Du fuel iranien « dans les prochains jours ou les prochaines semaines », selon Fayad

À l’issue d’une rencontre avec le président de la République Michel Aoun à Baabda, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a fait le point sur les pistes actuellement envisagées pour fournir du carburant à Électricité du Liban, à des conditions adaptées au contexte de crise libanais.

Walid Fayad a ainsi indiqué que son ministère s’apprêtait à coopérer avec les autorités iraniennes pour définir les types de carburant qui devront être livrés dans le cadre d’un accord en préparation avec l’Iran. Selon lui, les premières livraisons sont attendues « dans les prochains jours ou les prochaines semaines », l’Iran souhaitant « tendre rapidement une main de secours » au Liban.

La République islamique prévoit en effet d’effectuer un don de 600 000 tonnes de carburant livrées pendant 5 mois, soit 120 000 tonnes par mois. Une source ministérielle avait indiqué à L’Orient-Le Jour la semaine dernière que cette quantité pourrait servir de monnaie d’échange dans le cadre d’un troc impliquant des sociétés tierces, en s’articulant sur le modèle de l’accord conclu précédemment entre l’Irak et le Liban. Le carburant venu d’Iran serait ainsi remis à une société tierce qui fournirait en échange au Liban du fuel compatible avec les centrales d’EDL.

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Concernant le fuel en provenance d’Irak, le ministre a indiqué qu’une réunion avec son homologue irakien est prévue aujourd’hui (mardi) par visioconférence afin de trouver une issue à la problématique de la nature du fuel demandé par le Liban et à cause de laquelle les livraisons ont été retardées. Selon l’accord signé entre ces deux pays en juillet 2021, Bagdad s’était engagée à fournir un million de tonnes de fuel au Liban pour l’aider à surmonter sa crise énergétique. Or ce fuel, trop riche en soufre, est inutilisable en l’état par les centrales d’EDL, conduisant alors les parties à s’accorder sur un mécanisme d’échange en fonction duquel ce carburant sera échangé.

Si cet accord portait sur une période de 12 mois, la dernière livraison, prévue pour août passé, n’a toujours pas été réceptionnée par le Liban. Dans ce contexte, le ministre a indiqué espérer qu’une solution « sera trouvée à la suite de la réunion de demain (mardi) » et que « la dernière cargaison de 190 000 tonnes sera livrée dans les deux mois à venir ». Walid Fayad a aussi précisé qu’il allait prochainement se rendre à Bagdad pour relancer les discussions avec les autorités irakiennes pour une reconduction de l’accord portant sur un million de tonnes dont la contrepartie échangée sera livrée sur une période de 12 mois. Une dernière déclaration qui prête à confusion, le bureau de presse du Premier ministre Nagib Mikati ayant déjà annoncé en août dernier que le Liban et l’Irak s’étaient entendus pour renouveler cet accord.

Walid Fayad a enfin affirmé s’être entretenu avec le ministre algérien du Pétrole qui lui a fait part de la volonté de son pays de venir en aide au Liban en ce qui concerne l’approvisionnement en fuel. Il devrait s’entretenir de ce dossier avec son homologue lors d’une visite prévue en Algérie pendant « la deuxième ou la troisième semaine » d’octobre.

Par ailleurs, le ministre de l’Énergie a assuré que lors de leur entretien, Michel Aoun avait réitéré que la conclusion de l’accord sur la délimitation des frontières maritimes au sud était « proche », comme le chef de l’État l’avait publiquement déclaré il y a quelque temps.