Pas de pernambouc, les archets menacés

Près de 200 figures internationales de la musique classique, parmi lesquelles les musiciens français Renaud et Gautier Capuçon ou le violoncelliste Yo-Yo Ma, prennent la défense des archetiers qui pourraient être privés d’exercer leur métier faute de pernambouc, un bois menacé d’interdiction.

« N’entravons pas la diffusion de la culture en général et de la musique en particulier sous de faux prétextes. Ne faisons pas du monde musical un bouc émissaire de la déforestation », lancent-ils dans une tribune publiée sur le site du journal Le Monde.

Le Brésil cherche à interdire la commercialisation du pernambouc ou Paubrasilia echinata que l’on trouve uniquement dans le nord-est du pays, et dénonce son « trafic illégal ».

Les musiciens, chefs d’orchestre et formations internationales publient leur tribune alors que la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) doit se tenir du 14 au 25 novembre au Panama et pourrait interdire l’exploitation de ce bois essentiel à la fabrication des archets.

Les signataires appellent « tous les ministères en charge de la culture, de l’environnement, de l’artisanat, des relations internationales à travailler de concert avec la Cites et les différents partenaires engagés sur ce dossier afin de trouver la meilleure solution pour permettre à la fois la conservation et l’utilisation du pernambouc sans entraver l’expression de notre art ».

Soulignant que leur secteur est « très vigilant sur ces questions depuis plusieurs décennies », ils insistent sur le fait que « les volumes de bois, européens et exotiques » utilisés dans la musique « sont particulièrement modestes en comparaison des volumes employés par l’industrie du papier, du bâtiment ou du meuble à travers le monde ».

« En quoi le fait de restreindre la libre circulation des archets permettrait-il de faciliter la conservation du Paubrasilia, alors même que le Brésil reconnaît lui-même que cela n’aurait sûrement pas de conséquence sur la préservation de l’espèce ? » s’interrogent-ils.