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Économie - Conjoncture

PIB libanais en 2022 : les plus optimistes rentrent dans le rang

Le FMI ne fournit plus d’estimations depuis 2021.

PIB libanais en 2022 : les plus optimistes rentrent dans le rang

Une agence bancaire désaffectée à Hamra (Beyrouth). Photo P.H.B.

La fin de l’année approche dans un Liban en crise où tous les espoirs de voir l’activité économique croître, ou à défaut se maintenir, semblent s’être définitivement évaporés, malgré une saison estivale plutôt réussie pour le secteur touristique – dont les retombées doivent encore être chiffrées.

Le panel d’économistes et d’analystes consulté chaque trimestre par Bloomberg a récemment revu à la baisse ses estimations du produit intérieur brut (PIB) libanais 2022, comme l’a rapporté cette semaine le bulletin Lebanon this Week de la Byblos Bank. Les 13 experts interrogés à cette occasion ont troqué le consensus atteint en juin sur une maigre croissance de 0,1 % pour l’ensemble de l’année contre une contraction de 1,3 %. Cette moyenne dissimule un écart significatif entre les projections les plus pessimistes (-5 %) faites par une partie des membres du panel et celles qui peuvent paraître beaucoup trop idéalistes (+2,5 %).

Alignement

Le panel de Bloomberg s’aligne donc sur la quasi-totalité des acteurs qui ont observé le PIB libanais ces derniers mois, compte tenu de l’absence de progrès significatifs dans le processus de réforme commandé par le Fonds monétaire international (FMI) à travers l’accord préliminaire signé en avril dernier avec le Liban et qui donnerait potentiellement accès à une aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans.

• En septembre, le cabinet de conseil en investissements financiers EMFI (Emerging Finance, basé à Londres) a anticipé une contraction de 2,9 %.

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• En août, l’agence de notation Standard & Poor’s avait tablé sur une contraction de 3 %, alors qu’elle avait cru en février à un possible retour de la croissance en 2022. Son homologue Fitch a également misé au même moment sur une baisse du PIB lors du même exercice, sans s’avancer sur un chiffre.

• En juillet, l’Institut de la finance internationale s’est démarqué en misant sur une croissance de 3 % en 2022, portée par le tourisme.

• En juin, Moody’s avait tablé sur une baisse du PIB de l’ordre de 3,4 %.

• En mai, la Banque mondiale a été jusqu’à anticiper une contraction de 6,5 %. L’institution devrait actualiser ses projections cet automne.

• Enfin, le FMI ne fournit plus d’estimations du PIB libanais depuis 2021, compte tenu de l’incertitude « inhabituellement élevée » qui caractérise la conjoncture libanaise. Lors de son passage à Beyrouth, il y a un peu plus d’une semaine, une délégation du Fonds a exprimé sa déception face à la lenteur des autorités à mettre en place les réformes préalables qui lui sont demandées.

À la suite de la crise qui perdure depuis 2019, le PIB libanais a diminué de moitié et vaudrait actuellement moins de 20 milliards de dollars. Mis à jour au printemps dernier, les chiffres officiels publiés par l’Administration centrale de la statistique s’arrêtent à 2020 (contraction de 25,9 %).

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Par ailleurs, le panel interrogé par Bloomberg table sur un taux d’inflation de 164,2 % en 2022 (contre un consensus à 159,4 % en juin). Selon les chiffres officiels, l’inflation a atteint 161,89 % en rythme annuel à fin août. Le panel de Bloomberg anticipe enfin que le déficit public libanais (la différence entre les recettes et les dépenses publiques) va atteindre 5,4 % du PIB en 2022, soit presque autant que lors du sondage de juin (5,6 %). Le budget de l’État de 2022 a été voté lundi au Parlement, mais les autorités n’ont pas officiellement communiqué de ratio déficit public/PIB. En valeur, le déficit escompté gravite autour de 10 000 milliards de livres (soit environ 660 millions de dollars en tenant compte du taux de change de 15 000 livres pour un dollar qui a été retenu). Il reste que ce budget a été jugé irréaliste par une partie des députés présents.

La fin de l’année approche dans un Liban en crise où tous les espoirs de voir l’activité économique croître, ou à défaut se maintenir, semblent s’être définitivement évaporés, malgré une saison estivale plutôt réussie pour le secteur touristique – dont les retombées doivent encore être chiffrées.Le panel d’économistes et d’analystes consulté chaque trimestre par...

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