Rechercher
Rechercher

Politique - Présidentielle

Le Hezbollah lève un peu plus le rideau sur son candidat

Lors d’un entretien téléphonique avec Mohammad ben Salmane, Emmanuel Macron a réitéré l’appel à élire un chef de l’État libanais « dans les plus brefs délais ».

Le Hezbollah lève un peu plus le rideau sur son candidat

Des combattants du Hezbollah brandissant le drapeau du parti chiite lors de la commémoration de la « Journée du martyr », vendredi, dans la banlieue sud de Beyrouth. Aziz Taher/Reuters

Présidentielle 2022, phase II. Le Hezbollah semble avoir donné le coup d’envoi à cette nouvelle étape de l’échéance. Le parti de Dieu se montre désormais disposé à dévoiler – lentement mais sûrement – ses cartes présidentielles. Après avoir défini, par la bouche de son secrétaire général, le profil du président idéal à ses yeux, il est passé hier à la vitesse supérieure. La formation œuvre en effet pour que « son candidat », qu’il dit bien connaître, mais qui n’est toujours pas déclaré, accède à la magistrature suprême, comme l’a annoncé hier le chef du groupe parlementaire du parti chiite, Mohammad Raad.

Focus

Frangié à la recherche des clés de Baabda

Cette nouvelle prise de position intervient alors que le torchon brûle entre le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le leader des Marada, Sleiman Frangié, tous deux étant les alliés chrétiens du Hezbollah et perçus comme de sérieux présidentiables. Ce différend semble loin d’arriver à un dénouement heureux, les deux leaders concernés campant sur leurs positions et refusant de céder l’un à l’autre. Aussi bien les Marada que le CPL se comportent toujours comme si l’appui du Hezbollah leur sera finalement acquis, alors que le parti – dont le chef était un des premiers à appeler à une entente élargie autour du futur président – ne s’est pas encore officiellement prononcé en faveur d’un candidat bien déterminé.

« Nous savons qui nous voulons élire »

« Nous voulons un président qui ne trahirait pas la résistance et ne comploterait pas contre elle », a déclaré vendredi Hassan Nasrallah lors d’un discours dans lequel il a tracé les grandes lignes du profil du prochain locataire de Baabda. Il s’agit de la première fois où le Hezbollah se prononce aussi clairement au sujet des caractéristiques du successeur de Michel Aoun. Deux jours plus tard, Mohammad Raad est allé encore plus loin. « Face à l’échéance présidentielle, nous savons qui nous voulons élire et nous agissons pour que cette personne accède à la présidence », a lancé le député chiite dans un discours. M. Raad a évidemment évité de nommer « cette personne » en question, au vu des rapports complètement rompus entre MM. Bassil et Frangié, d’où la fuite en avant pour laquelle opte le Hezbollah en déposant des bulletins blancs dans l’urne lors des séances électorales.

Lire aussi

Présidentielle : la communauté internationale fait (pour l’instant) le service minimum

Mais aux yeux de plusieurs observateurs, c’est Sleiman Frangié qui demeure le favori non encore déclaré de la formation chiite, d’autant que les caractéristiques énumérées vendredi par Hassan Nasrallah s’appliquent, selon ces observateurs, au leader du Nord, son allié chrétien le plus constant. Mais les aounistes ne l’entendent pas de cette oreille. « Lorsque Hassan Nasrallah évoquait la présidentielle, nombre de ses partisans scandaient le nom de Gebran Bassil », raconte à L’Orient-Le Jour César Abi Khalil, député CPL de Aley, qui était présent vendredi lors de la cérémonie organisée par le parti à l’occasion de la « Journée du martyr ». Un parlementaire aouniste qui a requis l’anonymat se veut, lui, encore plus optimiste. Selon lui, le Hezbollah aurait fait comprendre au parti orange que sa priorité est à l’élection de Gebran Bassil à la magistrature suprême.

Des supputations que les milieux des Marada balayent d’un revers de la main. « Oubliez ce que les aounistes racontent », commente un proche du leader zghortiote pour L’OLJ. « Nous sommes les alliés du Hezbollah, et nous sommes convaincus qu’ils sont engagés dans un processus qui nous sera favorable », dit-il. Répondant à la thèse aouniste selon laquelle la candidature Frangié ne bénéficie pas de l’appui des deux partis chrétiens majoritaires, à savoir le CPL et les Forces libanaises, le proche du leader des Marada souligne que M. Frangié « dispose de l’appui de trente députés chrétiens au moins ».

