Rechercher
Rechercher

Sport - Justice

Nouveaux soupçons de trafic d’influence autour du PSG

Deux anciens policiers et un lobbyiste franco-algérien ont été présentés jeudi à un juge d’instruction après l’ouverture d’une information judiciaire. L’enquête porte sur un possible trafic d’influence dont aurait bénéficié le président du club parisien, Nasser al-Khelaïfi.

Nouveaux soupçons de trafic d’influence autour du PSG

Le président du Paris SG, Nasser al-Khelaïfi, à l’entrée de la pelouse du Parc des Princes à Paris. Gonzalo Fuentes/Reuters

Déjà empêtré dans une sombre affaire de règlement de comptes entre deux de ses joueuses, le PSG a vu débarquer cette semaine sur son bureau un nouveau dossier épineux. Deux semaines après le placement en détention provisoire d’Aminata Diallo, soupçonnée d’avoir commandité une agression à la barre de fer contre sa coéquipière l’internationale française Kheira Hamraoui, une nouvelle information judiciaire concernant d’autres membres du club de la capitale a été ouverte jeudi par le parquet de Paris.

Les suspects impliqués dans l’affaire sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation : « Aide à l’entrée ou au séjour irrégulier, faux et usage de faux, corruption, trafic d’influence, complicité et recel, vol et compromission du secret de la Défense nationale. »

Ancien membre des services secrets

Parmi eux, deux anciens policiers et un lobbyiste franco-algérien ont été présentés dans la journée à un juge d’instruction parisien. Le trio, soupçonné d’avoir joué de ses relations pour transmettre à des institutions, dont le PSG, des informations sensibles et confidentielles, avait été placé en garde à vue lundi dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte en juillet 2021.

Les deux policiers entendus auraient notamment consulté des fichiers de police « pour obtenir des renseignements d’ordre privé comme des noms, des adresses et des numéros de téléphone » ou des antécédents judiciaires qu’ils auraient ensuite « monnayés », selon le journal Le Parisien. L’un d’entre eux, Malik N., ancien membre des services de renseignements avant d’être engagé en 2018 comme référent-supporters au Paris Saint-Germain, a été mis en examen pour des infractions d’atteinte au secret de la Défense nationale.

Cette investigation aurait été ouverte sur la base d’informations révélées au cours d’une autre enquête, celle visant le journaliste Alex Jordanov, auteur d’un livre dévoilant certaines méthodes de recrutement et de gestion des sources au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il est mis en examen depuis juin pour divulgation du secret défense.

9 mois de détention au Qatar et « Fifagate »

Autre protagoniste-clé de ce dossier, le lobbyiste Tayeb B. dont le nom est cité dans une enquête publiée par Libération. Présenté comme le personnage central de l’affaire, il aurait été en possession de nombreux documents comprenant des informations compromettantes pour l’émirat qatari et pour Nasser al-Khelaïfi, président du PSG. L’hommes d’affaires aurait alors été détenu pendant neuf mois au Qatar en 2020. Une longue détention qui se serait déroulée, selon son témoignage recueilli par le quotidien, dans des conditions inhumaines et durant laquelle il aurait subi des menaces de mort.

Contraint d’accepter une transaction visant à troquer sa libération contre son silence, il aurait été relâché de sa geôle qatarie après un accord secret passé entre plusieurs intermédiaires prévoyant la remise de pléthore de disques durs et de clés USB. Des supports numériques dans lesquels auraient été stockés les documents compromettants en question.

Malgré le bon dénouement de l’accord signé le 1er juillet 2020, Libération révèle également que Tayeb B. a dû patienter encore de longues semaines avant de revoir la lumière du jour. Cette remise en liberté par les autorités qataries coïncide de façon surprenante avec l’acquittement de Nasser al-Khelaïfi, inculpé dans le procès dit du « Fifagate ». Le 30 octobre 2020, le tribunal pénal de Bellinzone, en Suisse, blanchissait finalement le patron du club parisien et de beIN Media après avoir requis 28 mois d’emprisonnement à son encontre quelques semaines plus tôt.

Le dirigeant qatari était en effet soupçonné d’avoir employé des moyens frauduleux pour obtenir l’appui du secrétaire général de la FIFA de l’époque, Jérome Valcke, lors de l’attribution des droits médias des Coupes du monde 2026 et 2030. Dans leur jugement rendu en septembre, les magistrats helvètes avaient pourtant estimé que l’ancien numéro deux de l’instance footballistique avait bel et bien monnayé son soutien à la chaîne beIN Sports en échange d’une belle contrepartie : une somptueuse villa sur la Côte d’Émeraude en Sardaigne, achetée pour lui cinq millions d’euros fin 2013 par l’intermédiaire d’une société-écran, intitulée Golden Home, brièvement détenue par Nasser al-Khelaïfi.

Mais les juges n’ont finalement pu condamner le président parisien pour « corruption privée » car quelques jours après le verdict, la FIFA décidait de retirer sa plainte. Un retournement de situation, dû à un arrangement entre l’instance et le dirigeant qatari, qui a mécaniquement entraîné l’abandon de toutes les charges contre lui selon le droit suisse en vigueur au moment des faits.

« Grâce » à cette décision rendue le 30 octobre, l’interdiction de sortie du territoire qatari à l’encontre de Tayeb B. était levée le lendemain, le 31. Le 1er novembre, le Franco-Algérien montait dans un avion direction Paris.

Ce dernier a depuis déposé deux plaintes en France au mois d’août dernier, visant à obtenir la saisine d’un juge d’instruction, a indiqué une source proche du dossier, confirmant les informations de Libération. L’avocat du lobbyiste n’a pas souhaité commenter dans l’immédiat.

Déjà empêtré dans une sombre affaire de règlement de comptes entre deux de ses joueuses, le PSG a vu débarquer cette semaine sur son bureau un nouveau dossier épineux. Deux semaines après le placement en détention provisoire d’Aminata Diallo, soupçonnée d’avoir commandité une agression à la barre de fer contre sa coéquipière l’internationale française Kheira Hamraoui, une...

commentaires (1)

je fais comme son avocat : je ne commente pas... et pourtant, il y aurait des choses à dire concernant ces magouilles !

Citoyen Lambda

08 h 11, le 30 septembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • je fais comme son avocat : je ne commente pas... et pourtant, il y aurait des choses à dire concernant ces magouilles !

    Citoyen Lambda

    08 h 11, le 30 septembre 2022

Retour en haut