Le ministre libanais sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a annoncé mardi que le rapatriement progressif des réfugiés syriens installés au Liban, qui sera "volontaire et sécurisé" selon les autorités libanaises, débutera mercredi dès 6h.
Ce retour s'effectue dans le cadre d'un plan du gouvernement sortant de Nagib Mikati, qui prévoit le rapatriement de 15.000 réfugiés par mois. Cette stratégie est contestée par plusieurs ONG et organisations internationales qui qualifient ce retour de dangereux en raison des violations des droits de l'Homme en Syrie. Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a répété qu'il ne participe pas à ce plan.
Le 12 octobre, le président de la République, Michel Aoun, avait annoncé que le Liban allait commencer à rapatrier "progressivement" les réfugiés syriens "à partir de la semaine prochaine", mais aucun rapatriement n'a jusque-là eu lieu. Vendredi dernier, le ministre sortant des Déplacés, Issam Charafeddine, avait affirmé à la chaîne al-Jadeed que "6.000" réfugiés syriens seront rapatriés mercredi à bord de "trois convois". L'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdelkarim Ali a, de son côté, indiqué le jour même que "plus de 89% des réfugiés syriens veulent être rapatriés".
A l'issue d'une visite mardi dans la région de Ersal dans la Békaa, M. Hajjar a assuré, lors d'une conférence de presse au siège de la Sûreté générale à Laboué, veiller à ce que "le retour se déroule de manière sécurisée et sans pressions". Il a ajouté qu'un "premier groupe de réfugiés se dirigera mercredi de Ersal vers la frontière libano-syrienne" afin d'être rapatrié dès 6h.
Les responsables libanais font pression depuis des années pour le départ des réfugiés syriens, mais la communauté internationale et le HCR l'ont toujours refusé, jugeant ce retour dangereux en raison des violations des droits de l'Homme en cours en Syrie, pays ravagé par une guerre civile depuis 2011. Selon les chiffres de l'ONU, environ un million et demi de réfugiés syriens se trouvent sur le sol libanais.
"Pressions"
Pour sa part, le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a déclaré mardi, lors d'une conférence de presse, que "le Liban réfute la manière dont des organisations humanitaires et d'autres qui prétendent l'être abordent ce dossier avec notre pays et lui dictent leur volonté". "Nous ne nous soumettrons pas aux pressions parce que l'intérêt du peuple libanais est le plus important", a-t-il renchéri, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a également assuré qu'"aucun réfugié ne sera obligé à être rapatrié".
Le dossier des réfugiés syriens "a des conséquences négatives à tous les niveaux et doit être résolu", a-t-il souligné, saluant " la transparence de la Syrie" dans la manière d'aborder ce sujet. "2.080.000 réfugiés syriens se trouvent actuellement au Liban, ainsi que 17 centres pour le rapatriement volontaire", selon lui. M. Ibrahim a également indiqué que "540.000 réfugiés ont été volontairement rapatriés en Syrie depuis 2017".
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LA LIBRE EXPRESSION
17 h 17, le 25 octobre 2022