
Le président libanais Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra
La présidence de la République libanaise a publié samedi un communiqué dans lequel elle affirme que le chef de l’État Michel Aoun s'engage à "respecter son serment constitutionnel face à l'échéance présidentielle" et insiste sur l'importance du "partenariat national" dans la formation du gouvernement, attendu depuis plus de deux mois. Dans ce texte, Baabda dénonce par ailleurs les campagnes menées par "certains responsables politiques et médias visant à attiser les dissensions confessionnelles".
"Les prises de position du président Aoun concernant la formation du gouvernement s'appuient sur la nécessité de préserver le partenariat national et le document d'entente nationale, ainsi que l'importance de maintenir l'atmosphère positive", souligne le bureau de presse de Baabda dans un communiqué. "Le chef de l’État respecte son serment concernant l'échéance présidentielle. Pendant son mandat, il a exercé ses prérogatives et n'a pas parjuré son serment", ajoute le texte.
"Allégations"
Baabda dénonce ensuite de nombreuses déclarations "mensongères" qui ont été attribuées à Michel Aoun depuis le début des tractations gouvernementales. "Il ne s'agit que d'allégations concernant les intentions" des parties concernées, dénonce le communiqué, qui accuse "certains responsables politiques et journalistes d'attiser les dissensions confessionnelles", pour le compte de parties intérieures et extérieures qui visent à déstabiliser le pays. La présidence met donc en garde contre les "intentions malveillantes des auteurs de telles campagnes", qui sont responsables de "grands crimes envers les droits des Libanais".
Cette mise au point a été diffusée par le palais de Baabda alors qu'à quelques jours du début du délai pour l'élection d'un nouveau président, entre le 31 août et le 31 octobre, certains observateurs craignent une vacance au niveau de la magistrature suprême, qui viendrait s'ajouter à une vacance gouvernementale. D'aucuns estiment que dans une telle situation, Michel Aoun pourrait refuser de quitter ses fonctions après l'expiration de son mandat. Jeudi, le président de la Ligue maronite Khalil Karam, en visite à Baabda, avait rapporté des propos du chef de l'Etat selon lesquels un cabinet chargé de l'expédition des affaires courantes ne peut assumer les prérogatives du président de la République, tout en assurant qu'il quittera le palais présidentiel le 31 octobre. La polémique engendrée par cette peur d'une double vacance prend par ailleurs une tournure confessionnelle, sur fond de tensions grandissantes entre la présidence, fonction réservée à un chrétien maronite, et le Grand Sérail, que doit occuper un musulman sunnite.
Le Premier ministre sortant et désigné Nagib Mikati avait réagi aux propos rapportés de Baabda en estimant qu'ils révèlent les véritables raisons du blocage du processus gouvernemental et "lèvent le voile sur ce que certains dans l’entourage du chef de l’État sont en train de mijoter", dans une pique évidente à Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre fondé par Michel Aoun dont il est le gendre, et accusé de mettre sciemment en échec les efforts visant à permettre la mise en place d’un cabinet, en vue d’assurer le maintien de son beau-père après le 31 octobre. M. Mikati s'était encore "étonné de voir la tribune de la présidence utilisée pour exprimer des prises de positions à caractère confessionnel à même d’aggraver la situation". Il avait toutefois assuré que ces propos n'entraveraient pas ses efforts pour mettre sur pied une équipe ministérielle.
Si les libanais et les gars du hezb sont un peu plus intelligent … il y a plus qui unis le hezb et les FL que tous les autres groupes … si seulement le hezb n’était pas un point dans les mains de l’Iran !!
15 h 20, le 28 août 2022