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Nos Lecteurs ont la Parole

Qu’avons-nous fait ? Une nouvelle année, un nouvel espoir ! Créons-le

L’histoire récente a prouvé qu’à chaque fois que se profile un vrai projet pour le Liban ou que son identité est mise à mal (2005, 2019), nous unissons nos diversités, nous crions notre attachement à notre modèle spécifique et nous jetons aux orties les appels au repli et au rejet de l’autre !

Mais qu’avons-nous fait du soulèvement du 17 octobre ? Désormais, le combat est réduit à des échanges et escarmouches via les réseaux sociaux !

Qu’avons-nous fait ?

Comment nous, peuple qui fut jadis libre, fier et entreprenant, pouvons-nous accepter autant d’humiliations, d’avilissement et de déshonneur ?

Comment avons-nous pu accepter cette guerre larvée pernicieuse qui nous a menés en enfer ?

Comment pouvons-nous dormir, manger, nous amuser et nous contenter de nous plaindre dans les salons ?

Comment pouvons-nous nous taire sur le départ de toutes les forces vives dont regorge le Liban, mais qui cherchent la dignité ailleurs ?

Comment avons-nous oublié le droit de l’histoire, le droit du Liban, le droit des martyrs sur nous ?

Comment avons-nous oublié notre devoir de mémoire ? Accepter qu’un groupement politique affidé et corrompu spolie l’avenir de nos enfants ? Et les différentes tentatives de changer l’identité du pays ?

Berceau du dialogue interconfessionnel et interculturel, la destinée du Liban a toujours été l’enracinement qui récuse le repli sur soi et l’ouverture qui rejette toute assimilation.

Terre profanée mais toujours sacrée ; terre souillée jamais salie ; terre occupée jamais asservie ; terre de dialogue entre les gens du Livre, le Liban est devenu une mosaïque de communautés et s’est vu porteur d’un message de tolérance.

Notre devoir est de nous engager avec détermination pour déterrer cette mémoire collective et reconnaître que c’est grâce à ses fondamentaux que le Liban est plus « qu’un pays, c’est un message » !

Mettons nos ego en sourdine, unissons-nous, soulevons-nous pour refuser cet État indigne et appelons à l’élection immédiate d’un nouveau président qui respectera la Constitution malgré ses failles, mais surtout, son préambule ; qui reconnaît que le Liban n’a jamais été édifié sur la règle du nombre ni sur la religion, mais sur le principe de l’entente entre toutes ses composantes afin de bâtir ensemble un État qui transcende les communautés et devient garant de l’identité d’un peuple, de l’appartenance de chacun et de la liberté de tous ! Appliquer la décentralisation élargie et transformer le système d’une démocratie d’entente entre les « leaders communautaires » en une démocratie laïque !

Et redonnons au Liban, dont le nom se conjugue avec la liberté, la volonté de mourir debout que de vivre à genoux, un nouveau président :

1) qui demandera l’intervention des Nations unies afin de nous aider à nous libérer du joug iranien concrétisé par son acolyte, le Hezbollah ; et l’application de toutes les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les 1559, 1680, 1701 et 2650 ;

2) qui exigera la neutralité du Liban ;

3) qui poussera à rédiger les lois pour l’indépendance de la justice afin qu’elle soit reconnue comme un troisième pouvoir. Inciter le Conseil supérieur de la magistrature à traduire les corrompus en justice, donnant ainsi un message clair que la loi est au-dessus de tous ;

4) qui incitera à établir un plan exhaustif pour redresser les finances de l’État et récupérer les sommes spoliées à l’État et au peuple libanais ; présenter des réformes structurelles pour développer l’économie productive ; rétablir la confiance dans le secteur bancaire ; protéger les frontières et fermer les passages illégaux ; conclure des contrats de BOT pour l’eau, l’électricité, les télécommunications, etc. ;

5) qui exhortera à rédiger une nouvelle loi électorale plus juste et représentative qui tienne compte de la spécificité du Liban ; accordera à tous les Libanais résidents et expatriés le droit de vote électronique ; abaissera l’âge électoral ; et punira pénalement la subornation.

Dans cette mondialisation sans repère où le raidissement, la peur de l’autre et le populisme envahissent les esprits, le Liban reste une oasis de dialogue intercommunautaire et d’interdépendance des cultures !

Dans un monde qui ploie sous le règne de l’immédiateté, revenir aux fondamentaux relève de la volonté d’édifier et d’élaborer ensemble un projet commun qui permette la création d’un État laïc basé sur la citoyenneté ; une nation bâtie sur la connaissance lucide de toutes les composantes dans leurs diversités, le respect de leurs particularismes et la sauvegarde de leurs droits…

Avocate aux barreaux de Beyrouth et Paris

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

L’histoire récente a prouvé qu’à chaque fois que se profile un vrai projet pour le Liban ou que son identité est mise à mal (2005, 2019), nous unissons nos diversités, nous crions notre attachement à notre modèle spécifique et nous jetons aux orties les appels au repli et au rejet de l’autre ! Mais qu’avons-nous fait du soulèvement du 17 octobre ? Désormais, le...

commentaires (1)

Inchallah ??

The Flinstones

17 h 29, le 13 janvier 2023

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Commentaires (1)

  • Inchallah ??

    The Flinstones

    17 h 29, le 13 janvier 2023

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