Raï revient à la charge

En attendant que le Hezbollah dise son dernier mot, rien n’est à attendre de la prochaine séance du Parlement pour élire le chef de l’État, fixée à jeudi. Il s’agira du sixième épisode du feuilleton que le patriarche maronite, Béchara Raï, a critiqué sans mâcher ses mots, comme l’ont fait plusieurs chefs religieux chrétiens, hier. « Ces séances ont été une farce », a dénoncé le chef de l’Église maronite dans son homélie, stigmatisant, pour la toute première fois depuis le début de l’élection fin septembre, « l’échec cuisant du Parlement à élire un président ». Le prélat est donc revenu à la charge en appelant à la tenue d’une conférence internationale pour sortir le Liban de cette impasse. « Face à l’échec du Parlement à élire un nouveau président, nous ne voyons de solution à part la tenue d’une conférence internationale consacrée au Liban », a-t-il lancé. Un tel congrès devrait viser, selon lui, à « garantir la présence (sur la scène internationale) d’un Liban indépendant et préserver son entité, son système démocratique ».

Lire aussi

Raï : Pas de solution sans un congrès international sur le Liban

Sauf que contrairement aux attentes de Mgr Raï, rien ne prête à croire que la communauté internationale s’activera pour le pays du Cèdre dans un avenir proche. À ce stade, le forcing international demeure en effet verbal. Moins d’une semaine après son entretien avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, en Égypte, le président français a évoqué le dossier libanais lors d’un entretien téléphonique, samedi, avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane. M. Macron « a souligné la nécessité d’élire un président (au Liban) dans les plus brefs délais, afin que soit mené à bien le programme de réformes structurelles indispensable au relèvement du pays », indique la présidence française dans un communiqué. Les deux dirigeants sont convenus de « renforcer leur coopération pour répondre aux besoins humanitaires » du Liban, selon l’Élysée.

Présidentielle 2022, phase II. Le Hezbollah semble avoir donné le coup d’envoi à cette nouvelle étape de l’échéance. Le parti de Dieu se montre désormais disposé à dévoiler – lentement mais sûrement – ses cartes présidentielles. Après avoir défini, par la bouche de son secrétaire général, le profil du président idéal à ses yeux, il est passé hier à la vitesse...

commentaires (22)

L’arrivée de Wilayet el Faqih au Liban. Quel gâchis. Merci au Dr. Samir Geagea pour ne pas se prosterner devant les mains perfides du Diable iranien. Que Dieu le protège.

Michael Nasrallah

01 h 11, le 16 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (22)

  • L’arrivée de Wilayet el Faqih au Liban. Quel gâchis. Merci au Dr. Samir Geagea pour ne pas se prosterner devant les mains perfides du Diable iranien. Que Dieu le protège.

    Michael Nasrallah

    01 h 11, le 16 novembre 2022

  • Correction! "Le Hezbollah lève un peu plus le tchador de son candidat"

    Wlek Sanferlou

    13 h 07, le 15 novembre 2022

  • Cet article n’apporte rien de fondamentalement nouveau à ce que tout le monde sait.

    Citoyen Lambda

    17 h 37, le 14 novembre 2022

  • Ces gens parlent comme si le Liban était leur propriété privée, tellement sûrs de leur fantasme. Au diable.

    Esber

    16 h 13, le 14 novembre 2022

  • Un président qui aurait le moindre pouvoir qui compte et qui à ce titre jurerait de faire respecter la loi et la constitution n'aurait de cesse de débarrasser le pays du Hezbollah et accessoirement des autres milices.

    M.E

    15 h 51, le 14 novembre 2022

  • Malédiction ! Que des vendus à venir !!

    Wow

    15 h 34, le 14 novembre 2022

  • Le candidat miracle du Hezb ? Elias El Khazen.

    Michel Trad

    14 h 18, le 14 novembre 2022

  • Mais enfin, tous les commentaires portent sur une idée, un candidat ou un autre, l’article aussi. Cela sert à quoi ? Ils pensent au candidat du plus petit dénominateur commun d’une bande de médiocres ! Pourquoi ne pas parler de la question primordiale ? Le Hezb ne doit plus avoir d’armes, il a le droit de faire partie de son pays et d’y influencer la politique, le Liban ! Comme il devrait être libanais et pas iranien.

    TrucMuche

    13 h 32, le 14 novembre 2022

  • Piège? Quel piège? Bizarre? Rien de bizarre. Les intérêts du pays? Haha…que de l’ego pathétique, rien que de l’ego qui continue à gonfler chez ces malades, qui font gonfler avec eux ce pauvre pays jusqu’à l’éclatement!

    zad Moultaka

    12 h 17, le 14 novembre 2022

  • Le voile n'est pas encore levé en attendant quoi. Qu'une influente puissance intervienne en catimini pour forcer la main au Hezb dans son choix du futur président. Mais alors cela se saura, alors que la formation chiite est catalogué, classée sur une liste quelconque... Qu'on le dise, tout le monde veut avoir les faveurs du Hezb, et tout le monde critique. Le voile ne sera levé bientôt, c'est un voile de vapeur épaisse.

    Nabil

    12 h 13, le 14 novembre 2022

  • SI LES LIBANAIS ACCEPTENT OU LEUR SONT IMPOSES BASSIL OU SLEIMANE... BONJOUR WILEYET EL FAKIH. NE VOUS BERNEZ PAS QUE L,UN DES DEUX VOUS PROMETTE D,ETRE PRESIDENT POUR TOUS. DEJA LE HEZBOLLAH L,A CARACTERISE. SLOGAN : LA LIBERTE OU LA MORT ! VAUT MIEUX MOURIR QU,AVOIR A SUBIR UN AUTRE MANDAT A LA AOUN/BASSIL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 56, le 14 novembre 2022

  • L'article laisse entendre par son titre que c'est une nouveauté ... mais c'est le même stratagème depuis longtemps et le Hezbollah avec ses alliés vendus à l'Iran vont nous imposer un moins que rien capable de les maintenir en place ainsi que leur mafias et leurs milices

    Zeidan

    11 h 47, le 14 novembre 2022

  • Il est sidérant de voir que les politiciens de ce pays continuent de tomber dans le même piège utilisé par les fossoyeurs malgré toutes les mauvaises expériences qu’ils ont vécues. HN utilise le même stratagème pour aboutir à ses fins et les autres plongent sans retenue dans son piège déjà usé et mille fois répété. Faut il y voir une naïveté sans borne ou une hypocrisie générale de tous ceux qui prétendent défendre les intérêts du pays ou une complicité qui ne dit pas son nom pour grappiller quelques avantages en bradant le pays? Cela devient plus que louche à force de répétitions du même scénario écrit que tous les protagonistes sans exception exécutent sans aucune improvisation pour se sortir du piège connu d’avance sans jamais le contourner. Vous avez dit bizarre?

    Sissi zayyat

    11 h 15, le 14 novembre 2022

  • Le chantage recommence ! Qu'il ne se cache surtout pas sous le titre de l'entente. Depuis l'assassinat du président élu René Moawad, il n'y a pas eu d'élections ni ententes. Rien que du chantage.

    Sarkis Dina

    11 h 00, le 14 novembre 2022

  • Quel que soit le candidat du Hezbollah (ça veut dire une serpillère qui fermera les yeux sur leurs magouilles et leur agenda iranien au détriment des intérêts de de l’état et du peuple Libanais) les non 8 Mars doivent tout faire pour qu’il ne soit pas élu quitte à ne pas assurer le quorum requis sinon il ne restera plus rien du pays dans 6 ans. La fois passée ils nous ont fait chanter pendant presque 3 ans sur soit le vide soit leur candidat. Après expérience il s’est avéré que le vide est un moindre mal.

    Liban Libre

    10 h 52, le 14 novembre 2022

  • Mohammed Raad est leur candidat??

