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Économie - Liban/France

L’ex-compagne de Riad Salamé mise en examen à Paris

Interrogée par le Parquet national français (PNF), Anna Kosakova aurait inlassablement renvoyé les enquêteurs vers le gouverneur de la Banque du Liban, selon le site d'information français Médiapart.

L’ex-compagne de Riad Salamé mise en examen à Paris

Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, dans la réserve de lingots d'or de la BDL à Beyrouth, le 24 novembre 2022. Photo Lebanon central bank/Handout via Reuters

« Il faut demander à Riad Salamé. » Auditionnée par le parquet national français (PNF), Anna Kosavoka aurait inlassablement renvoyé les enquêteurs vers son ex-compagnon, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, selon le journal français en ligne Mediapart qui a dévoilé jeudi sur son site des informations tirées de documents de l’affaire judiciaire.

Celle qui est la mère d’une enfant née en 2005 de son union avec le gouverneur libanais aurait ainsi été mise en examen en juin 2022 pour « association de malfaiteurs », « blanchiment en bande organisée » et « blanchiment de fraude fiscale aggravé » dans l’affaire visant des détournements de fonds présumés par la BDL au préjudice de l’État libanais, indique Mediapart.

Fin de partie pour Riad Salamé ?

Fin de partie pour Riad Salamé ?

Il serait question de « près de 246 millions de dollars » transférés sur les comptes personnels de Raja Salamé, frère du gouverneur, qu’il détient à la HSBC Private Bank en Suisse. Ce dernier fait lui aussi l’objet d’une enquête au Liban, où il avait été arrêté puis libéré sous caution de près de 3,7 millions de dollars au printemps dernier, menée par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun. Ces poursuites concernent également Anna Kosakova et Riad Salamé. Contacté, le bureau du gouverneur n’a pas répondu pour l’instant, tandis que l’intéressé s’est toujours défendu des accusations le visant lui et son entourage, leur attribuant des motivations liées au rapport de force dans le jeu politique libanais.

Enquête du PNF

Anna Kosakova, une Ukrainienne de 46 ans, devient ainsi la première personne poursuivie dans le cadre de cette enquête du PNF, qui s’est saisi de l’affaire en juillet 2021 suite aux plaintes du Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban et de l’ONG française de défense des victimes de crimes économiques Sherpa, déposées en avril de la même année contre X. Anna Kosakova est désormais placée sous contrôle judiciaire et interdite de quitter le territoire français, en sus d’être provisoirement écartée de la gestion des sociétés BET SA, SCI ZEL et Eciffice, ayant a priori servi au blanchiment d’argent présumé.

Enquête

La BDL loue des bureaux parisiens auprès d'une ex-compagne de Riad Salamé

Dans les faits, la BDL a signé avec le prestataire de services Eciffice un contrat de location de bureaux en septembre 2010, renouvelé plusieurs fois jusqu’en 2016. La majorité des loyers versés par la BDL à Eciffice ont été ensuite transférés au propriétaire des bureaux, la société SCI ZEL. Initialement dirigée par Raja Salamé, jusqu’à ce qu’il cède sa place et ses parts (1 %) à Anna Kosakova en 2015, cette société de gestion immobilière possède des fonds provenant de BET SA, la société de gestion de patrimoine créée en 2007 au Luxembourg et dirigée depuis mai 2021 par Anna Kosakova. Suite à l’ouverture de l’enquête parisienne, BET SA a déménagé en France et c’est la fille de Riad Salamé et Anna Kosakova, encore mineure, qui en est devenue l’actionnaire unique en nue-propriété – sa mère étant usufruitière –, selon un document du tribunal de commerce de Paris consulté par L’Orient-Le Jour.Qualifiés de « centre d’urgence pour les opérations extérieures » par le gouverneur lors de son audition en août à Beyrouth, ces locaux ne peuvent en réalité être utilisés à cette fin, étant donné que tout établissement bancaire étranger doit obtenir une autorisation de la banque centrale française, ce qui n’a jamais été accordé à la BDL, a indiqué la Banque de France à Mediapart. La BDL aurait néanmoins versé 4 849 787 euros à Anna Kosakova pour louer un espace de « 100 m² » à l’année, tandis que « l’utilisation complète des locaux » se limitait à « environ quatre semaines par an », a-t-elle précisé aux enquêteurs français.

