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Économie - Énergie

Les écoles en France à la recherche de solutions pour affronter l’hiver

Les écoles en France à la recherche de solutions pour affronter l’hiver

À Périers, la mairie offrira une veste polaire à tous les écoliers des écoles publiques et privées de la ville pour compenser la baisse du chauffage. Damien Meyer/AFP

« Un vrai sujet d’inquiétude pour cet hiver » : avec l’envolée des dépenses de chauffage et d’électricité, les établissements scolaires, qui représentent un tiers du patrimoine public, doivent faire preuve d’ingéniosité pour préserver le bien-être des élèves, déjà mis à rude épreuve avec le Covid.

En pleine crise énergétique, le gouvernement français a appelé aux économies d’énergie et aux « écogestes » (gestes et actions pour limiter la consommation) pour l’hiver prochain, avec notamment une baisse du chauffage à 19 degrés, contre environ 22 habituellement. L’objectif : éviter les tensions sur l’approvisionnement en gaz et électricité. Cet appel vise les particuliers et les collectivités, dont les écoles, collèges et lycées de l’Hexagone, qui accueillent 12 millions d’élèves.

« Les établissements scolaires (premier et second degrés) représentent un tiers du patrimoine public. L’enjeu est donc d’importance », souligne Frédéric Leturque, maire d’Arras et coprésident de la commission éducation de l’Association des maires de France (AMF). Les maires « sont inquiets sur leur capacité à conclure l’année 2022 et boucler les budgets 2023 », dit-il. Mais on ne doit pas être dans « l’affolement général » sur les conséquences pour le fonctionnement des écoles, « même si le contexte est complexe ». « On peut imaginer dans les écoles une rationalisation des espaces, comme par exemple une occupation plus resserrée d’une salle de sport pour éviter qu’elle reste chauffée quand elle est inoccupée », avance le maire de cette ville du Pas-de-Calais.

Les mairies gèrent les écoles maternelles et élémentaires, tandis que les collèges et les lycées disposent de leur propre budget, alloué par le département ou la région. « Le chauffage, c’est comme la cantine, c’est un point crucial à l’école. Et là, on ne sait pas trop où on va », s’inquiète Jean-Marc Bœuf, secrétaire général du syndicat A&I-UNSA, qui représente les personnels administratifs et gestionnaires des établissements scolaires.

Une veste polaire

« Inquiétude ? Oui, c’est un vrai sujet pour l’hiver, lié surtout au surcoût du chauffage. Globalement, la situation est assez alarmante au niveau du budget de mon établissement car dès juin, j’avais atteint le budget total de 2021 », ajoute Isabelle Deruy, gestionnaire d’un collège dans le Pas-de-Calais et membre de ce syndicat.

Outre le coût de l’énergie, l’augmentation des prix pour l’achat de matériel (le papier notamment) et des denrées alimentaires pour les cantines achève de grever les finances des établissements scolaires. « Pour le chauffage, on est dépendants de la météo. Ces derniers jours, il faisait seulement 17 degrés le matin dans les salles du collège. On a donc décidé d’allumer à compter de mercredi, mais uniquement le matin, pour ne pas trop dépenser », détaille la gestionnaire du collège, qui met en avant « le bien-être des élèves, essentiel pour leur apprentissage ».

Pour Éric Labastie, nouveau président de la fédération de parents d’élèves FCPE, « les pouvoirs publics doivent s’assurer de chauffer correctement les écoles. S’il faut rogner, ce n’est pas sur la santé des enfants ». « Après deux années d’école en pointillé en raison du Covid, les écoles doivent rester ouvertes et les élèves avoir de bonnes conditions de travail », poursuit-il. M. Labastie refuse « par exemple la décision de l’université de Strasbourg de fermer deux semaines, au détriment des étudiants ».

La PEEP, l’autre grande fédération de parents d’élèves, est sur la même ligne : « Il est hors de question que dans les semaines à venir on demande aux parents de venir récupérer leurs enfants car il fait trop froid dans la classe, déclare le vice-président Laurent

Zameczkowski. Ce n’est pas aux parents d’être la variable d’ajustement. »

Dans certaines communes, des élus ont pris les devants. À Périers, une petite ville de 2 300 habitants de la Manche, la mairie offrira « une veste polaire à tous les écoliers des écoles publiques et privées de la ville, face à la baisse du chauffage à 19 degrés dans les bâtiments publics, dont les établissements scolaires », a indiqué la commune.

Anne-Sophie MOREL/AFP

« Un vrai sujet d’inquiétude pour cet hiver » : avec l’envolée des dépenses de chauffage et d’électricité, les établissements scolaires, qui représentent un tiers du patrimoine public, doivent faire preuve d’ingéniosité pour préserver le bien-être des élèves, déjà mis à rude épreuve avec le Covid.En pleine crise énergétique, le gouvernement français a...

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