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"Tout le monde s'attendait à ce qu'aucun président ne soit élu aujourd'hui", a affirmé le député du mouvement Amal Ali Hassan Khalil à l'issue de la réunion, assurant que les nombreux votes blancs constituent "une indication politique" selon lui. "Tous les groupes doivent se concerter et se mettre d'accord" sur un candidat, a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "Nous avons encore du temps, nous devons en profiter, avant la fin du mandat" du président Aoun le 31 octobre. "Je pense que ceux qui ont voté pour Michel Moawad savaient qu'il ne serait pas élu" a également estimé M. Hassan Khalil.
(Photo Mohammad Yassine)
Le chef du parti Kataëb Samy Gemayel, dont la formation a voté pour le député Michel Moawad, a déclaré après la séance qu'il n'y a pas de majorité au Parlement et qu'"il est évident que personne ne peut gagner cette bataille seul". Il a également appelé à "l'unité de l'opposition afin de pouvoir faire face à l'autre camp", celui constitué par le Hezbollah et ses alliés.
"Je m'attends à ce que mon nom soit sur la table lors des prochaines séances", a affirmé l’écrivaine experte en développement international et activiste libano-américaine May Rihani, qui n'a obtenu aucune voix aujourd'hui alors qu'elle est officiellement candidate. "Je suis très optimiste", a-t-elle poursuivi au micro de la chaîne locale MTV.

Depuis le Parlement, le député Michel Moawad a remercié "tous les députés qui (lui) ont accordé leur confiance". "Cette première séance parlementaire était le début de la dynamique pour l'élection d'un président dans les délais constitutionnels. Elle était nécessaire pour que le président soit élu dans les délais. Il s'agissait d'une étape importante pour unifier l'opposition, dont la majorité m'a élue", a-t-il déclaré. Il a ajouté que quatre autres députés auraient pu lui accorder leur vote s'ils avaient été présents, à savoir Fouad Makhzoumi et Nehmat Frem, députés indépendants, Sethrida Geagea (Forces libanaises) et Salim Sayegh (Kataëb).
M. Moawad s'est ensuite lancé dans un plaidoyer de sa candidature à la présidence, affirmant qu'il représente "le choix de la souveraineté et des réformes". "Me choisir, c'est choisir de relier le Liban au monde arabe et à la communauté internationale. Sans la légitimité qu'ils peuvent nous accorder, il n'y aura pas de sauvetage ni de soutien du Fonds monétaire international", a-t-il lancé. Le parlementaire a ensuite annoncé "tendre la main au reste de l'opposition, aux députés issus de la contestation, à ceux qui ont voté pour +le Liban+". "Si nous ne nous unissons pas, il n'y aura pas d'opportunité de sauvetage ni de réformes", a-t-il plaidé.
Les onze députés issus de la contestation n'ont pas accordé leur voix à Michel Moawad, lui préférant l'homme d'affaires Sélim Eddé.
(Photo Mohammad Yassine)

"La séance d'aujourd'hui a montré une chose : la classe dirigeante n'est bonne qu'à glisser des votes blancs dans l'urne", a lancé le chef du groupe parlementaire des Forces libanaises, Georges Adwan, à l'issue de la séance. "Michel Moawad a eu le soutien de tous les députés d'opposition", s'est-il félicité, dénonçant "ceux qui ont voté pour le Liban, pour se distinguer", plusieurs parlementaires ayant inscrit simplement "Liban" sur leur bulletin.
"Nous espérons que toutes les oppositions s'uniront pour élire un président de la République. Nous pouvons le faire", a poursuivi le député FL du Chouf.
(Le député Georges Adwan a son arrivée au Parlement. Photo Mohammad Yassine)
Après avoir ajourné la session, Nabih Berry a déclaré qu'il programmerait un nouveau tour de l'élection "lorsqu'il y aura un accord sur un président".
Peu avant midi, la séance a été levée, faute de quorum, plusieurs députés ayant quitté l'Hémicycle après le dépouillement du vote du premier tour.
A l'issue d'un premier tour de vote, 63 députés ont voté blanc, 36 ont voté pour leur collègue Michel Moawad (indépendant, Liban-Nord III), 11 ont voté pour Salim Eddé cofondateur de la société Murex et actionnaire de L’OLJ , 10 ont voté pour "le Liban", 1 pour Mahsa Amini, l'Iranienne dont le décès après son arrestation par la police des mœurs iranienne a provoqué un mouvement de contestation dans le pays, 1 a voté pour "la ligne de Rachid Karamé", ancien Premier ministre assassiné en 1987.

