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Politique - Liban

Nasrallah : Nous voulons un président qui ne poignarde pas la Résistance dans le dos

Le chef du Hezbollah affirme que les résultats des récentes élections israéliennes, qui ont ramené Benjamin Netanyahu au pouvoir, "n'affecteront pas l'accord sur la frontière maritime ni les contrats avec les compagnies pétrolières et gazières".

Nasrallah : Nous voulons un président qui ne poignarde pas la Résistance dans le dos

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de son discours télévisé retransmis dans la banlieue sud de Beyrouth, le 11 novembre 2022. Photo REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé vendredi que son parti veut un président libanais "qui ne trahira pas la Résistance, ne complotera pas contre elle et ne la poignardera pas dans le dos", en référence à son propre parti, dans un discours commémorant la Journée annuelle des martyrs du parti.

Le Liban est confronté, depuis le 1er novembre, à une vacance totale du pouvoir exécutif : il n'a pas de président et le gouvernement est chargé de l'expédition des affaires courantes depuis les élections législatives de mai.

"Tous les blocs veulent élire un président et la vacance présidentielle affecte tout le monde. L'élection présidentielle est une question qui ne concerne pas seulement les maronites et les chrétiens. Elle concerne tous les Libanais", a déclaré le chef du parti chiite, dont la prise de parole était retransmise publiquement dans de nombreuses régions. "L'intérêt national exige l'élection d'un président le plus tôt possible", a-t-il ajouté. "Nous ne voulons pas combler le vide avec n'importe quel président, nous parlons de l'avenir du pays pour les six prochaines années", a-t-il insisté.

Des partisanes du Hezbollah participant à une cérémonie pour la Journée annuelle des martyrs du parti, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 11 novembre 2022. Photo REUTERS/Aziz Taher

Jusqu'à présent, cinq sessions parlementaires consacrées à l'élection d'un nouveau président ont échoué en raison de l'absence de consensus sur un candidat entre les différentes parties. Aucun candidat n'a obtenu la majorité des deux tiers nécessaire au premier tour de scrutin pour être élu président, suite à quoi la Chambre a, à chaque séance, perdu le quorum requis avant d'entamer un second tour de scrutin. La dernière séance, qui a eu lieu jeudi, s'est soldée par une nouvelle majorité de bulletins blancs, déposés majoritairement par les députés du Hezbollah et leurs alliés du Courant patriotique libre et du mouvement Amal. Le seul candidat apparemment en tête de l'élection présidentielle est le député de Zghorta, Michel Moawad, considéré comme proche de Washington, qui a obtenu 44 voix.

Hassan Nasrallah a par ailleurs salué le bilan du mandat de l'ancien président Michel Aoun. "Pendant le sexennat de Michel Aoun, le dos de la résistance (...) a été protégé, car à Baabda il y avait un homme courageux qui ne s'achète pas, qui ne trahit pas et qui ne poignarde pas dans le dos".

"Vous comprenez maintenant ce que nous voulons ?, a-t-il lancé. Nous ne voulons pas d’un président qui assure une couverture politique à la Résistance, mais nous voulons un président qui ne la poignarde pas dans le dos, ne complote pas contre elle et ne la vend pas". Le futur président "ne doit pas avoir peur, si l'ambassade des États-Unis ou l'administration américaine lui crient dessus (...) il ne doit pas commencer à trembler et faire des concessions (...) Nous voulons un président courageux", a-t-il dit.

Les deux alliés chrétiens du Hezbollah, le chef du CPL, Gebran Bassil, et le chef du Mouvement Marada, Sleiman Frangié, eux-mêmes rivaux, ont signalé à plusieurs reprises leurs ambitions présidentielles. Mais jusqu'à présent, le parti n'a soutenu aucun d'entre eux. 

Aucun commentaire sur l'accord de Taëf
"Les Libanais doivent dialoguer entre eux, et le président du Parlement Nabih Berry peut jouer un grand rôle dans ce domaine. Mais quand on nous demande d'élire un président qui veut d'abord discuter des armes du Hezbollah, l'approche est mauvaise. Nous avons besoin d'une approche saine", a encore déclaré Hassan Nasrallah. Il a ajouté que son parti souhaite "un président qui ne serait ni vendu ni acheté", reprochant aux pays étrangers d'être "toujours prêts à acheter un président pour le Liban".

Il a en revanche choisi de ne pas commenter les récentes pressions exercées par l'Arabie saoudite à Beyrouth pour préserver l'accord de Taëf, signé en 1989 sous auspices de l'Arabie saoudite et qui avait mis fin à 15 ans de guerre civile au Liban. Le Hezbollah avait qualifié plus tôt cette semaine les propos de Riyad sur l'accord de Taëf "d'ingérence venimeuse".
Entre-temps, la communauté internationale a appelé à plusieurs reprises le Liban à mettre fin à la vacance politique, plaidant pour l'élection sans délai d'un nouveau président.

