Un hôtel-boutique au cœur d’el-Mina

C’est à quelques minutes du bord de mer, dans le quartier d’el-Mina à Tripoli (Liban-Nord) que l’hôtel-boutique Victoria a ouvert ses portes le 11 novembre. Situé dans une ancienne bâtisse accessible par voie piétonne, au cœur de la vieille ville, ce projet est le fruit d’une collaboration entre trois amis issus de ce quartier : Fouad Arab et Samir et Nicolas el-Ratel. « On y a grandi et cela nous tenait donc à cœur de faire découvrir el-Mina, affirme ce dernier. Beaucoup de visiteurs viennent à Tripoli, mais il existe peu d’offres pour y passer la nuit. On a voulu combler ce manque. » El-Mina, où se concentre la vie nocturne de Tripoli, possède de nombreux atouts pour attirer la clientèle. « Cette zone touristique de Tripoli concentre un grand nombre de bars et de restaurants. Les visiteurs ont le temps de découvrir notre hôtel quand ils se baladent à pied dans les environs », explique-t-il.

Évoluant dans le monde des affaires et sans expérience dans l’hôtellerie, ces amis d’enfance ont investi environ 900 000 dollars pour ce projet. Nicolas el-Ratel travaille entre Dubaï et l’Arabie saoudite dans la vente d’équipements pour une compagnie française dans le domaine de l’alimentaire, tandis que Samir el-Ratel est investi dans le domaine énergétique et que Fouad Arab travaille dans le secteur de la livraison. Si tous trois dessinent la stratégie globale à adopter, l’hôtel est géré par Jack Antoun, également manager dans une entreprise locale.

L’établissement peut accueillir environ 40 clients répartis dans les 17 chambres, divisées en quatre catégories. À 120 dollars la nuit, la chambre « Studio » comprend un lit double, une salle de bains privée, une cuisine et un salon. La « Terrace Room », à 80 dollars, inclut un lit double, un accès privé à une terrasse et une salle de bains, tandis que la « Deluxe Twin Beds » a deux lits simples et une salle de bains pour 70 dollars. Enfin, la « Queen » offre un lit double, un balcon et une salle de bains privés pour 60 dollars. Tous les prix incluent un petit déjeuner libanais typique à base de fromage, d’œufs, de pain et de labné. Prochainement, le menu du restaurant s’élargira pour proposer poissons et fruits de mer frais préparés par un chef originaire d’el-Mina.

Au total, 14 employés travaillent au Victoria Boutique Hotel. Les clients peuvent profiter d’un bar ouvert à tous qui offre un choix varié d’alcools et met en avant des productions locales, telles que du vin, du gin et du whisky libanais. Il comprend deux terrasses pouvant accueillir chacune une quarantaine de clients. L’intérieur, idéal pour la saison hivernale, compte une centaine de places assises. En tout, l’établissement s’étale sur 480 mètres carrés.

Victoria

L’hôtel puise son nom dans l’histoire locale. « Nous sommes situés à côté d’un vieux cinéma, désormais fermé, qui s’appelait Victoria », explique Fouad Arab. En plus, et surtout, « nous voulions faire référence à cette histoire connue de tous à el-Mina : un vieux bateau britannique appelé Victoria a coulé non loin de la côte en 1893. Ses vestiges sont toujours enfouis dans la mer », raconte-t-il. Pour les clients qui souhaitent découvrir Tripoli, l’hôtel propose des guides locaux et l’organisation d’excursions à vélo ainsi que de journées en bateau pour visiter l’île aux Lapins. « Nous ciblons les Libanais de la diaspora de retour au pays pour un séjour court et qui n’ont pas de famille à Tripoli », poursuit-il. « Mais on compte aussi sur le tourisme interne et les employés des ONG, nombreux à travailler dans la région du Akkar, à proximité donc, qui pourront s’arrêter dans notre hôtel. De cette manière, ils n’auront pas besoin d’aller jusqu’à Batroun ou même Beyrouth pour profiter d’un week-end. Nous souhaitons offrir à la fois l’accueil chaleureux d’une maison d’hôtes et le confort d’un hôtel de luxe », conclut-il.

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.