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Culture - Festival

En écho aux Iraniennes et à toutes les femmes, le BAFF sous le thème « Femme, vie et liberté »

Plus de 40 manifestations artistiques et filmiques dont une célébration du centenaire du grand cinéaste disparu Pier Paolo Pasolini sont au rendez-vous de la 8e édition du BAFF qui se tient à l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) du 8 au 18 novembre.

En écho aux Iraniennes et à toutes les femmes, le BAFF sous le thème « Femme, vie et liberté »

Etel Adnan, à l’île de Skopelos en Grèce. Photo Vouvoula Skoura

Le festival du film artistique de Beyrouth n’a jamais chômé. En dépit de ces longues années de crise économique, sanitaire et sociale au Liban, il n’a jamais failli à sa mission de rendre la culture accessible, mû par sa ferme conviction que seule la culture est le remède à tous nos maux. « Elle seule peut être le moteur d’une société qui dérape », affirment les organisateurs. C’est en zoom (surtout) et en présentiel (aussi) qu’il a continué à présenter les productions artistiques les plus « vivantes » et les plus essentielles « à la bonne santé de l’esprit d’un peuple ».

Pour sa 8e édition, le BAFF propose un florilège d’activités, de conférences, de films, de débats qui se dérouleront en présentiel du 8 au 18 novembre, à l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), et plus tard en ligne, sur la plateforme Zoom, du 4 décembre 2022 au 24 septembre 2023.

Documentaire

Alice Mogabgab : « La mission du BAFF est de faire face à la réalité »

Pourquoi avoir choisi l’ALBA comme lieu d’accueil au BAFF et cela pour les années à venir ? L’amphithéâtre Samir J. Abillama et l’auditorium Fondation Abdallah Lahoud étant « tous deux dotés d’un équipement technique et technologique de pointe et qui offrent confort et projections de qualité, le BAFF a retrouvé le lieu propice et une communauté d’enseignants, de techniciens et d’administrateurs, dévoués à leur mission et enthousiasmés par les performances de ce festival artistique », répond Alice Mogabgab. « C’est donc pour aller au devant d’une jeunesse libanaise, portée par la création, motivée par les changements et tournée vers l’avenir que le BAFF a opté pour ce vivier d’art », poursuit la présidente fondatrice du festival.

En résonance

Le BAFF se nourrit des problèmes des sociétés, les reproduit et les transfigure artistiquement. Il n’est pas une entité indépendante qui ignore les maux du siècle, mais bien au contraire un miroir qui ne défigure pas mais qui construit et réhabilite. C’est pourquoi cette 8e édition se fait écho avec son époque et qu’elle est abordée dans un esprit de solidarité et d’espoir. Solidarité avec une communauté internationale qui se penche avec inquiétude sur le drame de l’Ukraine. Mais aussi solidarité avec les révoltes, à commencer par celle du Liban en 2019 suivie par d’autres pays contre l’aliénation des peuples. « On salue ainsi la bravoure et la détermination des femmes en Iran, l’élan de tout un peuple prêt au sacrifice suprême, au nom de la vie, la liberté, de la dignité ! »

signale Alice Mogabgab. L’art, c’est ce qui résiste : il résiste à la mort, à la servitude, à l’infamie, à la honte, disait Gilles Deleuze. La présidente déclare d’ailleurs au nom du BAFF et avec les organisateurs et les participants « l’entière solidarité avec les femmes de l’Iran ». Et invite l’audience « à porter haut et loin les voix des Iraniennes comme elles sont relayées sur les réseaux sociaux avec le #womenlifefreedom et les autres plateformes ; un modeste geste de solidarité et de résistance contre l’infamie, la servitude, la honte ».

La réalisatrice Muriel Aboulrouss. Photo DR

C’est donc sous ce thème « WomenLifeFreedom » que les organisateurs du BAFF, en partenariat avec Khalil Wardé S.A.L., placent les rencontres avec les Libanaises Houda Kassatly, Ghada Waked, Etel Adnan (hommage), Aimée Boulos, Mai Masri, Denise Jabbour et Muriel Aboulrouss, et qui se tiendront du 8 au 18 novembre. « Ces femmes-là brillent par leur talent, leur richesse, leur amour de ce pays. Ainsi Etel Adnan qui nous a quittés il y a juste un an sera célébrée par son ami le philosophe et le critique d’art Yves Michaud qui l’a côtoyée tout au long des dix dernières années, au cours d’une conférence où il présentera la poétesse, l’écrivaine et la peintre. »

