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Technologies - LOISIRS

Joueurs distraits et moins dépensiers, mais toujours accros aux jeux vidéo

Les entreprises de jeux vidéo ont dû s’y résoudre : l’euphorie liée à la pandémie a pris fin, les joueurs dépensent moins et passent moins de temps en ligne que l’année dernière. Mais le secteur semble mieux parti que d’autres pour résister à l’adversité économique actuelle.

Joueurs distraits et moins dépensiers, mais toujours accros aux jeux vidéo

Console, grand écran, bière et pizza : la panoplie complète des video gamers. Photo Bigstock

Au début de la crise sanitaire, « les gens ont débarqué en masse sur Twitch, les streamers comme les spectateurs », raconte Brandon Williams, alias « BWpaco », sur la plateforme où des joueurs diffusent en direct leurs parties de jeux vidéo.

« Mais j’ai parlé avec pas mal de personnes qui ont arrêté de diffuser parce qu’ils ont fait un burnout ou parce que ce n’était pas pour eux. Ou alors ils n’ont plus le temps depuis qu’ils sont retournés au travail en personne », fait remarquer le trentenaire.

En 2020, la plateforme d’Amazon a dépassé pour la première fois la moyenne des 2 millions de spectateurs connectés en même temps puis celle des 3 millions en avril 2021, d’après le site twitchtracker.com

Depuis le printemps et la reprise généralisée de nombreuses activités en présentiel, la fréquentation s’est tassée. Mais à 2,6 millions de spectateurs connectés simultanément en moyenne, elle reste supérieure au niveau d’avant la pandémie.

Habitués des croissances à deux chiffres, les jeux vidéo ont légèrement ralenti le rythme, mais ils se portent mieux que de nombreux groupes technologiques qui ralentissent les embauches ou même licencient du personnel.

Quand s’invite la réalité virtuelle, l’immersion devient totale. Photo Bigstock

Correction inévitable

Matt Piscatella, analyste du cabinet NPD, estime que les dépenses totales des consommateurs dans les jeux vidéo seront d’environ 55,5 milliards de dollars aux États-Unis en 2022, soit 8,7 % de moins que l’année dernière... Mais 28 % de plus qu’en 2019.

Activision Blizzard, l’éditeur américain de jeux vidéo en passe d’être racheté par Microsoft, a vu son chiffre d’affaires décliner au deuxième trimestre, pour la troisième fois de suite, et ses profits se réduire à la portion congrue, notamment parce que les joueurs ont passé moins de temps sur l’un de ses jeux phares, Call of Duty.

Les ventes de Microsoft et Sony, les rivaux des consoles, ont aussi décliné sur un an parce que leurs utilisateurs sont devenus moins casaniers. Nvidia, le spécialiste californien des cartes graphiques, a récemment publié un avertissement sur les résultats à cause des « revenus en baisse dans les jeux vidéo ».

Même les dépenses dans les jeux mobiles montrent des signes de faiblesse.

Quant à Roblox, sa croissance a ralenti et ses pertes se sont creusées. La plateforme de jeux et de création pour les plus jeunes comptait 52,2 millions d’utilisateurs quotidiens fin juin. C’est presque 2 millions de moins qu’au premier trimestre, mais 21 % de plus qu’il y a un an.

La correction après le boom de la pandémie était inévitable, selon les analystes, surtout dans un contexte économique tendu. « Les difficultés d’approvisionnement en composants ralentissent la production des nouvelles consoles, et on a des délais jusqu’en 2023 pour la sortie de titres majeurs comme Starfield, Suicide Squad et Breath of the Wild 2 », détaille Steven Bailey, analyste de Omdia.

Trompette triste

Le retard des nouveaux titres fait partie des facteurs de ce passage à vide, mais c’est aussi une raison de croire qu’il sera temporaire.

Matt Piscatella escompte une stabilisation progressive du marché en 2023 et un retour « vers la tendance de long terme, c’est-à-dire une croissance régulière ». L’inflation galopante pousse les amateurs à faire des choix, note l’analyste, mais pas à délaisser ce mode de divertissement.

« Quelque 76 % des consommateurs américains jouent à des jeux vidéo tous types confondus. Et on observe une croissance continue sur des abonnements à des services comme Xbox Game Pass et PlayStation+, qui proposent de nombreux titres pour un coût globalement moins élevé » que les titres individuels, souligne l’expert.

La pandémie a favorisé l’adoption de nouvelles habitudes, comme le « cosy gaming », ces « jeux réconfortants » qui mettent l’accent sur la coopération plutôt que la compétition. L’explosion d’Animal Crossing illustre bien ce phénomène. Elle a aussi permis à des streamers patients de construire une communauté de joueurs fidèles.

Même si de nombreux spectateurs sont devenus des « rôdeurs », relate BWpaco, ils allument leur chaîne Twitch préférée comme une radio pour l’écouter en arrière-plan.

Le streamer aux quelques centaines d’abonnés dit ne pas avoir perdu de fans, mais « ils sont moins nombreux à parler dans la fenêtre de conversation », ou à « faire retentir des sons de trompette triste ou des bruits de pets » quand il est tué dans une partie.

Source : AFP

Au début de la crise sanitaire, « les gens ont débarqué en masse sur Twitch, les streamers comme les spectateurs », raconte Brandon Williams, alias « BWpaco », sur la plateforme où des joueurs diffusent en direct leurs parties de jeux vidéo.« Mais j’ai parlé avec pas mal de personnes qui ont arrêté de diffuser parce qu’ils ont fait un burnout ou parce que...

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