Forry et Forri

Pour comprendre, il faut rappeler que les 246 millions de dollars transférés en Suisse à Raja Salamé proviendraient des plus de 326 millions de dollars versés sur un compte de la société Forry Associates Ltd à la HSBC Private Bank de Genève entre 2002 et 2014. Basée aux îles Vierges britanniques, le bénéficiaire économique déclaré de Forry est donc le frère de Riad Salamé. Ces versements « ont bénéficié à Riad Salamé et ses proches à l’insu de son employeur, la Banque du Liban », notent les juges français. De son côté, si le gouverneur a admis en août dernier, face au procureur adjoint près la Cour de cassation au Liban, être « l’ayant droit économique » des comptes suisses de Forry, il a assuré qu’il s’agissait là de versements « à titre de compensation », soit un remboursement avec intérêts que son frère lui devait.

Mais à ces quatre sociétés scrutées par le PNF – Forry, BET SA, SCI ZEL et Eciffice – vient s’en ajouter une autre dans son collimateur : la First Overseas Relation for Realty and Investment Ltd, fondée en 2004 à Chypre par Anna Kosakova, plus connue sous l’acronyme Forri. « Je devais (via cette société) m’occuper de négocier pour les agriculteurs (ukrainiens) pour (les aider à) commercialiser à l’étranger », aurait-elle expliqué au PNF. « Mais ça n’a pas marché », dit-elle. Et ce malgré l’aide de Riad Salamé qui y aurait investi 1 343 611 dollars et 183 075 euros en cinq ans. À la question de savoir pourquoi cet argent reçu par Forri provient de la société Forry, Anna Kosakova répond : « Je ne sais pas. C’est l’argent de Riad qui arrive sur le compte. »

En parallèle, Riad Salamé se serait aussi installé à Paris avec Anna Kosakova, y acquérant en 2007 et 2009 deux appartements sur l’avenue Georges-Mandel pour respectivement 2,4 et 3 millions d’euros. « Nous avions besoin d’un logement pour notre famille », a justifié Anna Kosavoka lors de son audition.Enfin, si l’ex-compagne du gouverneur assure ignorer la relation contractuelle liant Forry et la BDL, la justice française soupçonne Riad Salamé de s’être constitué un patrimoine immobilier conséquent en vertu de ce contrat : 17,1 millions d’euros entre 2007 et 2015 en France ; 6,5 millions d’euros en 2012 en Belgique ; 41,1 millions d’euros entre 2012 et 2016 au Royaume-Uni ; et 4,1 millions d’euros en 2015 en Allemagne. 

« Il faut demander à Riad Salamé. » Auditionnée par le parquet national français (PNF), Anna Kosavoka aurait inlassablement renvoyé les enquêteurs vers son ex-compagnon, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, selon le journal français en ligne Mediapart qui a dévoilé jeudi sur son site des informations tirées de documents de l’affaire judiciaire. Celle qui est la mère...

commentaires (13)

Bon, et quand es ce qu'on récupère nos économies en banque ? Faites les tomber tous.... surtout le ex-gendre, car celui-là c est le pire, en plus des millions mis de côté, il nous laisse dans le noir.

Aboumatta

21 h 35, le 04 décembre 2022

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Commentaires (13)

  • Bon, et quand es ce qu'on récupère nos économies en banque ? Faites les tomber tous.... surtout le ex-gendre, car celui-là c est le pire, en plus des millions mis de côté, il nous laisse dans le noir.

