. Personne ne vous en veut.

On fera la fête ensemble de nouveau à Pâques ou en été. Et cette kebbé bil saniyé, elle vous attendra.

D’ici là, soyez heureux et faites un beau voyage.

Bon, vous nous manquez aussi, un peu. Déjà ! Beaucoup. Terriblement.

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