L'accord sur la frontière maritime

Le dignitaire chiite a en outre assuré dans son discours que les résultats des récentes élections israéliennes, qui ont ramené Benjamin Netanyahu au pouvoir, "n'affecteront pas l'accord sur la frontière maritime ni les contrats avec les compagnies pétrolières et gazières", soulignant le rôle de "garant" des États-Unis dans ce dossier.

M. Netanyahu avait critiqué avec virulence l'accord au moment de sa conclusion, menaçant de vouloir le "neutraliser" s'il arrivait au pouvoir. 

Cependant, Hassan Nasrallah a assuré que "l'accord est là pour rester", même s'il a formulé des doutes sur le fait que les États-Unis tiennent leur promesse : "Que celui qui compte sur une garantie américaine demande aux Palestiniens" ce qu'il est advenu de telles garanties faites dans de précédents accords. "Que le cabinet israélien soit d'extrême droite, de gauche ou du centre... cela n'aura aucune importance, cela ne change rien pour nous", a ajouté le secrétaire général du Hezbollah.

Lors de son dernier discours, le 29 octobre, Hassan Nasrallah avait qualifié l'accord sur la frontière maritime avec Israël de "grande victoire historique" pour le Liban, mais reconnu que Beyrouth n'avait pas obtenu toutes ses revendications. Il avait ajouté que son parti avait mis fin à ses "mesures exceptionnelles" contre Israël après la conclusion de l'accord. Depuis plusieurs mois, le Hezbollah s'était mobilisé de manière plus importante face à l’État hébreu, suite notamment à l'arrivée d'une plateforme gazière dans le champ gazier de Karish, début juin. 

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé vendredi que son parti veut un président libanais "qui ne trahira pas la Résistance, ne complotera pas contre elle et ne la poignardera pas dans le dos", en référence à son propre parti, dans un discours commémorant la Journée annuelle des martyrs du parti.Le Liban est confronté, depuis le 1er novembre, à une vacance...

commentaires (24)

Toutes ces femmes portent le deuil et les photos de leurs enfants morts dans les guerres d’ego fomentées par Hassouna. C’est dire l’étendu du drame dans notre pays.

Sissi zayyat

12 h 43, le 13 novembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (24)

  • Toutes ces femmes portent le deuil et les photos de leurs enfants morts dans les guerres d’ego fomentées par Hassouna. C’est dire l’étendu du drame dans notre pays.

    Sissi zayyat

    12 h 43, le 13 novembre 2022

  • Il y en a une qui porte un tchador rose. Vite! Mais que fait la police des mœurs?

    Gros Gnon

    21 h 16, le 12 novembre 2022

  • Qu’il déménage en Iran avec ses partisans pour mieux protéger le régime là-bas. Ils en auront besoin. Leur fin arrive.

    Cedrus Fidelis

    18 h 33, le 12 novembre 2022

  • Critiquer et chahuter ne changera rien. Le temps des croisades, des deux côtés, est bien loin. Le pays est dans l'abysse totale. Avec respect pour les critiques, cyniques et vulgaires, on voit bien que la Cosa Nostra Libanaise trouvera toujours une excuse pour son génocide financier. C'est lamentable de ne pouvoir sortir de cette narration de non lieu et ennuyante, les barbues, les chauves et les cinglés...Débloquez notre argent, votre argent, c'est ça le début de la vraie pièce. Vous le savez très bien.

    Raed Habib

    15 h 46, le 12 novembre 2022

  • Nous voulons que la barbu Iranien dégage avec sa milice mafieuse qui n'a de résistance que le souvenir bien lointain...

    Zeidan

    14 h 51, le 12 novembre 2022

  • Nous ne voulons pas un nouveau M. Aoun. Il a le culot de dire que je m’en balance de l’Etat et des libanais. Puis, qu’il nous explique : il fait la résistance où exactement? SVP on arrête cette mascarade et qu’on laisse les libanais construire un pays civilisé pour tous les libanais, pas pour la résistance.

    Georges S.

    13 h 10, le 12 novembre 2022

  • Il est complètement chtarbé celui là, il a félicité l’ancien président sur ces exploits !! Il habite où ce mec ?

    Antoine Chouery

    12 h 26, le 12 novembre 2022

  • Et poignarder par l’avant, c’est OK? Parce qu’il va falloir revenir dans le giron de l’état Libanais quand même.

