Jeune auteure compositrice et interprète libanaise née à Dublin, Sarah Ali Hassan, à tout juste 20 ans, faisait la première partie du concert de l’artiste américain John Legend, à al-Sahel al-Chamali, la luxueuse station balnéaire égyptienne, en juillet dernier. Souriante et frêle, mais avec un discours qui retient l’attention de son interlocuteur, elle raconte. « J’ai commencé à chanter à l’âge de 4 ans. » Elle a de qui tenir, son arrière-grand-père paternel n’est autre que Mohammad Fleyfel l’un des deux frères Fleyfel musiciens qui avaient, entre autres, découvert Feyrouz toute jeune et l’avaient présentée aux frères Rahbani, et son oncle maternel est Omar Chakil, artiste chanteur en France durant de longues années et à présent designer établi au Caire.
« Après avoir présenté pour la première fois mes propres compositions au concert de John Legend, dont Crystallized Stranger, je travaille à présent sur mon premier album à Londres », ajoute-t-elle, enthousiaste. Élève du Collège Protestant et diplômée en bac B (économie), Sarah Ali Hassan s’est inspirée du concept de Cristallisation amoureuse de Stendhal, l’idéalisation de l’être aimé, pour composer sa chanson. La voix puissante et pure et dans une prononciation anglaise parfaite, en dépit de son jeune âge, Sarah apprécie un répertoire qui va de Barbara Streisand et Feyrouz à Madonna, Alicia Keys et Maria Carey, avec une préférence pour la pop musique et le Rythm and Blues. « Enfant, je faisais partie de la chorale de l’école et j’avais des solos à tous les concerts. Je savais que la musique et la chanson seraient mon métier. Mes parents m’ont d’ailleurs encouragée dès mon plus jeune âge à faire ce que j’aime. Ils ont été d’un grand soutien moral, alors que des parents d’amis pensaient que “c’est bien comme hobby, mais ce n’est pas un vrai métier”. » D’année en année, Sarah accumule les prix, elle passe ses étés dans des stages à l’étranger dont une formation de plusieurs semaines dans la grande école d’art américaine Julliard. Son bac en poche, elle s’inscrit à la Wesleyan University dans le Connecticut pour suivre en musique et théâtre. Le projet tombe à l’eau, elle est dans l’impossibilité de partir aux États-Unis en raison du confinement. Elle suivra des cours en ligne et se rendra ensuite au Danemark pour des cours organisés par cette même université en Europe.
Le producteur de Britney Spears
En 2021, Sarah choisit de s’installer en France pour quelques mois et s’inscrit dans divers studios pour y suivre des cours de chant, de musique et d’autres disciplines artistiques. C’est là qu’elle chante pour la première fois, dans un restaurant. « Je voulais juste voir comment réagirait l’audience… Je n’ai raconté à mes parents qu’après l’avoir fait ! » confie-t-elle.
Au printemps dernier, la jeune chanteuse accompagne son père, Wissam Ali Hassan, à Londres. « C’était une occasion de voir des amis que j’avais rencontrés durant mon stage à l’école Julliard. Ils avaient avec eux Anthony Marshall, l’un des premiers producteurs de Britney Spears. Il écoute ma voix et je lui montre mes chansons », dit-elle. C’est ainsi que l’aventure commence. « J’ai enregistré mon premier single, Crystallized Stranger (musique et paroles de Sarah Ali, Anthony Marshall et Omar Chakil) et là je suis en train d’enchaîner avec d’autres titres pour mon album ». C’est à Londres également qu’elle décide de se choisir un nom de scène. Elle devient Sarah Ali. Au sujet du concert de John Legend, elle raconte : « Comme ma mère est à moitié égyptienne, nous passons chaque été une partie de nos vacances à la Côte du Nord (al-Sahel al-Chamali). Au printemps dernier, mon père me confie que John Legend devait y donner un concert en été, précisant que les organisateurs n’avaient pas encore choisi l’interprète de la première partie. Il m’a encouragé à tenter ma chance. Au début je n’y ai pas cru, mais j’ai essayé quand même. Mon oncle m’a également beaucoup soutenue sur le plan artistique et m’a souligné que le sentiment que j’aurais en chantant devant un public mes propres chansons définirait pour moi la suite. Il avait raison... En fait j’ai tout adoré ! La réaction du public mais aussi la scène, les coulisses, les lumières, la chorale, les danseuses. C’était impressionnant. »
Pour cette rentrée, Sarah Ali suivra des études en arts libéraux (Liberal Arts) à Londres, un système qui lui permet de choisir les matières qui l’intéressent, à la School of Oriental and African Studies (SOAS) tout en continuant de travailler sur son prochain album. Et le meilleur reste à venir...
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A Sarah, que nous avons eu la chance d'ecouter avant tous les autres, nous souhaitons le meilleur "a venir" !
07 h 39, le 01 septembre 2022