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 20, le 14 novembre 2022

  • Les CPL ont compris du discours du barbu que c’est le gendre dont il s’agit. Évidemment. Si l’on se base sur leur niveau de compréhension et d’analyses politiques. Tout converge vers le gendre. Ces gens vivent dans le déni et dans leur secte orange. Côté franjieh. Certes la partie ayant fait allégeance à l’Iran et le camp moumanaa: évidemment c’est franjieh leur candidat. Sauf qu’ils ne sont pas seuls dans le pays. Mais… y a tjrs un Mai… il est très possible qu’un marchandage ait lieu entre les puissances occidentales et l’Arabie pour opter pour le candidat Hezbollah. Etant le potentiel perturbateur régional et local.( s’il le voulait) . Pour garder cette stabilité, ils pourraient dealer pour satisfaire cette milice armée. Si c’est le cas… il faudra demander à l’occident d’arrêter de demander aux libanais de faire des réformes. Quelque soit le pays… on ne peut pas demander à un voleur d’enquêter sur le vol qu’il a effectué et lui demander d’en être le juge. Ils veulent garder ces gens qui ont fini d’enterrer le pays ces dernières années ? Faut donc arrêter de parler réformes et récupération des économies volées( celles des épargnants et celles de l’argent public) Mais bon… pour ma part, je vois bien le commandant en chef de l’armée à la présidence. Une intuition pour trouver le juste milieu. Surtout que les 2 camps (exceptés les 2 candidats du 8 mars) ont l’air de ne pas le refuser. Sans pour autant le proposer. Bizarre ce pays où les présidentiables ne se déclarent jamais

    LE FRANCOPHONE

    10 h 05, le 14 novembre 2022

  • le nouveau président ne changera rien à la donnes il est pour le Hezbollah il leur facilite la tâche sinon il se fera tuer et nous l'avons vue à plusieurs reprise. Aussi il faut regarder l'IRAK le président est chiite mais qu a t il put faire? Il a été boycotté par les pro iranien, pourtant ils sont tous chiites donc le problème n'est pas religion mais idéologique et quoi faire avec des gens qui n'aiment pas qu on les contredisent?

    Le juste milieu

    10 h 03, le 14 novembre 2022

  • JOUMBLTT ET BERRY N’ACCEPTERONT JAMAIS BASSIL. ILS PEUVENT PAS LE VOIR. DONC ON OUBLIE BASSIL. EN PLUS ILS SONT TRÈS PROCHE DE SLEIMAN 2. EN ATTENDANT LE JOUR J, JOUMBLATT CONTINUE À SE MOQUER DE L’ENTOURAGE DE MICHEL MOUAWAD. MORWAN HAMADÉ, DEVENU UN REPRESENTANT ET PORTE PAROLE DE TAYMOUR ÉTAIT CLAIR EN DISANT QUE MOUAWAD N’A AUCUNE CHANCE EN AJOUTANT DES BEAUX PAROLES POUR SLEIMAN 2 . BASSIL FAIT DU BRUIT ET FINIRA DE SE METTRE À GENOUX DEVANT SON MAÎTRE NASRALLAH. QUEL CAUCHEMAR LES MARADA DE TONY 1er SE RESSUSCITENT AVEC TONY 2 LE FISTON DE SLEIMAN 2 . L’HISTOIRE SE RÉPÈTE. ON AVAIT TONY ET WALID ET MAINTENANT TONY ET TAYMOUR. PRÉPAREZ VOUS, LES MARADA REVIENNENT POUR SACCAGER CE QUI RESTENT. SAUVE QUI PEUT.

    Gebran Eid

    08 h 56, le 14 novembre 2022

  • Ouh la, doucement, doucement !!! Le Hezbollah est le dernier à donner son avis sur le futur président. La présidentielle est une affaire d’abord chrétienne voire maronite. Est ce que les maronites se mêlent du choix du président du parlement. Alors Nasrallah et compagnie, vous ferez mieux de la fermer et de garder vos idées pour vous.

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 51, le 14 novembre 2022

  • Yaani quels deux candidats supremes!!!! Pauvre pays. On voit ou nous mene le parti barbu.......

    Sabri

    04 h 20, le 14 novembre 2022

  • Et c est exactement ce que nous ne voulons pas. après tous ce que le Hezbollah a fait il n y a plus de confiance, et on ne se fera pas avoir 2 fois. On ne va donc pas s en sortir, guerre civile ou partition, je ne vois pas d'autres issues

    Aboumatta

    02 h 23, le 14 novembre 2022

Retour en haut