Des policiers libanais devant un centre de détention à Beyrouth, le 7 août 2022 après une évasion de détenus. Photo Anwar AMRO / AFP
Plus de 30 détenus se sont évadés tôt dimanche à Beyrouth en s'échappant par une fenêtre après avoir fait entrer clandestinement un outil dans leur prison, ont rapporté des sources sécuritaires et judiciaires.
Après cette évasion dans le quartier de Adlieh, près du palais de justice de la capitale, "il a été immédiatement ordonné de les arrêter et une enquête a été ouverte", indiquent les Forces de sécurité intérieure dans un communiqué.
Un correspondant de l'AFP a vu dimanche matin les forces de sécurité déployées dans le quartier.
Selon une source judiciaire proche de l'enquête, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, "certains détenus sont libanais et d'autres étrangers, notamment syriens et palestiniens". Selon une source de sécurité, ils ont vraisemblablement été aidés par un ou des complices à l'extérieur de la prison.
Réagissant à l'évasion, le député Michel Moussa, président de la commission parlementaire des droits de l'Homme, a qualifié cet incident d'"inacceptable", estimant qu'il "pose de nombreuses questions". "Comment un tel nombre de prisonniers réussit-il à s'évader d'un lieu censé être gardé et alors qu'il est protégé par des parois métalliques ?", a-t-il demandé. Le député a rappelé avoir appelé "plusieurs fois par le passé à la fermeture de cette prison car elle ne respecte aucune norme". Il a ensuite réitéré cet appel afin que le lieu soit "fermé immédiatement".
Si aujourd'hui la prison de Adlieh dépend de l'autorité pénitentiaire du Liban, elle était autrefois tenue par la Sûreté générale et les défenseurs des droits humains y dénonçaient régulièrement des abus à l'encontre de réfugiés syriens et de travailleurs domestiques migrants étrangers détenus.
Ces évasions interviennent alors que la crise économique qui a fait plonger plus de 80% des Libanais sous le seuil de pauvreté a obligé de nombreux membres des forces de sécurité à démissionner pour trouver de meilleurs revenus. Cette crise inédite a en outre encore aggravé l'état des prisons libanaises où surpopulation et manque de soins médicaux provoquent régulièrement des émeutes.
commentaires (5)
Quelle histoire louche. Qu’il y est un détenu qui s’échappe sans que l’on s’aperçoive sur le champ relève déjà de l’impossible, mais qu’une trentaine le fasse me semble assez difficile à croire. Surtout qu’on ne sait pas qui sont ces fuyards et quels crimes ont ils commis.
Sissi zayyat
18 h 07, le 08 août 2022