Les services de sécurité ont identifié les auteurs de l’attaque contre les Casques bleus irlandais qui a fait un mort, a indiqué hier à l’AFP une source judiciaire, selon laquelle les soldats étaient pourchassés par des hommes armés. L’attaque contre un véhicule de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont trois autres soldats irlandais ont été blessés, s’est produite le 14 décembre dans le village de Aaqibiyé, au Liban-Sud, une région où le Hezbollah est fortement implanté.
« L’enquête a pu identifier les suspects, mais jusqu’à présent aucun d’entre eux n’a été arrêté et les services de sécurité les recherchent toujours », indique la source judiciaire. Selon cette source, « la patrouille a été la cible de tirs d’au moins deux personnes à son arrivée » au village de Aaqibiyé. Selon la même source, les premiers résultats de l’enquête « indiquent que l’incident était prémédité et que la patrouille était surveillée et poursuivie par une voiture transportant des hommes armés ». « Elle a été harcelée et interceptée à deux endroits avant d’arriver sur les lieux de l’incident », ajoute la source judiciaire. Les suspects ont été identifiés grâce à des entretiens avec des témoins civils, selon la source, qui a évoqué « des difficultés liées à l’enquête », sans les préciser.
L’Orient-Le Jour avait publié dans un article paru dans son édition du lundi 20 décembre des informations faisant état d’une éventuelle implication de deux membres du Hezbollah dans cette attaque. Une source proche de l’enquête avait en effet révélé à notre journal qu’une voiture de type Jeep Cherokee a suivi les quatre véhicules de la Finul depuis le village de Saksakiyé jusqu’à l’entrée de Aaqibiyé, où ils ont décidé de se séparer en deux groupes, l’un empruntant le chemin à l’intérieur de la localité et l’autre continuant sur l’autoroute. Des villageois ont alors intercepté les véhicules qui sont entrés dans Aaqibiyé, la commune se trouvant hors de la zone d’opération de la Finul. D’après des témoins sur place, une certaine tension a précédé l’attaque. Cependant, les habitants interrogés par les renseignements de l’armée ont tous affirmé ne pas savoir d’où venaient les tirs qui ont abattu un soldat et blessé trois autres. Toujours selon la source proche de l’enquête, deux cadres du Hezbollah, M.M. et A.Z., seraient responsables de l’attaque, mais n’avaient pas nécessairement l’intention de tuer. Ces deux derniers seraient actuellement retenus par le Hezbollah. L’Orient-Le Jour avait alors contacté le parti de Dieu pour vérifier ces informations. Si la formation pro-iranienne s’est abstenue de commenter, elle n’a toutefois pas démenti. « Nous attendons les résultats de l’enquête, mais la Finul doit répondre à certaines questions. Par exemple, pourquoi les Casques bleus ont-ils décidé d’emprunter ce chemin en particulier, d’autant plus sans prévenir l’armée comme ils sont censés le faire ? » s’est interrogé un responsable du parti.
La Finul, composée de quelque 10 000 Casques bleus, est déployée depuis 1978 pour faire tampon entre le Liban et Israël. Des incidents opposent parfois ses patrouilles à des partisans du Hezbollah qui justifie ces actes par la « colère des habitants ». Selon la même source, le dernier en date remonte à trois semaines. Mais celui de Aaqibiyé est le plus sérieux depuis plusieurs années. Le Hezbollah s’est alors vite démarqué de l’attaque et s’est empressé de présenter ses condoléances aux Casques bleus. La Finul avait, elle, appelé Beyrouth à rapidement faire la lumière sur le drame et à traduire les responsables en justice. Elle avait lancé de son côté une autre enquête sur l’incident. Les forces armées irlandaises avaient affirmé que les Casques bleus se dirigeaient vers Beyrouth quand ils ont été « la cible de tirs d’armes légères ». D’après une source judiciaire libanaise citée par l’AFP, sept balles ont transpercé le véhicule, dont l’une a tué le conducteur, Sean Rooney, en atteignant l’arrière de sa tête. Les trois autres soldats ont été blessés lorsque le véhicule a percuté un pylône. Parmi les trois blessés, le Casque bleu irlandais grièvement atteint a été rapatrié mercredi.
commentaires (17)
Difficile d’extirper un cancer : il tue a petit feu. Les assassins ont été identifiés ;cela nous fait une belle jambe !seront-ils arrêtés et -ou- punis ? Sûrement pas, hélas !
Citoyen Lambda
13 h 37, le 25 décembre 2022