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Moyen-Orient - TURQUIE

« Déterminé » à sécuriser sa frontière, Ankara poursuit ses frappes en Syrie

La Turquie a multiplié hier les frappes aériennes contre des positions de combattants kurdes dans le nord de la Syrie, le président Recep Tayyip Erdogan réitérant la menace d’une offensive terrestre.

« Déterminé » à sécuriser sa frontière, Ankara poursuit ses frappes en Syrie

Les proches de 11 personnes tuées par des frappes turques pleurent sur leurs cercueils le 21 novembre 2022, lors de funérailles organisées à al-Malikiyah (Derik en kurde), dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie. Gihad Darwish/AFP

Prélude à une possible campagne terrestre de nouveau évoquée hier par le chef de l’État, les forces turques continuent de viser des positions de combattants kurdes dans le nord de la Syrie. Ankara a lancé dimanche l’opération « Griffe-épée » en Syrie et en Irak, multipliant depuis les raids aériens et les tirs d’artillerie contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG) – principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les combattants kurdes et appuyées par Washington). Le gouvernement turc accuse ces deux mouvements, considérés comme des organisations terroristes par Ankara – qui ont démenti –, d’avoir commandité l’attentat qui a fait six morts et 81 blessés le 13 novembre dans l’artère commerçante d’Istiklal à Istanbul. « La Turquie a les moyens d’aller chercher et de punir les terroristes impliqués dans des attaques contre (elle) à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières », a martelé le président Recep Tayyip Erdogan devant le groupe de son parti AKP à l’Assemblée. D’ici là, a-t-il mis en garde, « nous allons poursuivre nos opérations aériennes sans interruption et nous entrerons sur le terrain des terroristes au moment qui nous semblera opportun ». Le chef de l’État a précisé ses objectifs prioritaires, citant les localités syriennes de Tal Rifat, Manbij, Aïn al-Arab (Kobané en kurde), afin de sécuriser la frontière sud de la Turquie en établissant une zone de sécurité large de 30 km. La ville emblématique de Kobané, bastion kurde des YPG repris en 2015 aux jihadistes du groupe État islamique (EI) avec le soutien occidental, a déjà été visée par l’artillerie turque mardi soir. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ONG indépendante basée à Londres, et des responsables kurdes ont rapporté des frappes de drones en cours hier sur de nombreux points de la province de Hassaké (nord de la Syrie), dont une raffinerie de gaz et une station de pompage de pétrole. L’artillerie turque frappe également les environs de la prison de Jerkin à Qamichli, qui détient les détenus jihadistes du groupe EI, selon les deux sources.

Frappes « punitives »

Selon le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, les frappes « punitives » conduites par l’aviation et l’artillerie turques ont visé à ce stade « 471 cibles et 254 terroristes (ont été) neutralisés ». « La seule cible des forces armées turques sont les terroristes et les structures appartenant à ces terroristes », a-t-il assuré. « Nous n’avons aucun problème avec quelque groupe ethnique ou religieux, ou avec nos frères kurdes ou arabes », a insisté M. Akar.

Ankara, qui menace depuis mai de s’en prendre aux positions du PKK et des YPG, réaffirme avec insistance depuis lundi son intention de poursuivre ses opérations par voie terrestre. Par ailleurs, le chef de l’État a réitéré hier ses accusations à l’encontre des pays qui leur ont apporté leur soutien, désignant sans les citer les États-Unis. « Ces puissances qui nous ont garanti qu’il n’y aurait aucune menace provenant de ces régions sous contrôle n’ont pas été capables de tenir parole », a-t-il dénoncé. « Par conséquent, nous avons le droit de gérer nous-mêmes nos affaires » en Syrie, a-t-il conclu. En réponse à l’attaque mardi d’un drone turc sur une base conjointe des FDS et de la coalition internationale menée par les États-Unis dans le nord-est de la Syrie, qui a fait deux morts parmi les combattants kurdes, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a affirmé hier qu’il avait mis en danger les forces américaines. Le Centcom avait affirmé dans un premier temps que ses forces n’avaient « pas été mises en danger » lors de ce raid, précisant que « les frappes les plus proches avaient eu lieu à au moins 20 à 30 km » de distance de la présence américaine. Mais dans un courriel, le Centcom a finalement indiqué hier avoir « reçu des informations supplémentaires selon lesquelles les forces et le personnel américains étaient en danger ». Des centaines de soldats de la coalition internationale, notamment américains, sont toujours déployés dans les zones sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, pays morcelé par la guerre déclenchée en 2011. La Turquie affirme mener ses raids en riposte à un attentat meurtrier le 13 novembre à Istanbul, imputé par Ankara aux combattants kurdes syriens du YPG et aux rebelles kurdes turcs du PKK, qui ont tous deux nié toute responsabilité. Les États-Unis ont exprimé leur opposition « à toute action militaire qui déstabiliserait la situation en Syrie », selon les termes de Joe Buccino, porte-parole du Centcom.

Source : AFP

Prélude à une possible campagne terrestre de nouveau évoquée hier par le chef de l’État, les forces turques continuent de viser des positions de combattants kurdes dans le nord de la Syrie. Ankara a lancé dimanche l’opération « Griffe-épée » en Syrie et en Irak, multipliant depuis les raids aériens et les tirs d’artillerie contre des positions du Parti des travailleurs...

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