Le gouvernement sortant du Liban a "réussi à atteindre un grand nombre des objectifs qu'il s'était fixés", a déclaré mercredi le Premier ministre sortant Nagib Mikati devant l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, mais la "route est encore longue" pour que le pays parvienne à surmonter la crise économique sans précédent qu'il traverse. Face à cet effondrement, M. Mikati a exhorté la communauté internationale à venir en aide au pays du Cèdre.
"Nous avons atteint un grand nombre des objectifs que nous nous sommes fixés. Toutefois, la route à emprunter pour émerger de la crise est encore longue, ardue et pleine de difficultés", a déclaré M. Mikati à la tribune de l'ONU. Il a cité parmi les "succès" de son cabinet l'organisation des élections législatives de mai dernier qui ont pu être tenues à temps malgré la crise. Il a ajouté que son équipe s'engage par ailleurs à aller de l'avant avec toutes les réformes législatives et administratives exigées par le FMI pour débloquer un programme d'aide de 3 milliards de dollars.
Une délégation du FMI qui s'est rendue au Liban cette semaine a déclaré dans un communiqué mercredi que les progrès du gouvernement libanais dans la mise en œuvre de ces réformes restent "très lents". Le Fonds a également noté le retard considérable du budget 2022 - qui n'a toujours pas été adopté par le Parlement - et a appelé les dirigeants libanais à se concentrer sur l'élaboration d'un budget 2023 "crédible" et basé sur des projections macroéconomiques "réalistes". Jusqu'à présent, seule la réforme réclamée pour aménager la loi sur le secret bancaire a été adoptée. Toutefois, le FMI a réclamé qu'elle soit modifiée et elle a depuis été renvoyée au Législatif par le Parlement.
Appel à une conférence d'aide
M. Mikati a en outre appelé dans son discours les "amis" du Liban, dans le monde arabe et ailleurs, à aider le pays. La crise économique actuelle du Liban est l'une des pires au monde depuis le milieu du XIXe siècle, selon la Banque mondiale. Le Premier ministre sortant a dit espérer l'organisation future d'une nouvelle conférence internationale pour rassembler des fonds qui aideraient le pays à surmonter les "défis" auxquels il est actuellement confronté.
Concernant les récents développements dans l'exploitation des ressources énergétiques offshore du Liban, le milliardaire de Tripoli s'est dit "très heureux d'annoncer que les négociations" sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël "prendront fin très prochainement" après un "progrès concret" dans ce dossier.
Nagib Mikati a rencontré mardi le négociateur américain en charge de ces négociations, Amos Hochstein, qui s'est également entretenu cette semaine avec le vice-président du Parlement Elias Bou Saab sur la réponse du Liban aux propositions israéliennes sur la question de la frontière maritime.
Le Liban "est déterminé à protéger ses intérêts nationaux et à faire fructifier ses ressources nationales", a ajouté M. Mikati, soulignant que Beyrouth "est conscient de l'importance du marché énergétique prometteur en Méditerranée orientale, pour l'épanouissement des économies des pays de la région, mais aussi pour répondre aux besoins énergétiques des pays importateurs", alors que l'Europe souffre actuellement d'une crise énergétique, à la suite des sanctions imposées à la Russie, principal fournisseur de gaz pour les économies européennes.
Rencontres avec Raïssi et Erdogan
En marge de l'Assemblée générale, Mikati a par ailleurs rencontré plusieurs chefs d'État et autres responsables de différents pays.
Il s'est notamment entretenu mercredi soir avec le président iranien Ebrahim Raïssi. Avant cette réunion, le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a rencontré son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, qui lui a réaffirmé l'intention de l'Iran de fournir du carburant au Liban. M. Mikati a également rencontré le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Ferid Belhaj, qui a déclaré qu'ils avaient "discuté des défis économiques et sociaux auxquels le pays est confronté et de la nécessité d'entreprendre des réformes" pour obtenir le soutien de la Banque mondiale.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a lui aussi reçu Nagib Mikati, à la "Turkey House", le siège de plusieurs missions diplomatiques turques à New York, où M. Erdogan a réaffirmé le soutien de son pays au Liban. Ankara a déjà envoyé de l'aide au Liban, la dernière fois en août, lorsque 90 tonnes de fournitures médicales, notamment des médicaments pour soins intensifs ont été livrées au ministère de la Santé publique.
Par ailleurs, lors d'une réunion avec le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, M. Bou Habib et la représentante permanente du Liban auprès des Nations unies, l'ambassadrice Amal Mudallali, M. Mikati a évoqué la question des réfugiés syriens au Liban. Il a mentionné le contenu de la lettre qu'il avait envoyée au début du mois au secrétaire général des Nations Unies, demandant une "nouvelle approche" de la communauté internationale pour le rapatriement des réfugiés.
Dans son discours à l'Assemblée, le Premier ministre sortant a rappelé que le Liban est un petit pays qui accueille "un grand nombre de réfugiés syriens", soulignant que "c'est un fardeau que le Liban ne peut plus tolérer", et exigeant qu'un plan soit proposé pour assurer leur "retour en toute sécurité" en Syrie.
Mercredi également, des représentants des États-Unis, de la France et de l'Arabie saoudite se sont réunis en marge de l'Assemblée générale et ont appelé le Liban, dans un communiqué commun, à mettre en œuvre les réformes exigées par le FMI et organiser l'élection présidentielle "dans les délais" constitutionnels.
Tant que ces voleurs et assassins restent au pouvoir la route n'est pas longue mais infinie...... Allez oust tous dehors et laissez ceux qui aiment le libérer le gérer.
14 h 25, le 23 septembre 2022