Aimée Boulos dans la vidéo « Le Petit bonheur » de Charbel Aad. Capture d’écran

Et de poursuivre : « Il était important aussi de parler photographie. Quel est son rôle en tant qu’œuvre d’art ? C’est à Ghada Waked, la grande spécialiste de la photographie, d’archives et de mémoire au Liban, que revient la charge de créer une discussion à partir du film Revoir le Bimaristan Argoun de Hoda Kassatly en présence de cette dernière et de Joseph Rustom, et d’interpeller l’audience à réfléchir sur le pouvoir de la photographie. » Quant au film de Charbel Aad, Le Petit bonheur, qui évoque le parcours d’Aimée Boulos, fondatrice de l’Iesav et première directrice à la tête de la Fondation Liban cinéma, il sera présenté au BAFF en première mondiale le 10 novembre à 18h. Le jeudi 17 novembre à 20h, la projection du film de Mai Masri, 3 000 nights, et gracieusement offert au BAFF par la réalisatrice palestinienne, entre dans cette mouvance. Le film fait référence à toute cette grande prison dans laquelle s’enferme l’homme. Il est suivi par une séance de questions-réponses avec Hady Zaccak, Zeina Daccache et la réalisatrice (en arabe, anglais et français). Enfin le vendredi 18 novembre à 18h, à l’amphithéâtre Samir J. Abillamma et en clôture du BAFF, aura lieu la projection de Zyara saison 7 de Muriel Aboulrouss et Denise Jabbour, respectivement réalisatrice et productrice, qui, durant 8 ans, ont braqué les projecteurs sur des personnes dans l’ombre en donnant cette lueur d’espoir à un Liban torturé. Ce soir-là, seront également remis les Lucioles d’or qui clôtureront l’événement.

À l’affiche du BAFF

Le BAFF à l’ALBA c’est 9 jours de rencontres sur l’art, entre réalisateurs, historiens, artistes, une fidèle audience et une vibrante jeunesse. C’est également 20 films documentaires, 8 conférences et tables rondes, 4 films de fiction, 2 ballets filmés, 2 centenaires, 1 hommage et plus de 33 intervenants, pour tout public et tout âge.

Pour l’ouverture de cette 8e édition, ce soir mardi 8 novembre à 19h, les organisateurs du festival présentent un film sur le courage, la virtuosité et l’amour, à l’amphithéâtre Samir J. Abillama : For the Left Hand, de Gordon Quinn et Leslie Simmer, gracieusement offert par Kartemquin Films. Une séance de questions-réponses, via Zoom, avec Norman Malone, Gordon Quinn et Howard Reich suivra la projection.

Le BAFF, c’est aussi les partenaires qui poursuivent leur soutien en croyant dans la vitalité de ce festival artistique.

En partenariat avec l’Istituto Italiano di Cultura – Beirut :

- Jeudi 17 novembre à 18h, à l’amphithéâtre Samir J. Abillama, Botticelli, Florence and the Medici, Marco Pianigiani (2022), vo/s-t. Ang. Introduction de Vincent Cartuyvels (Fr.)

- Vendredi 18 novembre à 20h30, à l’amphithéâtre Samir J. Abillama, The Maestro, Giuseppe Tornatore (2021) vo/st anglais. Introduction de Hady Zaccak.

Ainsi que deux autres films en décembre et en mars sur la plateforme Zoom.

En partenariat avec l’ambassade de Suisse :

- Jeudi 10 novembre à 20h30, à l’amphithéâtre Samir J. Abillama, première projection du spectacle filmé à l’Opernhaus Zürich Winterreise avec le Zürich Ballet et le Philharmonia Zürich, du chorégraphe suisse Christian Spuck. L’introduction et la discussion auront lieu avec Lama Tyan en français. Ainsi que les documentaires suivants :

- Mercredi 9 novembre à 18h, à l’amphithéâtre Samir J. Abillama Harald Naegeli – The Zurich Sprayer de Nathalie David, séance questions & réponses avec la réalisatrice (en français).

- Lundi 14 novembre à 18 h, ainsi que mardi 15 novembre à 20h30, Searching for Tarab de Sandra Gysi et Ahmad Abdel Mohsen, suivi d’une séance de questions réponses avec les réalisateurs. - Le BAFF présentera également en partenariat avec la Suisse le dimanche 29 janvier 2023 à 20h, sur la plateforme Zoom, The Art of Silence, de Maurizius Staerkle Drux suivi d’une séance de questions-réponses avec le réalisateur en anglais.

En partenariat avec l’ambassade d’Espagne :

- Mercredi 9 novembre à 20h, Val Del Omar et le cinéma total, de Pierre-Paul Puljiz, avec l’introduction de May el-Koussa et le réalisateur.

- Jeudi 10 novembre à 18h, Le Monde dans un tableau, le piment de Velasquez, Nicolas Autheman. Introduction et discussion avec Christian Taoutel.

- Mardi 15 novembre à 18h, Sagrada Familia, Gaudì’s challenge, de Marc Jampolsky, discussion avec Abdul-Halim Jabr (en anglais).

En partenariat avec l’ambassade de Belgique :

- Vendredi 11 novembre à 18h, Martin Margiela in his Own Words, de Reiner Holzemer. Introduction et discussion avec Fifi Abou Dib (en français).

- À 20h30, Jean-Michel Basquiat, l’artiste absolu, Pierre-Paul Puljiz. Introduction et discussion avec Jean-Philippe Theyskens et le réalisateur (en français).

- Lundi 14 novembre à 20h30, Oscar Niemeyer, an Architect Committed to his Century, Marc-Henri Wajnberg, Introduction et discussion avec Abdul-Halim Jabr (en anglais).

Pour plus d’infos :

https://beirutartfilmfestival.org

Le festival du film artistique de Beyrouth n’a jamais chômé. En dépit de ces longues années de crise économique, sanitaire et sociale au Liban, il n’a jamais failli à sa mission de rendre la culture accessible, mû par sa ferme conviction que seule la culture est le remède à tous nos maux. « Elle seule peut être le moteur d’une société qui dérape », affirment les...

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