La 15e Conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies rassemblera à Montréal plusieurs participants du 7 au 19 décembre courant. Sans y voir un pied de nez à l’anglais, la seule langue d’intervention autorisée à la conférence, j’invite les participants maîtrisant le français à lire ce poème de Mikhaïl (Michel) Lermontov (1814-1841), le « poète du Caucase », qui, je l’espère, les inspirera.
« À mes pieds, au fond de l’abîme,
Un torrent grossi par l’orage
Mugissant ; je croyais entendre
Les cris de cent voix furieuses…
Mais soudain, là-haut, dans la brume,
Des oiseaux chantèrent. À l’est,
Le ciel se dorait. Une brise
Agita les feuilles humides.
Les fleurs somnolentes s’ouvrirent.
Et, comme elles, pour saluer
Le jour, je relevai la tête…
J’étais dans le jardin de Dieu.
Les plantes conservaient sur elles
La trace des larmes célestes ;
Les rameaux tordus de la vigne
Suspendaient leur feuillage vert
Et transparent parmi les arbres ;
Et, sur les grappes de raisins
Pesants, luisant comme des perles,
S’abattait parfois un essaim
D’oiseaux rapides et craintifs…
Je me recouchai sur le sol
Pour écouter d’étranges voix.
Elles murmuraient dans les branches,
Et s’entretenaient des secrets
Qui liaient le ciel et la terre…
L’azur de la voûte céleste
Était si pur, ce matin-là,
Qu’un œil attentif aurait pu
Y déceler le vol d’un ange… »
Montréal-Québec
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