Rechercher
Rechercher

Société - Tripoli

Plan de sécurité "durable" au Liban-Nord après des fusillades meurtrières, annonce Maoulaoui

Un mort par balle dans une querelle familiale à Tripoli.

Plan de sécurité

Des soldats libanais déployés sur la place al-Nour, à Tripoli (Liban-Nord) le 31 janvier 2021. Photo d'archives Fathi al-Masri/AFP

Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé mardi qu'un plan de sécurité "durable" avait été élaboré pour le Liban-Nord, après deux fusillades meurtrières à Tripoli qui ont fait craindre une recrudescence de la violence, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). 

Cette annonce a été faite après une réunion du Conseil central de sécurité, présidé par M. Maoulaoui. Le parquet général près la Cour de Cassation "légitimera et facilitera le travail (du ministère) dans la mise en œuvre du plan de sécurité", a ajouté le ministre, affirmant que la sécurité n'est pas "une question consensuelle, mais plutôt imposée" à tous. Le ministre sortant n'a toutefois pas divulgué les détails du nouveau plan, afin de préserver, selon lui, "sa mise en œuvre".

Lire aussi

Après les incidents à Tripoli et Aïn el-Heloué, le risque d’une dérive inquiète

Le ministre a ajouté qu'il "suivait sérieusement ce qui se passe à Tripoli" après la fusillade de vendredi qui a fait quatre morts, et prévoit de "renforcer les mesures militaires et de sécurité" dans la ville, où les agences sécuritaires surveillaient toutes les zones à "faible sécurité".

Affrontements mortels

Les affrontements armés meurtriers se sont multipliés dans le nord du Liban, dans un contexte de crise économique qui s'aggrave et qui a des répercussions sur la vie quotidienne.

Vendredi, des affrontements dans un magasin de téléphonie mobile dans le quartier al-Tell à Tripoli ont coûté la vie à quatre personnes, dont deux frères et le propriétaire du magasin, et fait un blessé. Les assaillants auraient utilisé des armes de type militaire. Selon un communiqué de l'armée libanaise, l'altercation aurait commencé lorsqu'un homme "ayant un passé criminel et terroriste" est arrivé au magasin de téléphones portables à moto avec trois autres individus. Les hommes ont alors ouvert le feu et des affrontements armés ont opposé les deux parties.

Pour mémoire

Fusillade à Tripoli : l'un des suspects est un repris de justice aux antécédents terroristes

Les importantes quantités d'argent qui auraient été trouvées dans le magasin suggèrent que le propriétaire pourrait être "un membre des cellules qui financent les groupes armés dans la ville", a déclaré une source sécuritaire de Tripoli à L'Orient-Le Jour sous couvert d'anonymat, en raison de la sensibilité du sujet. Le propriétaire du magasin, M.K., est originaire du quartier alaouite de Jabal Mohsen, dans le nord de la cité, qu'une rivalité amère oppose au quartier voisin, majoritairement sunnite, de Bab al-Tebbané.

"Des groupes essaient de profiter de la situation difficile au Liban pour détruire ce qui reste de sa stabilité", a affirmé à L'Orient-Le Jour un ancien responsable de sécurité. Cet incident a fait craindre une nouvelle série d'affrontements entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané.

Absence d'État dans le Nord ?

Lundi soir, un autre affrontement armé, apparemment entre membres d'une même famille, a également fait un mort dans le quartier d'Abi Samra à Tripoli. Les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux et ont ouvert une enquête, a déclaré un porte-parole de l'armée. Les autorités s'efforcent de retrouver le tireur, qui aurait tué son parent.

Reportage

Au Akkar, ces civils qui se muent en vigiles la nuit

Selon nos correspondants dans la région, Souhayb Jawhar et Michel Hallak, le suspect aurait tiré sur le mari de sa sœur enceinte. Après la fusillade, le blessé a été transporté dans un hôpital voisin, où il est décédé peu après.

"Aujourd'hui à Tripoli, l'absence de l'État est flagrante, à tel point qu'un simple désaccord avec le conducteur d'une voiture peut vous coûter la vie", a déclaré à L'Orient-Le Jour Khaldoun Sharif, politologue de la grande ville du Nord, commentant la récente vague de violences.

Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé mardi qu'un plan de sécurité "durable" avait été élaboré pour le Liban-Nord, après deux fusillades meurtrières à Tripoli qui ont fait craindre une recrudescence de la violence, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Cette annonce a été faite après une réunion du Conseil central de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut