Suppression totale des subventions sur l'essence

La Banque du Liban (BDL) a levé lundi la dernière partie des subventions sur l'essence, qui avaient été progressivement réduites au mois d'août, a déclaré à L'Orient-Le Jour le porte-parole du Syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax. Les prix du bidon de 20 litres d'essence seront désormais calculés au taux de change du marché parallèle, soit 35.200 livres libanaises pour un dollar ce lundi, et ne seront plus affectés par le taux de la plateforme Sayrafa de la BDL.

Cette décision était attendue depuis la semaine dernière selon M. Brax, et le jour J, comme il l'a appelé, est arrivé ce matin avec les nouveaux prix du carburant publiés par le ministère de l'Énergie. Selon ce nouveau tarif, les 20 litres d'essence à 95 octane et 98 octane ont augmenté de 20.000 LL, atteignant respectivement 638.000 et 653.000 LL. Vingt litres de diesel, utilisé pour les véhicules, coûtent désormais 790.000 LL, soit une baisse de 1.000 LL, et une bouteille de gaz domestique 350.000 LL après une augmentation de 2.000 LL.

Jusqu'à lundi, les importations étaient effectuées en payant 20 % au taux Sayrafa subventionné de la BDL (28.200 LL pour un dollar lundi) et le reste au taux du marché parallèle (35.200 LL pour un dollar). À partir d'aujourd'hui, ces paiements ne sont donc plus du tout subventionnés et la BDL ne fournit plus de devises pour couvrir les importations. 

Levée progressive des subventions
Alors que la livre ne cesse de se déprécier depuis fin 2019, jusqu'à atteindre une décote de plus de 95 % par rapport au taux officiel de 1.507,5 LL, la BDL garantissait jusqu'à présent un ratio de dollars sur les factures des importateurs d'essence. Ce mécanisme de subvention des taux a évolué de nombreuses fois depuis son lancement en octobre 2019. Dans sa dernière version, la BDL fournissait des dollars au taux de Sayrafa, qui est inférieur au marché parallèle, tandis que les importateurs devaient couvrir le reste du prix en dollars achetés auprès de changeurs légaux et sur le marché parallèle. Le ministère avait fixé les prix en tenant compte de ces facteurs, en plus du prix du carburant.

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Le ratio de subventions sur base de Sayrafa était de 100 % en mars, avant d'être progressivement réduit à partir de juillet à 85 %, puis 70 % à la mi-août. Passé cette date, il était alors réduit sur une base hebdomadaire : 55 pour cent la semaine du 22 août, 40 pour cent la semaine suivante et 20 pour cent la semaine dernière.

Depuis la mi-août, le prix de 20 litres d'essence (95 et 98 octane) a augmenté de moins de 100.000 LL et reste en dessous de la barre des 700.000 LL atteinte en juin lors du pic des prix mondiaux du pétrole (plus de 120 $ le baril). Cependant, étant donné qu'il n'y a aucune garantie que le taux de change restera stable, toute variation qui l'affecterait se répercutera directement sur le prix de l'essence.

Les pénuries de carburant, réelles ou provoquées, sont l'un des phénomènes saillants de la crise libanaise. Elles ont été particulièrement marquantes durant l'été 2021, lorsque la BDL avait commencé à supprimer une partie du mécanisme de subvention existant, qui bénéficiait également aux importations de mazout et de gaz. Bien qu'elles aient permis de limiter la hausse des prix des carburants pendant un certain temps, ces subventions ont coûté plusieurs milliards de dollars aux réserves en devises du pays, qui sont passées de 33 milliards de dollars à moins de 10 milliards de dollars depuis la fin de 2019, selon des rapports sur la politique des subventions de divers produits de la BDL.

Gasoline subsidies completely lifted