Quatre fugitifs faisant partie de la trentaine de détenus qui se sont évadés dimanche de la prison de Adlieh ont été arrêtés, ont annoncé lundi les Forces de sécurité intérieure (FSI) sur Twitter, sans préciser leur identité, leur nationalité ou toute autre information les concernant.
"Grâce au suivi et aux enquêtes, quatre fugitifs évadés de la prison sous le pont près du Palais de justice de Beyrouth ont été arrêtés", s'est contentée d'écrire la police. La trentaine de détenus s'était évadée par une fenêtre après avoir fait entrer clandestinement un outil dans leur prison, selon des sources sécuritaires et judiciaires interrogées par l'AFP dimanche.
"Les fugitifs ont scié des barreaux de la prison à l'aide d'une vis", a affirmé lundi à L'Orient-Le Jour une source sécuritaire anonyme. "Ils ont eu le temps d'identifier les failles de sécurité dans le centre de détention", ajoute cette source, qui déplore le fait que de nombreux détenus restent dans ce lieu durant de longues périodes, alors qu'ils ne sont censés y demeurer que durant quelques jours.
Selon une autre source judiciaire proche de l'enquête, qui s'exprimait dimanche sous le couvert de l'anonymat à l'AFP, "certains détenus sont libanais et d'autres étrangers, notamment syriens et palestiniens". D'après une source de sécurité, ils ont vraisemblablement été aidés par un ou des complices à l'extérieur de la prison.
"A ce stade de l'enquête, nous sommes certains qu'il n'y a pas eu de collusion de la part d'agents des Forces de sécurité intérieure," indique pourtant la source sécuritaire interrogée par l'OLJ.
Réagissant à l'évasion, le député Michel Moussa, président de la commission parlementaire des droits de l'Homme, avait qualifié cet incident d'"inacceptable", estimant qu'il "pose de nombreuses questions". "Comment un tel nombre de prisonniers réussit-il à s'évader d'un lieu censé être gardé et alors qu'il est protégé par des parois métalliques ?", avait-t-il demandé, avant de noter avoir appelé "plusieurs fois par le passé à la fermeture de cette prison car elle ne respecte aucune norme".
Si aujourd'hui la prison de Adlieh dépend de l'autorité pénitentiaire du Liban, elle était autrefois tenue par la Sûreté générale, et les défenseurs des droits humains y dénonçaient régulièrement des abus à l'encontre de réfugiés syriens et de travailleurs domestiques migrants étrangers détenus.
Ces évasions interviennent alors que la crise économique qui a fait plonger plus de 80 % des Libanais sous le seuil de pauvreté a obligé de nombreux membres des forces de sécurité à démissionner pour trouver de meilleurs revenus. Cette crise inédite a en outre encore aggravé l'état des prisons libanaises où surpopulation et manque de soins médicaux provoquent régulièrement des émeutes.
La veritable canaille n'est pas a Adlieh ni meme a Roumieh. La veritable canaille est au gouvernement, a la BDL et a l'ABL.
19 h 22, le 08 août 2022