    Bachir Karim

    12 h 10, le 12 novembre 2022

  • N'est-ce pas le Hezbollah qui poignarde dans le dos l'Etat libanais en lui confisquant le monopole de la violence?

    Beauchard Jacques

    11 h 40, le 12 novembre 2022

  • Regardez bien les photos qui illustrent cet article. Ça représente le visage que HN veut donner de notre pays. Continuez de roupiller il n’y a pas de feu en la demeure, peuple indigne.

    Sissi zayyat

    11 h 31, le 12 novembre 2022

  • Amen !!! La "messe résistante" a été célébrée avec une conviction divinement jaune par notre "Résistant-en- chef" en pleine forme . - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 48, le 12 novembre 2022

  • "Nous voulons un président qui ne poignarde pas la Résistance dans le dos". Pourquoi dans le dos? Bien en face! Nous, nous voulons un président capable de restaurer un Erat étouffé par cette pieuvre auto-proclamée "Résistance". Nasrallah est très c;air, la principale réalisation du mandat Aoun a été a protection de la milice iranienne. Nous sommes bien d'accord! "Un président qui ne trahit pas" Là, il faut préciser. Il avait le choix entre trahir son pays et son serment présidentiel et trahir la milice qui l'avait porté au pouvoir. Il a fait son choix.

    Yves Prevost

    07 h 36, le 12 novembre 2022

  • Ok ok mais la liberation promise de Jérusalem c’est pour quand? On va attendre encore longtemps?

    Mago1

    06 h 29, le 12 novembre 2022

  • Gros pervers !

    Wow

    03 h 42, le 12 novembre 2022

  • Nours voulons une vraie resistance aux ennemis du Liban (les regimes archaiques/assassins de tous les cotes, le fanatisme, la dictature) qui ne poignarde pas le Liban, l'ouverture et education/modernisme/ouverture au monde, etat de droit et tous les Libanais dans le dos.

    Sabri

    03 h 34, le 12 novembre 2022

  • INSPIREZ VOUS TOUS CEUX QUI SONT LES MERCENAIRES DU HEZBOLLAH DE CETTE PHOTO . REGARDEZ BIEN COMME ELLE SONT HEUREUSES CES FEMMES. C’EST CE QUI ATTEND LES FEMMES DE TOUS CES GENS QUI SONT AVEC BASSIL ET FRANGIÉ. PRÉPAREZ VOUS C’EST UNE QUESTION DE QUELQUES MOIS.

    Gebran Eid

    22 h 51, le 11 novembre 2022

  • Incroyable comment peut on être autant haï mais autant lu et commenter a la fois ?.

    kassem chady

    22 h 27, le 11 novembre 2022

  • Résistance? Oui, électrique !

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 57, le 11 novembre 2022

  • Celui qui poignarde la Patrie et le peuple à peur de se faire poignarder dans le dos... yallah bonne nuit ya chabéb, pas la peine de lire ces élucubrations inutiles ajoutées à tout les tossrihaats et autres ijtihédètes politiques de nos formidables polichinelles...

    Wlek Sanferlou

    20 h 17, le 11 novembre 2022

  • Depuis 55 ans, Israël occupe le Golan syrien, y compris les hameaux syriens de Chebaa. Depuis cette date, une certaine "résistance" ne cesse de repéter qu'elle existe pour résister à l'expansion d'Israël. Malgré cela, je ne l'entends pas évoquer les hameaux syriens de Chebaa.

    Un Libanais

    20 h 02, le 11 novembre 2022

  • Il a raison Nasrallah il veut que les mollahs iraniens prennent le pouvoir au Liban. Attention les femmes libres libanaises vous avez vu comment au sud les femmes sont habillées on dirait l’Iran . Waw

    Eleni Caridopoulou

    18 h 58, le 11 novembre 2022

  • Mais de qui se moque-t-il et de quelle résistance parle-t-il? Pense-t-il qu’il peut nous endoctriner comme ses abrutis?

    CW

    18 h 55, le 11 novembre 2022

  • C'est bien mis en scène. Au lieu de parler de président de "défi", c'est plutôt un qui ne "poignarde" pas dans le dos. Et qui vous dit que Moawad n'est pas le genre soucieux de dialogue calme et réfléchi ? C'est sûr qu'il n'agit pas par impulsion. Sa franchise ne constitue pas une menace, loin de là.

    Esber

    18 h 39, le 11 novembre 2022

  • Pour l’amour du ciel de quelle résistance parle ce mec? Depuis qu’il s’est autoproclamé résistant le Liban ne cesse d’être détruit et pillé dans les sens du terme. De grâce, qu’il arrête d’aimer ce pays c’est promis on ne lui en voudrait pas.

    Sissi zayyat

    18 h 33, le 11 novembre 2022

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