
Des députés signataires de la proposition de loi lors de la conférence de presse au Parlement, le 19 décembre 2022. Photo Ali Fawaz/Parlement libanais
Neuf députés libanais ont déposé lundi au Parlement une loi pour un statut personnel unifié, alors que celui-ci est régi au Liban par les lois religieuses de quinze communautés différentes, disposant chacune de ses propres tribunaux. Ces tribunaux officient pour les 18 confessions reconnues par l’Etat pour les questions relatives au mariage, à l'héritage ou encore à la garde des enfants.
La proposition de loi a été élaborée en partenariat avec Kafa, une organisation qui œuvre pour mettre fin à la violence contre les femmes.
Parmi les parlementaires qui ont signé cette proposition figurent le député Kataëb Samy Gemayel, Michel Douaihy, qui a quitté le groupe des députés issus de la contestation en octobre, le député des Forces libanaises Georges Okaïs, le député Farid Boustany, proche du Courant patriotique libre, le député du Parti socialiste progressiste Bilal Abdallah, et les députés de la contestation Paula Yacoubian, Firas Hamdane, Élias Jaradé et Marc Daou, selon Kafa.
"Une loi unifiée sur le statut personnel conduira non seulement le pays vers une véritable citoyenneté, mais elle protégera aussi les femmes comme les hommes", a tweeté Samy Gemayel, ajoutant que cette loi vise à protéger les citoyens des "abus qu'ils subissent."
"Nous espérons parvenir à un résultat au Parlement", a encore dit le chef des Kataëb lors d'une conférence de presse à la Chambre, à l'issue de la présentation de la loi. "Le texte n'empêche personne d'effectuer un mariage religieux et de vivre sa foi, mais il offre des garanties aux Libanais, quelles que soient leurs appartenances confessionnelles."
"Rien à voir avec la politique ou la religion"
La députée Paula Yacoubian a déclaré pour sa part que la loi proposée mènera "à la fusion nationale". Georges Okaïs a fait savoir que "la proposition de loi sur le statut personnel unifié n'a rien à voir avec la politique ou la religion", mettant en garde "contre sa diabolisation" et appelant à sa mise en place au plus tôt.
"La proposition de loi favorise l'égalité au sein de la famille, élimine le pluralisme sectaire, promeut la citoyenneté, et remplace l'autorité paternelle par l'autorité parentale", a déclaré pour sa part Michel Douaihy. "La garde est partagée entre la mère et le père, et l'esprit de cette loi est toujours dans l'intérêt de l'enfant", a-t-il ajouté.
Nous savons pertinemment que tous les représentants religieux en total désaccord sur tout seront d’accords pour empêcher toute initiative dans ce sens. C’est connu, lorsqu’il s’agit de réformer n’importe quelle institution qui touche à leurs intérêts personnels ils sont vent debout et unis pour la faire avorter. Wait and see.
12 h 14, le 21 décembre 2022