À l'issue du premier tour de vote, M. Berry a indiqué que 122 députés étaient présents sur les 128. Quatre ont officiellement notifié leur absence. Les deux absents restants sont le député Kataëb Salim Sayegh (Mont-Liban I) et Sethrida Geagea (FL, Liban-Nord III).
(Les députés Michel Moawad et Samy Gemayel, à leur arrivée au Parlement. Photo Mohammad Yassine)
Pour comprendre la position du Hezbollah sur le sujet, nous vous invitons à relire cet article : Pourquoi Nasrallah s’est dit ouvert au consensus.
Pour comprendre comment l'élection présidentielle est perçue par la communauté internationale, nous vous invitons à relire cet article de Yara Abi Akl.
Peu avant le début du vote, le député Farid el-Khazen a demandé à Nabih Berry s'il prévoyait une seconde séance électorale sans tarder, au cas où aucun président ne serait élu à l'issue de la réunion en cours. Pour être élu, un candidat doit obtenir deux tiers des voix lors du premier tour. Le chef du Parlement a répondu que "tant que le quorum est complet, la session électorale se poursuivra".

Après avoir noté le nom de leur candidat sur un bulletin, placé dans une petite enveloppe, chaque député est appelé nommément à venir le glisser dans une urne, située devant la tribune au milieu de l'hémicycle.
(Photo Mohammad Yassine)
Selon Nabih Berry, 120 députés sont présents dans l'hémicycle. Parmi les absents, quatre députés se sont excusés pour leur absence. Il s'agit des députés Najat Aoun Saliba, Ibrahim Mneimné (tous deux issus de la contestation), Nehmat Frem et Fouad Makhzoumi (indépendants). Selon notre journaliste sur place Salah Hijazi, Mme Saliba est actuellement en déplacement à l'étranger. M. Mneimné avait, lui, annoncé mercredi soir qu'il avait contracté le coronavirus.
Vous pouvez aussi relire cette série de grands portraits des trois leaders maronites de premier plan à avoir depuis de longues années Baabda en ligne de mire.
Samir Geagea, le « moine-soldat » parvenu au seuil de Baabda
En attendant le début du vote, nous vous proposons de plonger dans la cuisine des élections présidentielles libanaises, avec cet article de Salah Hijazi.
La communauté internationale fait pression depuis plusieurs semaines pour l'élection d'un nouveau chef de l'Etat, en parallèle aux nombreuses réformes réclamées par le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer des aides financières devant aider le Liban à sortir de sa grave crise financière.
La Constitution ne mentionne pas que la magistrature suprême est réservée à un groupe confessionnel. C'est sur la base d'un consensus établi entre les différentes forces du pays en 1943, à l'époque de l'indépendance, que les principales communautés du Liban se sont réparties les trois présidences, soit la présidence de la République à un chrétien Maronite, celle du gouvernement à un musulman Sunnite et de la Chambre à un musulman Chiite.
La séance de jeudi a été convoquée à la surprise générale, et alors qu'aucun consensus n'a encore été trouvé entre les forces politiques, malgré des tractations actives, comme cela l'est de coutume. Le Liban est entré en période d'élection présidentielle depuis le 1er septembre dernier, mais le président du Parlement n'avait jusque-là pas convoqué de séance, dans l'attente d'un consensus sur un nom, ce qui lui était reproché par certains de ses détracteurs.
Le président du Parlement, Nabih Berry, a ouvert la séance parlementaire dédiée à l'élection du président de la République, peu après 11h. Le quorum des deux-tiers de la Chambre, soit 86 députés, était assuré avec la présence de plus de 100 députés sur un total de 128. Les élus doivent voter pour choisir le prochain chef de l’État qui doit succéder à Michel Aoun, dont le sexennat s'achève le 31 octobre.
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commentaires (7)
On a regardé, sidérés, ce qui c'est passé au Parlement ce mémorable 29 septembre 2022...et on se demandait: est-ce bien une séance importante pour notre pays...ou une représentation lamentable et ridicule de théâtre jouée par des acteurs qui ne connaissent pas le sens du devoir, de l'honneur et du respect des autres ? Quant au patriotisme, ils n'ont jamais su ce que ce mot signifie. Fallait les voir quittant le Parlement, avec le comportement et des commentaires de gens qui s'enfoutent totalement de leur pays...et du peuple qu'ils sont sensés représenter en tant que députés... - Irène Saïd
Irene Said
11 h 30, le 01 octobre 2022