    Aboumatta

    21 h 35, le 04 décembre 2022

  • De qui se moque t-on? Riad Salamé est arrivé au Bourget avec une malle qui contenait des dizaines de millions prétextant un oubli de sa part de la laisser à la maison et les douaniers français l’ont laissé libre de ses mouvements et à vaquer à ses occupations sans même être interrogé ni la somme confisquée. Il était en chair et os et leur offrait une occasion en or pour en découdre avec les millions usurpés et placés dans leurs banques et les sociétés offshore mais ils ont reçu l’ordre de le laisser tranquille. Par qui a été donné cet ordre? On laisse le soin à Mediapart de faire toute la lumière sur ce scandale puisqu’ils sont experts en la matière et contrairement à nos médias sont libres de dénoncer les plus hauts placés de leur pays sans que cela ne leur porte préjudice.

    Sissi zayyat

    12 h 33, le 03 décembre 2022

  • Et dire qu’il suffit qu’une seule personne parle pour que la chaîne entière tombe… ceci dit, la personne qui parlera ( y compris de ses propres actes et méfaits ) sera appréciée par les libanais. Parce qu’elle aura prouvé son honnêteté ( du moins pour oser avoir dit la vérité sur ses propres magouilles puis celle des autres). D’ailleurs, si un candidat en politique a envie de se faire élire par le peuple ? C’est la seule façon. Les libanais eux-mêmes jugeront cette personne pour avoir sauvé le pays en parlant. Les libanais ne sont pas débiles… ils savent bien que la loi du silence , aujourd’hui, est plus forte que tout. Mais qui osera devenir le héros en faisant son MEA CULPA? Et l’Histoire parlera de cette personne ( parce que tôt ou tard… ca se saura… ) . Pour l’instant le MEA CULPA SINCÈRE est une chose que les politiciens ne connaissent pas. Dommage… Ils gagneraient en popularité

    LE FRANCOPHONE

    12 h 09, le 03 décembre 2022

  • Et voir Salemeh toujours cravate' à la tête de la BDL, c'est un délire. Ce genre n'arrive qu'au Liban. Et on veut à tout prix conserver l'indépendance (?)

    Raed Habib

    09 h 03, le 03 décembre 2022

  • vous n'avez rien compris Riad Salame a explique mille fois sa combine parfaitement legale est la suivante la bBDL fait une adjudication officiel pour trouver des societes qui peuvent vendre les bons du tresor Libanais a des clients contre une commission SON FRERE OUVRE UNE SOCIETE ET GAGNE TRES LEGALEMENT CETTE ADJUDICATION CAR A 2.5% IL ETAIT LE MOINS CHER ET ATTENTION LA BANQUE CENTRALE NE PAYE PAS CETTE SOMME , LES ACHETEURS DOIVENT PAYER EN PLUS DU MoNTANT DES BONS CETTE SOMME (2.5%) A CETTE SOCIETE MAIS EN PAYANT CETTE SOMME A TRAVERS LA BANQUE CENTRALE. MR SALAME PEUT DONC JURE QUE LA BANQUE DU LIBAN DONC QUE LE PEUPLE LIBANAIS N'A PAS ETE LESE PAR CETTE AFFAIRE PUISQUE LE MONTANT N'EST PAS PAYE PAR LA BDL MAIS PAR LES ACHETEURS EN PLUS DU MONTANT DES BONS DE TRESOR. DONC LE PEUPLE LIBANAIS N'A ABSOLUMENT RIEN PERDU DANS CETTE AFFAIRE LA VERITE: TOUT EST CLAIR ET RIEN DE FRAUDULEUX SAUF QUE LA BDL A OBLIGE LES BANQUES LIBANAISES A ACHETE CES BONS DONC PAS BESOINS D'INTERMEDIARE GRASSEMENT PAYE CONCLUSION: JE PLAIN L'ACTUELLE MADAME SALAME QUI SE FAIT INSULTER DANS LES RESTAURANTS PAR LES REVOLUTIONNAIRES ALORS QU'ELLE HAIT SON MARI ET QUE LE MONDE ENTIER AUJOURDH'UI SAIT QU'ELLE A ETE COCUE ET ULTRAT RICHE. DEUXIEME VERITE: LA JUSTICE LIBANAISE EST NULE DANS L'ETUDE DE CE CAS LES 3 MILLIONS ET PLUS DE PAYEMENT DE SON FRERE POUR SORTIR DE SON ARRET C;EST COMME SI VOUS DEMANDEZ A GEBRAN BASSIL DE PAYER 1000 DOLLARS POUR SORTIR DE SES AFFAIRES BIEN PIRE AUX USA

