Le Liban a officiellement remis sa réponse concernant les dernières demandes israéliennes quant au tracé de la frontière maritime. C’est le conseiller du président Michel Aoun, Élias Bou Saab, qui s’est chargé de transmettre la position de Beyrouth au médiateur américain, Amos Hochstein, avec lequel il s’est entretenu hier à New York. Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, s’est lui aussi entretenu avec le diplomate américain en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Ce dernier est de son côté entré en contact avec les Israéliens pour rapprocher les points de vue. Du côté libanais comme du côté israélien, l’optimisme semble prévaloir. Dans la presse des deux pays, on annonce un accord dans les deux semaines à venir… sauf un nouvel accident de parcours.
La réponse du Liban
Lors de sa dernière visite au Liban, le 9 septembre, Amos Hochstein a fait parvenir aux autorités de nouvelles conditions israéliennes, que le Hezbollah a vite qualifié de « piège ». En échange de la revendication libanaise de la ligne 23 et de l’intégralité du champ de Cana, Israël a demandé que le tracé de la frontière prenne en compte la « ligne des bouées ». Cette dernière, qui s’étend sur 6 kilomètres à partir de Ras el-Naqoura, a été mise en place par Israël après son retrait du Liban-Sud en 2000. Si la ligne 23 est adoptée comme la frontière maritime entre les deux pays, la « ligne des bouées » sera alors du côté libanais. Pour éviter ce scénario, Israël a demandé que le tracé soit dévié pour prendre en compte la « ligne des bouées » avant de rejoindre la ligne 23. Sauf que la principale condition du Liban, c’est que la « ligne des bouées » n’ait aucun impact sur le tracé de la frontière terrestre, et il exige un texte écrit dans ce sens. Et pour cause, le point de départ de la frontière maritime doit être le même que celui de la frontière terrestre. Or la ligne 23 débute au point B1 tandis que la « ligne des bouées » commence au point 31, plus au nord.
En quoi consiste alors la réponse de Beyrouth ? Selon les informations obtenues par notre journal, le Liban accepte que cette zone qui se situe entre la ligne des bouées et la ligne 23 soit déclarée zone sûre, mais sous souveraineté libanaise, étant donné qu’elle appartient à la ZEE du Liban. Beyrouth ne s’oppose pas non plus à ce que cette zone soit supervisée par la Force intérimaire des Nations unies, dont le mandat devrait alors être amendé.
Désormais, la balle est dans le camp d’Israël. Si la réponse est positive, Amos Hochstein se chargera alors de remettre sa proposition finale écrite. C’est à ce moment-là que la date de la finalisation de l’accord, au siège de la Finul à Naqoura, sera définie. « Le médiateur américain devrait envoyer cette proposition dans les quelques jours qui viennent. Le Liban étudiera alors le texte et, si tout va bien, nous irons à Naqoura », confirme une source proche du président du Parlement, Nabih Berry.
commentaires (5)
Quel Liban négocie avec Israël ? Pensez-vous vraiment que notre gouvernement ou notre présidence ont une quelconque valeur aux yeux des étrangers pour accepter leur signature ? ??? Ne soyons pas naïfs ! Israël n'acceptera jamais que le Liban du Hexbollah, le Liban sous les bottes du Hezb, le Liban sous le contrôle de l'Iran avec 100.000 missiles avec des tetes chercheuses ou des têtes de mule et un Sayed qui veut libérer non seulement Chabaa mais la Palestine .,. Oui, Israël n'acceptera jamais que le Hezb en profite de cet accord et encaisse des milliards de dollars sans avoir de réelles garanties que le Hezb cesse de jouer au libérateur des peuples et signe une véritable paix avec Israël. Au final, Israël n'a rien à foutre des Libanais ni de leur avenir. No free lunch for them !!!
Aref El Yafi
16 h 51, le 21 septembre 2022