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Sport - Courses moto

La France en quête de ses graines de champions

La France en quête de ses graines de champions

Vainqueur aux Pays-Bas fin juin, Francesco « Pecco » Bagnaia (Ducati n° 63) a remporté dimanche en Grande-Bretagne son second Grand Prix d’affilée et grimpe à la 3e place du championnat du monde de MotoGP, à 49 points de Fabio Quartararo (Yamaha), toujours leader du championnat malgré sa 8e place à Silverstone. Sur le podium, Bagnaia a devancé Maverick Vinales (Aprilia) et Jack Miller (Ducati), qui sont loin au classement général. Après 12 manches sur 20 au total, Quartararo compte 180 points, soit 22 unités de plus qu’Aleix Espargaro (Aprilia), qui a terminé juste derrière lui à la 9e place. Le grand perdant est Johann Zarco : parti en pole position, le Français était en route vers sa première victoire en MotoGP, mais au 5e tour sur 20, il a chuté et abandonné. Adrian Dennis/AFP

Leur rêve : prendre un jour la relève de leur idole, Fabio Quartararo. Sous des températures caniculaires, une dizaine de jeunes motards délaissent leur grasse matinée pour enchaîner les tours de piste à la recherche de la trajectoire parfaite et du coup de gaz qui arrivera à point.

Installé sur une chaise de fortune sous une tonnelle qui fait office de stand, Jules Berçot, visiblement accablé par la chaleur dans sa combinaison, regarde son père Pierre ménager sa moto, une Honda NSF250, entre deux séances de roulage. Le temps pour le garçon de 13 ans d’expliquer sa passion après être monté pour la première fois sur une moto à 4 ans : « J’adore la vitesse et l’adrénaline que l’on a quand on roule ou lors des départs. » Et l’ambiance aussi, raconte-t-il. Jules fait partie de cette poignée de jeunes repérés par la Fédération française de la moto (FFM) pour leurs qualités de pilotage. En cette matinée d’août, à Tremblay-en-France, le jeune garçon termine son cinquième et dernier stage de la saison au sein du collectif Objectif Grand Prix de la FFM, une filière « où devraient transiter tous les meilleurs jeunes pilotes de leur génération » pour leur permettre d’atteindre l’élite, selon le président de la FFM Sébastien Poirier.

Compétitions dès 7 ans

Sur le circuit Carole, situé à quelques encablures de l’aéroport de Roissy, Jules, aux côtés de six autres pilotes âgés de 12 à 15 ans, enchaîne les tours avec dans son viseur l’amélioration constante de ses temps. En vain. Il fait de toute façon trop chaud. Qu’importe, pour son entraîneur Alexis Masbou, lui-même ancien pilote de Moto3, pas question de lâcher. Sous le vrombissement des moteurs, l’œil vissé sur la piste, il s’attache à montrer par des gestes en bord de piste comment les pilotes – en action – doivent se positionner.

« Il leur manque beaucoup de choses techniques » face à la concurrence espagnole et italienne, reconnaît Alexis Masbou. La raison ? « En France, comparé à ces nations qui sont en avance sur le côté sportif moto, nous avons moins de roulages, le nombre d’entraînements et le nombre de pilotes en compétition est plus limité », assure l’entraîneur, complétant : « Les pilotes français démarrent généralement un peu plus tard, sont un peu moins nombreux, donc ont moins besoin de sortir de leur zone de confort. » Toutefois, la progression est là, se félicite-t-il.

En France, les jeunes peuvent commencer la compétition dès 7 ans. D’ailleurs, un tout jeune groupe de 9 à 12 ans est également présent durant ces deux jours de stage.

Sacrifices pour les parents

Quand on leur demande à tous quel est leur pilote préféré, les réponses fusent : « Fabio Quartararo parce qu’il est français et champion du monde » en titre de MotoGP, répond l’un d’eux. « Johann Zarco (l’autre Français engagé en MotoGP) parce que je suis allé dans son école », expliquent d’autres. « J’espère qu’il gagnera un jour une course quand même, s’impatienteraient-ils presque. Il fait partie des meilleurs ! »

Les meilleurs, tous veulent en être. Le Graal : concourir en MotoGP, catégorie reine de la vitesse moto. Un rêve qui conduit à de nombreux sacrifices pour les parents, souvent présents comme mécaniciens, préparateurs physiques, ingénieurs... ou tout à la fois, à l’instar de Pierre, le père de Jules. « Financièrement parlant, c’est la meilleure façon de faire pour nous », explique cet ancien pilote d’endurance moto dont le fils aîné est aussi engagé en compétition. « Ça me coûte à peu près 20 000 euros pour Jules. Outre la moto, ce que l’on paye, ce sont les engagements aux courses, les pneus, les pièces d’entretien, les déplacements », poursuit le père de famille, venu tout droit des Bouches-du-Rhône.

Et l’école dans tout ça ? Si Jules explique s’entraîner une fois par semaine entre deux saisons, le samedi, une fois la nouvelle saison lancée au rythme de sept week-ends de courses dans l’année, il lui arrive de « parfois louper » des cours au collège. « Mais ça va, je gère plutôt bien, je peux compter sur mes copains pour donner les devoirs », assure ce grand fan de Marc Marquez, sextuple champion du monde espagnol. Prochaine compétition pour le garçon, dans deux semaines, sur ce même circuit Carole, où il espère bien reprendre la première place de sa catégorie en championnat.

Hélène DAUSCHY/AFP

Leur rêve : prendre un jour la relève de leur idole, Fabio Quartararo. Sous des températures caniculaires, une dizaine de jeunes motards délaissent leur grasse matinée pour enchaîner les tours de piste à la recherche de la trajectoire parfaite et du coup de gaz qui arrivera à point.Installé sur une chaise de fortune sous une tonnelle qui fait office de stand, Jules Berçot,...

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