    LA VERITE

    04 h 37, le 03 décembre 2022

  • Mais bon dieu comment fait le requin de la BDL pour tenir en laisse nos politiciens qu'ils n'arrivent pas à s'en débarrasser ?

    MALLAT Sabah

    18 h 57, le 02 décembre 2022

  • Yalla, les gardiens des quartiers VIP de La Santé ou de Fleury Merogis vont bientôt tous parler libanais. Et ce n’est qu’une affaire minime. En réalité, plus de 40 milliards de dollars ont été détournés du Trésor Public au profit de tous les dirigeants, politiciens, hauts fonctionnaires toutes administrations confondues des 30 dernières années. Et qui paye le prix de ce vol en bande organisée: le simple citoyen libanais qui fait la queue depuis 3 ans pour mendier son propre argent qu’il récupère avec une décote entre 80% et 85%. Et dire que les déposants craignaient un haircut de 50%… en réalité c’est une coupe a raz le crâne de tous les simples déposants libanais ayant épargné de leur travail à la sueur de leur front et non pas comme cette racaille citée ci dessusqui n’a fait que voler et détourner les fonds publics. OLJ allez vous censurer parce que je les traite de racaille? Mais non, je reste gentil et poli parce que si je dois écrire ce que je pense vraiment d’eux, je risque de commettre un péché contraire à ma foi. Tous mais absolument (les vieux, les jeunes, les petits, les grands, les moustachus, les barbus, les imberbes, les chauves, les minces, les gros, les insignifiants, les orgueilleux, les ignares, les dits érudits, les paysans, les citadins …) tous méritent la prison à vie et la confiscation de tous leurs biens surtout ceux cachés derrière 10 sociétés écrans dans les paradis fiscaux

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 37, le 02 décembre 2022

  • En quoi cela peut étonner, L’ex premier ministre libanais Saad Hariri a bien versé la somme de 16 millions de dollars à une jeune mannequin sud-africaine pour n'avoir entretenu qu'une « relation informelle » avec l’ancien chef du gouvernement , donc s’il y a une enfant dans l’affaire, cela vaut bien ce prix…. L’école publique en France coute très cher…

    C…

    16 h 07, le 02 décembre 2022

  • Voila ou va l'argent vole aux Libanais. Dans les poches des maitresses attitrees de ces messieurs de la "haute" fonction publique. A degueuler de vulgarite.

    Michel Trad

    15 h 35, le 02 décembre 2022

  • Voilà ce qu'on appelle une justice efficace et qui fait son travail. Merci à la justice Française de faire ce que la justice Libanaise aurait dû faire depuis bien longtemps. La justice est le pilier principal d'un état de droit.

    K1000

    15 h 01, le 02 décembre 2022

  • L’amour est aveugle…

    Gros Gnon

    14 h 02, le 02 décembre 2022

  • Comment font-ils pour avoir tout ce ftic en une seule vie…. Même en ayant un super salaire… c’est impossible. Pauvre de nous qui ramons pour avoir une augmentation de quelles dizaines ou centaines de dollars / euros… Pendant que d’autres jonglent et se baignent dans le fric en mettant nos économies en danger voire en captivité !!!!!

    LE FRANCOPHONE

    12 h 58, le 02 décembre 2022

  • Cceci ne m’étonne pas i”ai toujouts que nos responsables doivennt etre jugés !

    FAKHOURY Samira

    12 h 46, le 02 décembre 2022

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